On connaît Médecins du Monde pour ses actions de terrain, moins pour ses programmes de recherche. L’ONG les conduit depuis une dizaine d’années. « Cela nous permet de renforcer nos combats, témoigne Niklas Luhmann, responsable du pôle Recherche et apprentissages de l’ONG. Générer des données de qualité en épidémiologie et en sciences sociales nous aide à prendre du recul et à aller vers la complexité. Cette démarche conduit à améliorer la qualité des projets, des outils utilisés et des plaidoyers, de comprendre les populations et les dimensions culturelles des enjeux de santé. La recherche est par ailleurs une base pour développer un dialogue avec les acteurs décisionnaires. Nous pouvons appuyer nos programmes de santé publique sur des données probantes. » Continuer la lecture
Archives par mot-clé : Réductions des risques
A Marseille, une “PASS de ville” pour les patients sans droits
Depuis novembre dernier, Médecins-du-Monde Marseille a mis en place une PASS de ville (Permanence d’accès aux soins de santé) permettant l’accès aux soins de ville pour les personnes qui n’ont pas de couverture médicale.
Prostitution : la loi de la jungle ?
Deux ans après le vote de la loi sur la pénalisation des clients, l’association Médecins du Monde publie les résultats d’une étude qui mesure l’impact de cette nouvelle législation sur la santé des travailleur(euse)s du sexe. Le bilan est sévère, comme l’explique Irène Aboudaram, coordinatrice à Médecins du Monde, en charge de l’enquête.
Deux ans après le vote de la loi sur la pénalisation des clients, l’association Médecins du Monde publie les résultats d’une étude qui mesure l’impact de cette nouvelle législation sur la santé des travailleur(euse)s du sexe. Le bilan est sévère, comme l’explique Irène Aboudaram, coordinatrice à Médecins du Monde, en charge de l’enquête.
ELLE. Quels sont les principaux enseignements de votre étude ?
Irène Aboudaram. Nous avons travaillé avec onze associations et deux chercheuses pour mener cette enquête qualitative. Il en ressort que les conditions de vie des prostitué(e)s se sont fortement dégradées au cours de ces deux dernières années, avec une augmentation générale des violences sexuelles, insultes, braquages… Les clients disent que ce sont eux qui prennent désormais des risques et imposent leurs conditions, comme des rapports non-protégés ou une baisse des tarifs.
ELLE. L’étude relève aussi les limites du « parcours de sortie de la prostitution »…
Irène Aboudaram. Très peu de personnes ont, en réalité, bénéficié de ce parcours car les conditions d’accès et les modalités ne permettent pas de le suivre. Il manque des hébergements, et les allocations financières proposées sont bien souvent insuffisantes pour vivre sans continuer son activité. D’où l’impossibilité de sortir de la prostitution.
Drogues : démarrage réussi des salles d’injection en France
Le premier comité de pilotage des salles de consommation à moindre risque a eu lieu ce jeudi, à Strasbourg. Le bilan est positif.
C’est à Strasbourg que la Mildeca (Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) a choisi de faire le premier « comité de pilotage » sur les salles de consommation de drogues à moindre risque (SCMR). Sa présidente, Danièle Jourdain-Menninger, tenait à ce déplacement à portée hautement symbolique. « Pour montrer à quel point nous nous inscrivons dans un dispositif national », explique-t-elle. Peut-être aussi parce qu’à Strasbourg, ces fameuses « salles de shoot » revêtent une dimension nettement moins idéologique et politique (voir encadré) que dans la capitale.
Il faut d’ailleurs cesser de les appeler ainsi : le vocable appartient à celui des opposants à ce dispositif de réduction des risques (RDR), dont les représentants ont dressé un bilan profondément positif ce jeudi. Deux salles ont ouvert leurs portes depuis l’inscription de l’article 41 de la loi santé ouvrant la voie à l’expérimentation nationale. La première, à Paris, fait largement ses preuves ; la seconde, strasbourgeoise, suit les pas de sa cousine.
Les riverains en redemandent
Des premiers pas difficiles, il faut le rappeler, dans une France marquée par un certain retard vis à vis de ses voisins. L’Allemagne s’est dotée de tels dispositifs il y a 20 ans et la Suisse, il y a trois décennies. Mais après la grogne qu’ont inspirée les SCMR dans l’Hexagone, l’heure semble désormais à une demande accrue. « Les riverains qui s’opposaient au projet veulent maintenant que la salle ouvre plus longtemps, sourit la présidente de la Mildeca. Ils ont perçu les bénéfices : moins de scènes ouvertes [lieux de
consommation de drogues sur la voie publique, ndlr], moins de seringues qui traînent, plus de tranquillité ».
Des propos confirmés par les représentants de la justice et de la police, présents lors du comité national. Contrairement aux peurs évoquées, le trafic de drogues ne s’est pas intensifié aux abords des salles, où la présence policière a légèrement augmenté. Ces lieux semblent avoir apporté une certaine sérénité là où les relations entre usagers et habitants menaçaient de s’empoisonner.
Strasbourg, Paris : des usages variés
Voilà pour les riverains inquiets. Pour les usagers de drogues, à qui ces salles s’adressent en premier lieu, les bénéfices, présentés par les équipes municipales de Strasbourg et de Paris, les associations des deux villes (Ithaque et Gaïa) et la Mildeca, qui ont porté le projet, sont déjà perceptibles.
Dans les deux communes, les salles ont permis d’atteindre les usagers les plus précaires et isolés, expliquent ces acteurs. La prévalence de l’hépatite C y est élevée, la vaccination contre l’hépatite B, limitée. A Strasbourg, la moitié des usagers consommaient dans les espaces publics, 30 % dans des lieux isolés, avec des pratiques à risque (échange de seringues, conditions hygiéniques délétères) ; ils disposent désormais un lieu propre et encadré, où ils peuvent se dépister et avoir accès à des soins dont ils restaient à l’écart.
