Le président de Médecins du Monde et le coordinateur des missions France dressent un parallèle entre l’aide déployée à Haïti et le traitement des migrants sur le sol français.
« Le mardi 12 janvier dernier, un violent séisme frappait de plein fouet Haïti, un pays et une société déjà minés par la violence et la misère (lire tous nos articles ici). Après les premiers secours délivrés par les Haïtiens eux-mêmes, l’aide internationale, dont la coordination initiale reste toujours difficile lors d’une telle catastrophe, se déployait progressivement pour venir en aide aux sinistrés.
Face à ce désastre, le gouvernement français prenait des mesures exceptionnelles d’urgence pour les Haïtiens en situation irrégulière en France. Les expulsions de ces clandestins seraient reportées, l’évidence morale d’une telle mesure prenant le pas sur la stricte application de la loi.
Dans le même temps, il envoyait rapidement des équipes de secouristes, du matériel médical d’urgence et des biens de première nécessité tels que des rations alimentaires, couvertures et autres tentes pour proposer des soins et une mise à l’abri de ceux qui ont tout perdu.
En France, une semaine après la catastrophe, ce même gouvernement, sous couvert de lutte contre l’immigration clandestine et de contrôle des flux migratoires, ne faisait plus preuve de la même humanité. Le mardi 19 janvier, par arrêté préfectoral, près de 300 migrants de plusieurs nationalités étaient expulsés d’un local à Calais où ils avaient trouvé refuge depuis la mi-décembre, fin du plan grand froid oblige.