A l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre

Médecins du Monde
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A l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, Médecins du Monde publie son 15ème rapport annuel sur l’accès aux droits et aux soins des plus démunis en France.

Cette année encore, il témoigne des difficultés persistantes rencontrées par les personnes en situation de précarité pour se soigner. Les chiffres sont sans appel :
– 98% des patients reçus dans les 20 centres de soins de Médecins du Monde en 2014 vivent en dessous du seuil de pauvreté.
– 36% des patients n’ont aucune ressource pour vivre.

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Face à une fréquentation de nos centres de soins qui ne cesse de croître, nous renforçons notre lutte contre toutes les précarités. Vous pouvez soutenir notre combat pour l’accès aux soins de tous par un don ponctuel ou régulier.

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Nous vous remercions de votre engagement à nos côtés.

Solidairement,

Dr Françoise Sivignon
Présidente de Médecins du Monde


Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter le rapport sur notre site.

*La mutualisation des dons : un principe permanent.
Depuis toujours Médecins du Monde a pour principe de ne pas affecter les dons et de mutualiser sur l’ensemble de ses missions les fonds reçus. Ce principe clair permet d’intervenir uniquement en fonction des besoins réels sur le terrain et non en fonction de considérations financières ou de la forte médiatisation de situations d’urgence.

La grande menace du froid sur les réfugiés de Calais

NOTRE SOCIÉTÉAu camp de Calais qui grossit chaque jour, les associations s’inquiètent du refroidissement depuis le début de la semaine. La situation sanitaire est très mauvaise à l’approche de l’hiver.

Le chiffre donne le vertige. Dans la « jungle » de Calais, selon la terrible expression consacrée, on est passé de 2000migrants début juin à un chiffre oscillant aujourd’hui entre 4000 à 6000. Et avec l’hiver qui arrive, la catastrophe sanitaire menace à en croire les organisations qui s’occupent chaque jour avec grande difficultés des centaines de familles qui èrent dans cette zone.

Depuis le début de la semaine, les températures nocturnes sont tombées à pas plus de 5 degrés. « Je n’ai rien pour l’isoler, donc j’enfilerai un pull supplémentaire distribué par les associations », confie Abdulilah, la cinquantaine, à propos de son enfant. Cet Afghan construit sa cabane depuis quelques jours.

A l’approche de l’hiver, les associations présentes dans le bidonville situé près de la rocade portuaire, plus surpeuplé que jamais, s’inquiètent des conditions de vie de plus en plus précaires. « On patauge dans la boue. Il y a des endroits où l’eau stagne et c’est très difficile, y compris sur les points d’eau très mal aménagés. On est dans le vent, la pluie et le froid, c’est encore pire que dans les jungles précédentes », estime François Guennoc, de l’Auberge des migrants.

125 containers pour des milliers de personnes

Dans les allées sinueuses de ce taudis aux airs de township sud-africain, on tente de solidifier les abris de bric et de broc censés protéger des aléas du temps. « On est au bord de la rupture. Il y a des insuffisances sur la protection aux personnes et sur les délais pour traiter les demandes d’asile. C’est inacceptable qu’un Etat, sixième puissance mondiale, cautionne cela », dénonce Jean-François Corty, responsable des missions France chez Médecins du Monde.  Continuer la lecture

Comment venir en aide aux réfugiés ?

Face à l’urgence humanitaire, il est grand temps d’agir. Dons d’argent, volontariat, hébergement, soutien aux ONG et aux initiatives citoyennes locales…  Routard.com fait le point sur les différents moyens d’aider les réfugiés en Europe, mais aussi leurs familles restées au pays.

 

:: Il faut aider les réfugiés !

 

C’est l’une des pires catastrophes humanitaires depuis la Seconde Guerre mondiale. Depuis le début de l’année, l’Europe fait face à un afflux record de réfugiés, dont une majorité de ressortissants syriens. Plus de 320 000 personnes, selon l’ONU, ont traversé la Méditerranée, venant de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, de Lybie, du Soudan et d’autres pays en guerre.

Pour des milliers d’entre eux, ce voyage aura été le dernier. La Méditerranée est devenue un cimetière, aux portes d’une Europe forteresse refusant de voir l’ampleur du drame.

Les chiffres font froid dans le dos. Rien que pour la Syrie, selon Amnesty International, près de 220 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit et 12,8 millions de personnes ont besoin d’urgence d’une aide humanitaire. Plus de 4 millions de réfugiés venant de Syrie (95 %) se trouvent dans seulement cinq pays, à savoir la Turquie, le Liban, la Jordanie, l’Irak et l’Égypte

Derrière ces froides statistiques, il y a autant de drames humains. Ces hommes, femmes et enfants n’ont d’autre choix que de quitter leur pays pour sauver leur vie. Ils méritent en premier lieu notre solidarité et notre aide, et non le rejet à coup de barbelés et de répression.

Il faut aider les réfugiés !

 

:: Comment s’y prendre ?

 

Lundi 7 septembre, François Hollande a annoncé que 24 000 réfugiés seraient accueillis sur le sol français en l’espace de deux ans, ce qui est dérisoire au regard de l’urgence humanitaire.

Sans attendre, vous pouvez apporter votre aide aux réfugiés qui ont besoin de vous. Les initiatives se multiplient en France qu’elles soient le fait de simples citoyens ou d’ONG.

Il y plusieurs façons d’aider :

– dons d’argent, de nourriture ou de vêtements ;

– accueil de personnes en difficulté ;

– bénévolat ; aide administrative, engagement citoyen auprès d’associations locales

Pour être efficace, il est essentiel de s’organiser et prendre contact avec les bénévoles pour connaître les besoins réels. Continuer la lecture

Emmaüs déplore « l’inertie du gouvernement » à Calais, rompt le dialogue

Le mouvement Emmaüs a décidé vendredi de « rompre tout dialogue avec le gouvernement » sur la question de l’accueil des migrants à Calais, dénonçant « l’inertie malsaine du gouvernement », a-t-il annoncé à l’issue d’une réunion avec le ministre de l’Intérieur.

