« Des pratiques absurdes » selon les associations

jeudi 16.09.2010, 05:07 – La Voix du Nord

Le démantèlement du campement de Loon-Plage, hier matin, a provoqué de vives réactions …

du côté des associations qui, unanimes, dénoncent l’opération.Mathieu Calmette, coordinateur pour Médecins du Monde (MDM) sur le littoral, estime que la destruction du camp « ne réglera pas le problème de la migration, mais ne fera que le déplacer et le rendre invisible. Moins les migrants accèdent à l’aide humanitaire, plus ils sont à la merci des passeurs ».

Les Verts du Dunkerquois rappellent qu’après l’enlèvement de la citerne d’eau potable installée à Loon-Plage en juillet par MDM, la destruction de la jungle « aggrave encore plus les conditions de vie plus que précaires des migrants présents dans ce secteur (…). Au lieu d’assumer clairement leurs responsabilités en contribuant au conseil des migrants sur le Dunkerquois, réclamé par les associations d’entraide et les collectivités locales, les représentants de l’État préfèrent faire une politique de contre-feu attisant encore plus l’incendie. » Le « collectif du 4 septembre », créé pour lutter contre la xénophobie et la politique sécuritaire, notamment à l’égard de Roms, et qui regroupe 31 associations, syndicats et partis politiques à Dunkerque, « élève une vive protestation contre des pratiques absurdes qui plongent dans le plus grand dénuement des êtres humains particulièrement fragiles et vulnérables ». Il invite « les citoyens épris de démocratie à rejoindre les groupements qui viennent en aide à ces personnes, victimes d’une intolérance et d’une violence inqualifiables ».

François Braure, bénévole à Terre d’Errance Flandre littorale, regrette que « l’État ne traite pas les choses au cas par cas ».

Dimanche dernier, il avait passé la journée à nettoyer et à désinfecter les cabanes du camp, en prévision de l’hiver.

Scandaleux: l’AME considérée par le gouvernement comme une niche fiscale.

Les soins aux étrangers en situation irrégulière dans le collimateur

Le gouvernement réfléchit à l’instauration d’une participation forfaitaire pour les bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME)

Faut-il durcir les conditions d’accès des étrangers en situation irrégulière à l’aide médicale d’État (AME) ? Au cours des prochaines semaines, la question devrait de nouveau agiter les députés, en particulier lors de l’examen de la loi sur l’immigration fin septembre puis, en octobre, lors de celui de la loi de finances.

Plusieurs parlementaires de la majorité devraient déposer des amendements visant à restreindre les droits des bénéficiaires de l’AME. Lors du débat d’octobre, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, devrait de son côté proposer que ces derniers versent chaque année une participation forfaitaire de 15 ou 30 €.

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2437902&rubId=4076

Médecins du monde refuse l’expulsion du bidonville de la Part-Dieu

le 31/08/2010

Lyoncapitale.fr

Mardi 7 septembre, une nouvelle audience aura lieu devant le tribunal de Lyon. Le juge risque d’ordonner l’expulsion immédiate des “100 à 150 personnes qui vivent dans ce bidonville depuis un an”, selon Médecins du Monde (MDM).

Dans un communiqué de presse, l’ONG demande qu’il n’y ait pas d’expulsion sans relogement : “expulser ces personnes des terrains qu’elles occupent sans solution alternative ne fait que déplacer le problème et accroître la précarité” . Sur le terrain dit de “Paul Bert” (car situé à proximité de la rue du même nom), à quelques encablures de la gare de la Part-Dieu, les équipes de MDM ont dénombré notamment une dizaine de personnes atteintes de pathologies conséquentes nécessitant un suivi hospitalier (dont 2 nourrissons), 15 femmes enceintes et 19 enfants présentant des taux de plombémies anormalement hauts, dont deux au-dessus du seuil d’alerte (saturnisme).

« Les expulsions à répétition exposent les familles Roms à des risques sanitaires accrus et ne permettent pas un suivi médical satisfaisant. (…) Elles sont non seulement inefficaces, mais surtout créent une spirale de la précarité lourde de conséquences sur la santé » .