A Paris, la « montée en charge » est importante – plus, peut-être, que prévu, mais les
acteurs parisiens disent pouvoir y faire face. Depuis l’ouverture il y a quatre mois, ils dénombrent 16 000 passages, soit 175 par jour, pour quelque 500 consommateurs. La file active est plus importante qu’à Strasbourg, où l’on ne compte encore que 519 passages, soit 20 à 25 quotidiens, un nombre qui a vocation à croître.
De Strasbourg à Paris, les usages varient, d’ailleurs. La salle de la capitale européenne accueille une majorité d’injecteurs (95 % des consommateurs), qui consomment par ce biais de la cocaïne en premier lieu, puis des opiacés. A Paris, les usagers consomment plutôt du crack et des opiacés (notamment du sulfate de morphine), injecté ou inhalé. La cocaïne représente moins d’1 % des consommations et l’héroïne, un peu plus d’1 %. Par ailleurs, les femmes constituent 35 % des passages à Strasbourg, contre 13 % à Paris. Les chiffres corroborent les données établies dans les deux villes par les CAARUD* et les CSAPA*.
Inspirer d’autres villes
« Le cahier des charges est commun, mais les expériences sont toutes les deux très spécifiques, explique Alexandre Feltz, médecin addictologue et adjoint au maire de Strasbourg. Demain, d’autres villes vont s’engager et il est important qu’il y ait des modèles différents ». Ces communes pourront ainsi s’en inspirer pour les adapter aux réalités locales. Car, de fait, si l’expérimentation nationale s’étale sur six ans, il est fort probable que d’autres villes se porteront candidates d’ici là.
ONU: les dirigeants mondiaux se penchent sur le sort des migrants
Les 193 pays de l’ONU doivent adopter lundi à New York, en prélude de l’Assemblée générale, une série d’engagements pour répondre à la plus grave crise migratoire depuis la deuxième guerre mondiale mais certaines ONG dénoncent d’avance une occasion manquée.
Ce premier sommet onusien consacré aux migrations a pour toile de fond la guerre en Syrie, qui a fait plus de 300.000 morts en cinq ans et poussé plus de quatre millions de Syriens à l’exil vers des pays voisins surchargés ou vers l’Europe.
Une trêve, de plus en plus précaire, a été instaurée depuis quelques jours en Syrie. Ce dossier devrait dominer les discussions en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, grand rendez-vous diplomatique annuel qui commence mardi.
C’est une simple déclaration politique que les dirigeants mondiaux ont prévu d’adopter lundi. Elle met l’accent sur « le respect des droits fondamentaux » des migrants, la coopération internationale pour lutter contre le trafic et la xénophobie ou l’accès à l’éducation pour les enfants déplacés.
Mais elle ne contient pas d’objectifs chiffrés, et surtout pas d’engagement précis sur la répartition du fardeau.
– « pacte mondial » –
Le secrétaire général Ban Ki-moon avait suggéré que les pays accueillent chaque année 10% du total des réfugiés, aux termes d’un « pacte mondial ». Mais au fil des négociations cet objectif a disparu et le pacte a été renvoyé à 2018 au plus tôt.
Pour l’ONG britannique Oxfam, les gouvernements « vont sans doute se congratuler lundi mais leurs engagements politiques sont bien en deçà de ce qu’il faudrait pour traiter le problème ».
Il y a 65 millions de personnes déplacées dans le monde, dont 21 millions de réfugiés, fuyant persécutions, pauvreté ou conflits.
Face à cette crise sans précédent « on ne sent pas définitivement de volonté politique forte », a déclaré à l’AFP la présidente de Médecins du monde Françoise Sivignon.
Elle déplore « l’absence d’un véritable plan de relocalisation » et la mention dans le projet de déclaration finale « de la rétention des enfants, qui pour nous n’est pas acceptable ».
La protection des mineurs non accompagnés, qui sont « extraordinairement vulnérables », « n’est pas particulièrement mise en exergue », souligne-t-elle. Continuer la lecture
Samedi 21 mai 2016 Journée des donateurs de Médecins du Monde
Inscrivez-vous à la journée des donateurs, nous serons heureux de vous rencontrer et d’échanger avec vous.
Médecins du Monde
« RESISTER ET INNOVER »
Animation par Patrick Beauverie
13H30 Accueil des participants autour d’un café
14H00 Ouverture
- Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde
- Paule Champetier de Ribes, présidente du Comité des donateurs
14h15 Chiffres clés du budget.
- Philippe de Botton, Trésorier adjoint
- Question/réponses
Film : Migrants Idoméni
14H45 : Migrations
- Migrations et conséquences humaines à travers les parcours migratoires par Bernard Granjon
- Le Comité des donateurs à Dunkerque et Calais
15H40 : Santé et accès aux soins
- Santé environnement, Missions exploratoires à l’internationale, projets innovants, politique du médicament : les nouveaux fronts, avec Joël Weiler, Hugo Tiffou.
Film : Mission France délégation Pays de Loire
- Les programmes en France par Yannick Le Bihan Directeur des opérations France
- Un exemple sur la réduction des risques par Elisabeth Avril Directrice de Gaïa Paris
- La traduction juridique des combats de MDM par Loïc Blanchard Direction juridique
- Questions /réponses
- Témoignage des membres du Comité des donateurs sur l’Ethiopie
Film : Népal
17H30 : communiquer, pourquoi et vers qui ?
- Les enjeux de communication pour MDM par Hélène Berger
- La relation aux donateurs avec Hélène Granville
17H50 : Conclusions et appel à candidatures pour le Comité des donateurs
18H : Débats libres autour d’un buffet