LA VOIX EST LIBRE .

De 1979 à 2020 de Paris avec les maraudes et la réduction des risques, la Bosnie, l’Uruguay, l’Afghanistan, Haïti, la Syrie, Calais, France, et dans le Monde. Venez découvrir les actions de Médecins du Monde ici et là-bas depuis 40 ans.

https://podcast.medecinsdumonde.org/

Aide aux migrants : écœurées, les associations appellent à une mobilisation ce mardi

Les membres de collectifs citoyens et d’associations intervenant auprès des migrants suspendront leurs activités demain (hors distributions alimentaires) et se rassembleront à 17 h sur la place de la Rotonde, à Paris. Ils comptent ainsi « dénoncer l’action des pouvoirs publics » qui, de violences policières en démantèlements de campements, nuit à ces populations vulnérables.

Bénévole chez Médecins du Monde, le Dr Patrick Bouffard intervient plusieurs fois par semaine auprès des personnes exilées à Paris, dans un camion de consultations posté aux portes de la Chapelle et d’Aubervilliers. Il se dit aujourd’hui « usé » et vit avec l’« impression d’être dans une impasse » face à « l’absence de solutions pérennes ».

Une forte inquiétude sur la santé mentale Continuer la lecture

Médecine humanitaire : quand la recherche guide l’action

On connaît Médecins du Monde pour ses actions de terrain, moins pour ses programmes de recherche. L’ONG les conduit depuis une dizaine d’années. « Cela nous permet de renforcer nos combats, témoigne Niklas Luhmann, responsable du pôle Recherche et apprentissages de l’ONG. Générer des données de qualité en épidémiologie et en sciences sociales nous aide à prendre du recul et à aller vers la complexité. Cette démarche conduit à améliorer la qualité des projets, des outils utilisés et des plaidoyers, de comprendre les populations et les dimensions culturelles des enjeux de santé. La recherche est par ailleurs une base pour développer un dialogue avec les acteurs décisionnaires. Nous pouvons appuyer nos programmes de santé publique sur des données probantes. » Continuer la lecture

Prostitution : la loi de la jungle ?

Deux ans après le vote de la loi sur la pénalisation des clients, l’association Médecins du Monde publie les résultats d’une étude qui mesure l’impact de cette nouvelle législation sur la santé des travailleur(euse)s du sexe. Le bilan est sévère, comme l’explique Irène Aboudaram, coordinatrice à Médecins du Monde, en charge de l’enquête.

Deux ans après le vote de la loi sur la pénalisation des clients, l’association Médecins du Monde publie les résultats d’une étude qui mesure l’impact de cette nouvelle législation sur la santé des travailleur(euse)s du sexe. Le bilan est sévère, comme l’explique Irène Aboudaram, coordinatrice à Médecins du Monde, en charge de l’enquête.

ELLE. Quels sont les principaux enseignements de votre étude ?

Irène Aboudaram. Nous avons travaillé avec onze associations et deux chercheuses pour mener cette enquête qualitative. Il en ressort que les conditions de vie des prostitué(e)s se sont fortement dégradées au cours de ces deux dernières années, avec une augmentation générale des violences sexuelles, insultes, braquages… Les clients disent que ce sont eux qui prennent désormais des risques et imposent leurs conditions, comme des rapports non-protégés ou une baisse des tarifs.

ELLE. L’étude relève aussi les limites du « parcours de sortie de la prostitution »…

Irène Aboudaram. Très peu de personnes ont, en réalité, bénéficié de ce parcours car les conditions d’accès et les modalités ne permettent pas de le suivre. Il manque des hébergements, et les allocations financières proposées sont bien souvent insuffisantes pour vivre sans continuer son activité. D’où l’impossibilité de sortir de la prostitution.

Villeurbanne: rencontre entre Médecins du monde et ses donateurs

Le Comité des donateurs et la

Délégation  Auvergne Rhône-Alpes

sont heureux de vous convier à une rencontre avec les acteurs de

Médecins du Monde 

ACCUEIL 18 h 30

Plénière avec :

Philippe de Botton, administrateur et trésorier de Médecins du Monde
Paule Champetier de Ribes, présidente du comité des donateurs
Jean-Baptiste Matray, directeur de la communication.
Jean Faya, délégué Rhône-Alpes Auvergne
Rafik  Bedaoui, responsable de missions urgences et long terme
Camille Salmon, co-responsable du groupe Europe EUFRAC
Marielle Chappuis,responsable de l’observatoire de l’accès aux droits et aux soins des missions France.

COCKTAIL ET DISCUSSIONS À PARTIR DE 20 h

Les acteurs de Médecins du Monde seront présents pour vous rencontrer, répondre à vos questions sur tous les sujets :Médecins du Monde et les urgences, les missions long terme, les programmes en France et à l’international, les financements, la communication.

Nous souhaitons mieux vous connaitre, vous écouter et répondre à vos attentes.

Le comité des donateurs sera à votre écoute pour vous renseigner sur son rôle et ses actions.