En 2009, MDM a relevé 43 expulsions sur une période de 12 mois. Et le communiqué de conclure : “Les Roms, citoyens européens, vivent dans notre pays et en Europe avec des indicateurs comparables à ceux des pays en voie de développement : la mortalité néo-natale (0-1 mois) est 9 fois plus importante, la mortalité infantile (0-12 mois) est 5 fois plus importante, l’espérance de vie se situe autour de 50-60 ans. »

« Donnons de la dignité aux Afghans ! »

lundi 16 août par Jérôme DIAZ

Backchich.fr

Alors que les révélations de WikiLeaks ont mis à mal la politique étrangère américaine et son programme « Af-Pak » (Afghanistan-Pakistan), entretien avec Guy Caussé, co-responsable du programme Afghanistan à Médecins du Monde depuis 25 ans.

Combien d’ONG humanitaires françaises sont présentes en Afghanistan, en particulier dans le cadre du collectif dont vous êtes le responsable depuis Paris ?

- Une vingtaine d’ONG françaises travaillent aujourd’hui sur l’Afghanistan. D’ailleurs, quand on parle de l’Afghanistan, on évoque en premier les militaires qui, hélas, se font tuer, mais on oublie de dire que la France est engagée dans ce pays depuis 25 ans par l’action humanitaire. Paris a donc une légitimité sur ce pays, une légitimité qui est liée au peuple afghan. Depuis des années, on nous parle d’intérêts géopolitiques, mais je pense que jamais personne n’a donné la parole aux afghans ! La première des choses à faire serait d’entendre leurs voix, qui sont multiples et variées, mais qui n’ont pas beaucoup d’échos.

La force de l’humanitaire est justement d’être la « voix des sans-voix ». Si on peut relayer ce que l’on apprend sur le terrain et permettre ainsi une prise de parole, sachant que le peuple afghan a sa légitimité historique, culturelle, politique, cette légitimité politique pourra justement s’incarner, ce que ne permet pas le pouvoir en place actuellement. Il faut savoir que les Afghans ne se reconnaissent pas dans les Taliban, qui veulent donner au pays une marche basée sur l’aspect religieux et intégriste.

A propos de l’aide humanitaire internationale, la présence d’ONG occidentales est parfois justement perçue comme une forme de « colonisation ». Qu’en pensez-vous ?

http://www.bakchich.info/Donnons-de-la-dignite-aux-Afghans,11616.html


L’Afghanistan, nouveau paradigme humanitaire

LEMONDE | 13.08.10 | 15h00  •  Mis à jour le 13.08.10 | 15h00

Pierre Micheletti, professeur associé à l’Institut d’études politiques de Grenoble, ancien président de Médecins du monde

Dans la province du Badakhchan, en Afghanistan, l’assassinat d’une équipe humanitaire de dix personnes, le 6 août, apporte un nouveau témoignage du caractère complexe et sensible de l’action humanitaire occidentale dans ce pays. Depuis plusieurs décennies, les volontaires de nombreuses ONG internationales s’y sont relayés au gré des convulsions auxquelles la population était confrontée. Durant les dernières années, la violence à l’égard des humanitaires est allée crescendo. Les mobiles de cette violence sont multiples, faisant de l’Afghanistan un laboratoire pour l’avenir du mouvement humanitaire.

http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/13/l-afghanistan-nouveau-paradigme-humanitaire_1398662_3232.html

Bataille de l’eau pour les migrants

09/08/2010 à 00h00

liberation.fr

A Dunkerque, Médecins du Monde se démène afin d’améliorer des conditions sanitaires déplorables.

Par HAYDÉE SABERAN envoyée spéciale à Dunkerque

«C’est bien que tu sois venu, on n’avait plus d’eau.» Le jeune Afghan sourit à Vincent Hirel, logisticien de Médecins du Monde (MDM). C’était mardi dernier, à Loon-Plage, près de Dunkerque, dans un coin de dunes, près du terminal des containers vers l’Angleterre, transformé en camping par les migrants. Vincent Hirel apporte des brouettes de bouteilles. L’eau, il est là pour ça. «Notre but, c’est améliorer les conditions de vie des migrants sur le plan hygiène et sanitaire. L’accès à l’eau potable, à des latrines, et le ramassage des déchets.» Bref, dans le jargon humanitaire, le «WatSan», «water and sanitation», comme après un tremblement de terre à l’autre bout du monde, «parce qu’ici les pouvoirs publics ne font pas ce qu’il faudrait».

http://www.liberation.fr/societe/0101651094-bataille-de-l-eau-pour-les-migrants