« Révolté par l’inertie malsaine du gouvernement et par l’incapacité de son ministre de l’Intérieur à apporter enfin des réponses adaptées à l’ampleur de la catastrophe humaine à Calais, j’ai décidé (…) de rompre tout dialogue avec le gouvernement », a annoncé Thierry Kuhn, président d’Emmaüs France dans un communiqué.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a reçu vendredi place Beauvau les associations qui se chargent de l’accueil des migrants à Calais, telles que la Cimade, Médecins du Monde, le Secours catholique, Emmaüs ou La Vie active.

Pour Thierry Kuhn, « une catastrophe à grande échelle s’annonce à Calais dans les jours qui viennent à l’approche de l’hiver ».

« Sciemment, délibérément, par aveuglement ou perfidie, le gouvernement se refuse à prendre des décisions qui seules seront de nature à apporter dignité et respect des droits fondamentaux aux 3.000 personnes actuellement bloquées à Calais dans des conditions insupportables et honteuses pour notre République », affirme-t-il. Continuer la lecture

Survivre dans la « Jungle » de Calais

L’encyclopédie en ligne Wikipédia dresse une répartition des Jungles à travers le monde: « Les jungles sont situées le long de l’équateur. La plus grande jungle se trouve en Amérique du Sud. Il y a également des jungles en Afrique et en Asie du Sud-Est (notamment en Malaisie et en Indonésie, mais également aux Philippines, au Cambodge, au Laos et au Viêt Nam) ».

Mais, qu’en est-il de celle de Calais? Vous savez bien, cette petite ville Française de quelque 75.000 habitants, à l’accent pour le moins sympathique, située en région Nord-Pas-de-Calais?

Aujourd’hui, en 2015, à Calais, la « Jungle » est une vaste zone de non-droit où s’entassent environ 3000 personnes en migration, hommes, femmes et enfants, dans le dénuement le plus total.

Vous entendrez par « dénuement » des conditions de vie déplorables, dégradantes, inhumaines…les adjectifs même viennent à me manquer!

Je tâcherai donc, de manière succincte, de vous dresser une liste (non-exhaustive) des principaux points, entendons par là des besoins non moins vitaux, susceptibles d’être améliorés:

  • Accès à la nourriture:

Un seul repas par jour distribué entre 17 et 19 heures, au centre Jules Ferry, un centre d’accueil de jour pour les personnes en migration située à proximité de la Jungle!

Une file d’attente (interminable) commence à se former à partir de 15 heures.

  • Accès à l’eau potable:

Quelques points d’eau répartis de façon éparse, ici et là, à travers la Jungle.

Un peu moins d’une trentaine de robinets pour une population, toujours en augmentation, estimée aujourd’hui à environ 3000 personnes!

  • Accès à un logement décent:

Les nouveaux arrivants, les plus démunis, dorment en plein air, à même le sol.

Ceux qui sont un peu plus chanceux ont réussi à se procurer une tente et s’y entassent à plusieurs. Comble du luxe, certains disposent d’un abri, faits de bouts de bois et de bâches! Il est important de rappeler le rôle déterminant des bénévoles de l’associationSecours Catholique, qui n’ont pas ménagé leurs efforts, ces dernières semaines, pour permettre à ces personnes en migration de mettre un toit au-dessus de leurs têtes.

Accès aux soins de santé: 
Un infirmier est présent, 2 heures par jour, 5 jours par semaine, au centre Jules Ferry. Pour les consultations médicales ou la délivrance de médicaments, les personnes en migration doivent alors se rendre à la Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS) située à proximité de l’Hôpital de Calais, soit une longue et éprouvante marche de plus d’une heure. Depuis peu, l’association Médecins du Monde a implanté une clinique mobile au sein de la Jungle, permettant ainsi un accès plus aisé aux soins pour toutes ces personnes. Le fonctionnement de la clinique repose sur l’action conjointe de salariés de l’association mais également de médecins, infirmiers et médiateurs sanitaires bénévoles. Toutefois, le nombre de consultations proposées demeure insuffisant au vu des demandes de soins toujours plus nombreuses.

Le rôle de la PASS n’en demeure pas moins prépondérant. Continuer la lecture

Migrants de Calais : des moyens pour la sécurité, pas pour l’humanitaire

Les associations présentes dans la « new jungle » espéraient des mesures concrètes sur le volet humanitaire du plan franco-britannique. Elles ne cachent pas leur déception.

Au lendemain de la visite des ministres de l’Intérieur français et britannique Bernard Cazeneuve et Theresa May à Calais, le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés s’est félicité du plan d’action commun établi « en réponse à la situation complexe ». Antonio Guterres « salue en particulier les mesures de protection et humanitaires annoncées ». Les ONG présentes dans le camp appelé « new jungle » se montrent beaucoup moins enthousiastes.

D’abord parce que le texte ne prend pas en compte la réalité de la situation dans le bidonville de Calais. Près de 3.000 migrants s’y entassent dans des conditions humaines et sanitaires désastreuses. Ces dernières semaines, entre 30 et 50 nouvelles personnes arrivent chaque jour.

Comme les passages pour l’Angleterre se font maintenant au compte-goutte, on s’attend à voir 4.000 personnes en septembre. Et l’hiver approche », s’alarme François de l’association L’Auberge des migrants.

« Je suis abasourdi par le cynisme de ces propositions », tempête de son côté le docteur Jean-François Corty, directeur des opérations France de Médecins du Monde. Continuer la lecture