Mairie de Villeurbanne, Place Lazare-Goujon, métro Gratte-ciel.Salle du conseil municipal et des mariages, 2e étage

Drogues : démarrage réussi des salles d’injection en France

Le premier comité de pilotage des salles de consommation à moindre risque a eu lieu ce jeudi, à Strasbourg. Le bilan est positif.

C’est à Strasbourg que la Mildeca (Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) a choisi de faire le premier « comité  de pilotage » sur les salles de consommation de drogues à moindre risque (SCMR). Sa présidente, Danièle Jourdain-Menninger, tenait à ce déplacement à portée hautement symbolique. « Pour montrer à quel point nous nous inscrivons dans un dispositif national », explique-t-elle. Peut-être aussi parce qu’à Strasbourg, ces fameuses « salles de shoot » revêtent une dimension nettement moins idéologique et politique (voir encadré) que dans la capitale.

Il faut d’ailleurs cesser de les appeler ainsi : le vocable appartient à celui des opposants à ce dispositif de réduction des risques (RDR), dont les représentants ont dressé un bilan profondément positif ce jeudi. Deux salles ont ouvert leurs portes depuis l’inscription de l’article 41 de la loi santé ouvrant la voie à l’expérimentation nationale. La première, à Paris, fait largement ses preuves ; la seconde, strasbourgeoise, suit les pas de sa cousine.

Les riverains en redemandent

Des premiers pas difficiles, il faut le rappeler, dans une France marquée par un certain retard vis à vis de ses voisins. L’Allemagne s’est dotée de tels dispositifs il y a 20 ans et la Suisse, il y a trois décennies. Mais après la grogne qu’ont inspirée les SCMR dans l’Hexagone, l’heure semble désormais à une demande accrue. « Les riverains qui s’opposaient au projet veulent maintenant que la salle ouvre plus longtemps, sourit la présidente de la Mildeca. Ils ont perçu les bénéfices : moins de scènes ouvertes [lieux de 

consommation de drogues sur la voie publique, ndlr], moins de seringues qui traînent, plus de tranquillité ».

Des propos confirmés par les représentants de la justice et de la police, présents lors du comité national. Contrairement aux peurs évoquées, le trafic de drogues ne s’est pas intensifié aux abords des salles, où la présence policière a légèrement augmenté. Ces lieux semblent avoir apporté une certaine sérénité là où les relations entre usagers et habitants menaçaient de s’empoisonner.

Strasbourg, Paris : des usages variés

Voilà pour les riverains inquiets. Pour les usagers de drogues, à qui ces salles s’adressent en premier lieu, les bénéfices, présentés par les équipes municipales de Strasbourg et de Paris, les associations des deux villes (Ithaque et Gaïa) et la Mildeca, qui ont porté le projet, sont déjà perceptibles.

Dans les deux communes, les salles ont permis d’atteindre les usagers les plus précaires et isolés, expliquent ces acteurs. La prévalence de l’hépatite C y est élevée, la vaccination contre l’hépatite B, limitée. A Strasbourg, la moitié des usagers consommaient dans les espaces publics, 30 % dans des lieux isolés, avec des pratiques à risque (échange de seringues, conditions hygiéniques délétères) ; ils disposent désormais un lieu propre et encadré, où ils peuvent se dépister et avoir accès à des soins dont ils restaient à l’écart.

A Paris, la « montée en charge » est importante – plus, peut-être, que prévu, mais les

acteurs parisiens disent pouvoir y faire face. Depuis l’ouverture il y a quatre mois, ils dénombrent 16 000 passages, soit 175 par jour, pour quelque 500 consommateurs. La file active est plus importante qu’à Strasbourg, où l’on ne compte encore que 519 passages, soit 20 à 25 quotidiens, un nombre qui a vocation à croître.

De Strasbourg à Paris, les usages varient, d’ailleurs. La salle de la capitale européenne accueille une majorité d’injecteurs (95 % des consommateurs), qui consomment par ce biais de la cocaïne en premier lieu, puis des opiacés. A Paris, les usagers consomment plutôt du crack et des opiacés (notamment du sulfate de morphine), injecté ou inhalé. La cocaïne représente moins d’1 % des consommations et l’héroïne, un peu plus d’1 %. Par ailleurs, les femmes constituent 35 % des passages à Strasbourg, contre 13 % à Paris. Les chiffres corroborent les données établies dans les deux villes par les CAARUD* et les CSAPA*.

Inspirer d’autres villes

« Le cahier des charges est commun, mais les expériences sont toutes les deux très spécifiques, explique Alexandre Feltz, médecin addictologue et adjoint au maire de Strasbourg. Demain, d’autres villes vont s’engager et il est important qu’il y ait des modèles différents ». Ces communes pourront ainsi s’en inspirer pour les adapter aux réalités locales. Car, de fait, si l’expérimentation nationale s’étale sur six ans, il est fort probable que d’autres villes se porteront candidates d’ici là.