Centrafrique, la guerre oubliée

Plus de trois mois après le coup d’État par les rebelles de la Seleka, cinq organisations humanitaires alertent : la République centrafricaine est plongée dans le chaos, les conséquences sanitaires et alimentaires sont dramatiques.

Centrafrique, 24 mars 2013, les rebelles de la Seleka prennent le Palais Présidentiel et s’emparent du pouvoir. Le président Bozizé est déchu. Depuis la République centrafricaine a plongé dans le chaos.

Cinq Organisations non gouvernementales – Médecins sans frontières (MSF), Action contre la faim (ACF), Médecins du monde (MDM), Première Urgence-Aide médicale internationale (PU-AMI) et Solidarités International (SI) – se sont réunies à Paris ce mardi pour alerter la communauté internationale sur la situation dans le pays et témoigner des exactions qui seraient commises par des hommes en armes sur la population, les ONG et les moyens que celles-ci tentent de mettre en oeuvre sur le terrain.

Cinq ONG surtout unies pour dénoncer la démobilisation et l’indifférence insuportable de cette même communauté internationale qui ne fournit ou ne verse plus aucune aide pour secourir la population. Mégo Terzia de MSF parle d’une « situation vraiment catastrophique » en Centrafrique « au niveau sanitaire et alimentaire« .

Médecins du Monde s’inquiète de l’afflux massif de Congolais chassés d’Angola, dans des conditions souvent violentes

Suite à l’ultimatum lancé en avril par le gouvernement angolais aux Congolais en situation irrégulière, de quitter le territoire, leur retour « volontaire » s’effectue à nouveau dans des conditions souvent violentes. L’afflux est massif : les services de santé sont engorgés par ces « retournés », qui manquent d’assistance. Médecins du Monde demande aux autorités angolaises de respecter leurs engagements internationaux, à la communauté internationale de se pencher sur ces violences, et aux acteurs humanitaires de se mobiliser.

Nombreux sont les Congolais qui cherchent un avenir meilleur en allant travailler dans le secteur minier de l’autre côté de la frontière, en Angola. Leur quête se termine souvent par leur exploitation, la violence et la peur. Des milliers d’entre eux sont arrêtés pour être déportés et atterrir dans les cachots situés à la frontière angolaise. Là, ils sont souvent violentés, avant d’être expulsés vers la RDC. Continuer la lecture

Syrie : laissez-nous soigner

Par Thierry Brigaud Docteur et président de Médecins du monde et Pierre Salignon Directeur général de Médecins du monde

La situation en Syrie ne cesse de se dégrader et la violence contre les civils est insoutenable. Les images reçues par les réseaux sociaux sont plus terribles les unes que les autres, comme les récits des réfugiés ou des militants des droits de l’homme. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 60 000 morts selon les organisations des droits de l’homme, 700 000 réfugiés et près de 2 millions de déplacés internes selon les Nations unies. Lakhdar Brahimi, médiateur de l’ONU, parle, lui, désormais «de l’enfer» quand les médias lui demandent de qualifier le conflit. Cette guerre est une ignominie : exécutions sommaires, populations prises en otage et bombardées, personnels soignants arrêtés, exécutés, torturés. Pas de refuge pour se protéger. C’est aussi un conflit asymétrique, avec un gouvernement qui utilise la terreur comme arme de guerre et d’oppression, pour abattre une révolution d’abord pacifique lancée dans les rues du pays comme un affront au régime de Damas. Comment peut-on bafouer à ce point les droits humains et le droit international humanitaire ? Comment croire qu’il est possible d’acheminer et distribuer l’aide humanitaire de façon impartiale, alors que selon l’endroit ou selon ses destinataires, elle est elle-même considérée comme une manifestation d’opposition et traitée comme telle ? Soigner est devenu un crime. Continuer la lecture

Aide à la Syrie : un risque d’amalgame ?

Médecins du monde redoute une confusion avec l’arrivée de militaires français dans un camp.

Le « groupement médico-chirurgical » déployé par le gouvernement français pour venir en aide aux réfugiés syriens est arrivé dimanche matin à Zaatari, à la frontière jordano-syrienne, et est désormais opérationnel, s’est félicité dimanche le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Mais son enthousiasme n’a pas été partagé par tous. L’ONG Médecins du Monde n’apprécie par l’arrivée de militaires dans un camp géré par des humanitaires et pointe « les risques de confusion des rôles ».

Un renfort médical de poids

L’unité médicale française doit réunir environ 80 militaires, dont 25 membres du personnel médical : chirurgiens, anesthésistes, infirmiers, etc. Elle permettra de réaliser une dizaine d’actes chirurgicaux par jour, les médecins devant notamment prendre en charge des personnes blessées par balles lors des combats.

Dans le camp de Zaatari, Médecins du monde ne dispose que de « deux médecins, quatre infirmières et un référent psychologue ». Le renfort de l’armée française devrait donc les soulager, mais il n’en est rien.

Attaché à son indépendance, Médecins du monde redoute en effet que cette présence militaire, même à vocation médicale, favorise le mélange des genres et ne lui complique la tâche à l’avenir. Si l’ONG est considérée comme trop proche de l’Etat français, elle risque de se voir refuser l’accès à certaines zones en guerre.

« L’aide humanitaire ne peut être instrumentalisée »

« Ce que dénonce Médecins du monde, ce n’est pas l’intervention française, c’est juste de rappeler qu’il y a des principes : sanctuariser les hôpitaux, ne pas prendre en otage les médecins et soigner les victimes », a réagi le docteur Gilbert Potier, directeur des opérations internationales de l’ONG, mercredi sur Europe 1. Continuer la lecture

Syrie. Médecins du Monde demande la protection des civils, des blessés et des médecins

Médecins du Monde (MDM) a solennellement appelé lundi les belligérants du conflit syrien à respecter les règles de droit en période de guerre, les accusant de ne pas protéger les civils et les blessés, d’empêcher les médecins de travailler et de bombarder les hôpitaux.

« En Syrie, la recrudescence des violences affecte la population civile et cible les blessés, le personnel médical et les structures de soins », dénonce l’ONG, rappelant « qu’en période de guerre, il existe des règles de droit international que tous les acteurs au conflit se doivent de respecter ».

Protection des civils

Souhaitant « rappeler plusieurs évidences, à ce jour oubliées », et « mettre tous les acteurs au conflit devant leurs responsabilités », l’ONG lance un appel : « Nous, Médecins du Monde, refusons que des civils, des femmes et des enfants soient bombardés et tués. En période de guerre, les civils doivent être protégés ».

Or, la violence contre les civils en Syrie « est sans limite », accuse l’ONG, avec « 19 000 morts estimés, des milliers de personnes détenues, des centaines de milliers de personnes déplacées ou réfugiées ».

Protection des médecins

« Nous, Médecins du Monde, refusons que des médecins soient exécutés et torturés pour la seule raison qu’ils soignent les blessés. En période de guerre, les médecins et le personnel soignant doivent être protégés ».

Protection des blessés

« Nous, Médecins du Monde, refusons que les hôpitaux soient des cibles et qu’ils deviennent des lieux de torture et de répression. En période de guerre, les blessés doivent être protégés, les hôpitaux doivent être sanctuarisés et les médecins y ont une obligation de soins ».

Médecins du Monde inquiet de l’accès aux soins en Europe

En 2011, la moitié des patients examinés dans des dispensaires de l’association au sein de l’Union européenne n’avaient pas reçu les soins dont ils ont besoin.

L’association Médecins du Monde (MDM) a établi jeudi un «constat inquiétant» de l’exclusion croissante de l’accès aux soins en Europe, à l’occasion d’une réunion internationale tenue à Athènes «en solidarité» avec la Grèce menacée de «crise humanitaire» par la rigueur.

Les observations de MDM dans de grandes villes européennes attestent d’un recul de la prise en charge frappant même des populations en principe prioritaires comme enfants et femmes enceintes, a souligné au cours d’une conférence de presse le président de MDM-France, Olivier Bernard.

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