La santé en France : vers la régression?

FORUM «A BAS LA CRISE!»

Le mythe français du «soin pour tous» est-il en danger ? Pour les intervenants du débat «Un médecin accessible pour tous», il existe un risque de régression.

La France est-elle encore un pays où il fait bon vivre… et se soigner ? Pas si sûr, selon les invités du débat «Un médecin accessible pour tous ?», organisé par Libération le 19 octobre à Paris. «Aujourd’hui, 30% de Français précaires retardent leurs soins», constate Jean-François Corty, directeur des missions France de Médecins du Monde. Il est formel : le retard de recours aux soins est le symptôme le plus voyant de la crise actuelle de l’accès aux soins. «Il faut être vigilant» insiste ce médecin diplômé en sciences politiques.

[Source]

Accès aux soins : la précarité frappe les mineurs de plein fouet

En cinq ans en France, le nombre d’enfants qui viennent consulter dans les centres de soins de Médecins du Monde a augmenté de 70 %. Un tiers d’entre eux nécessitent des soins urgents.
Accès aux soins : la précarité frappe les mineurs de plein fouet
CHAMUSSY/SIPA

A la veille de la journée mondiale du refus de la misère, le rapport de Médecins du Monde (MdM) tombe comme un pavé dans la mare : une personne sur dix qui se rend dans les 20 centres de soins de l’ONG en France est un enfant. Leur nombre a augmenté de près 70 % depuis 2007. « Cette hausse est beaucoup plus marquée que celle de l’ensemble des patients, indique le Dr Jean-François Corty, le responsable de la mission France de MdM. Ces enfants représentent en tout 12,5 % de la file active de malades qui viennent nous consulter ». La grande majorité de ces mineurs est étrangère, mais elle provient à 50 % de pays européens. Et 65 % de ces enfants vivent en France depuis moins d’un an.

[http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/Acces-aux-soins—la-precarite-frappe-les-mineurs-de-plein-fouet-3971.html]

Médecins du monde réclame l’accès à l’eau pour tous

Dans une tribune publiée vendredi dernier sur le site du Monde.fr, deux responsables de Médecins du Monde, Philippe Rodier, délégué régional à Marseille et Cendrine Labaume, coordinatrice générale dénoncent les difficultés d’accès à l’eau pour les personnes en difficulté. Dans le texte intitulé, « L’eau, un droit accordé au compte-gouttes », ils dénoncent une situation qu’ils estiment intolérable : « Dans cette ville, il n’y a ni toilettes publiques, ni bains douches, et les fontaines, quand elles ne sont pas cassées, se comptent sur les doigts de la main et plutôt dans les quartiers privilégiés que dans les quartiers pauvres ». Faute d’accès à l’eau potable, certaines maladies ont ainsi refait surface : hépatite A, impétigo, saturnisme.

A leurs yeux, l’immobilisme marseillais en la matière relève d’une véritable volonté politique. « Proposer l’eau potable en accès libre ou des bains-douches municipaux dans l’esprit des élus locaux reviendrait à tolérer les pauvres, voire à encourager leur venue », estiment ces deux responsables de l’association qui tient un centre d’accueil et de soins dans le centre-ville mais surtout distribue des bidons d’eau potable pour que les plus démunis y aient accès. « Au final, il s’agit de la même stratégie à court terme qui n’est pas de lutter contre la pauvreté, diagnostiquent-ils, mais de lutter contre les pauvres en les décourageant d’être là et ce, au mépris des droits les plus fondamentaux ».

Ils rappellent également que les organismes responsables – Préfecture, Mairie, Société des Eaux de Marseille et la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole – « ont été interpellés en vain sur l’application effective –et urgente en période caniculaire, de ce droit à l’eau et sur ses répercussions en termes de santé publique », surtout en période estivale comme dans le cas de ces Roms expulsés de Plombières qui s’étaient retrouvés en août sans eau potable dans un parc.

Plus de 100 millions d’euros débloqués pour l’hébergement d’urgence

Ce secteur connaît de très fortes tensions, dues à une importante progression des demandes.

Le gouvernement souhaite « répondre à une situation de tension » et aux « difficultés exceptionnelles » que traverse le logement d’urgence. Il va ainsi débloquer 107 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence des sans-abri, a indiqué le ministère du Logement, mardi 17 septembre, confirmant une information des Echos.fr.

La commission des Finances de l’Assemblée nationale doit être saisie mercredi d’un avis sur ce projet de décret dit « d’avance », a précisé à l’AFP le rapporteur général du Budget à l’Assemblée, Christian Eckert. Ce processus permet « d’ouvrir des crédits en urgence s’ils sont gagés par des annulations de crédits ailleurs », expliquent Les Echos.
Huit demandes sur dix restées sans réponse

Le secteur de l’accueil et de l’hébergement connaît de fortes tensions, en raison d’une très importante progression des demandes de la part des sans-abri, précise le communiqué du ministère. Ainsi, début juillet, les demandes d’hébergement de SDF au 115 ont été équivalentes à celles enregistrées en hiver. Et 76% d’entre elles n’ont pas trouvé de réponse, un « record », selon la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars).

Sur le terrain, les difficultés s’accumulent, notamment pour les associations. A Clermont-Ferrand, 300 personnes se sont ainsi retrouvées à la rue, en septembre, faute de budget suffisant pour l’association en charge de l’hébergement des sans-abri. Celle-ci a accusé l’Etat de ne lui avoir remboursé que 5% des sommes qu’elle a avancées depuis janvier.

Haïti : « les autorités devraient être en mesure de prendre tout en charge »

Le 12 janvier 2010, un séisme destructeur frappait l’île d’Haïti, faisant 300.000 morts et disparus, plus de 300.000 blessés et près de 1,5 millions de sans-abri. L’émoi et la consternation de la communauté internationale ont provoqué l’afflux massif de dons et d’ONG. Où en est Haïti avec l’aide humanitaire et quels sont ses besoins ? Rencontre avec Céline Beaudic, responsable d’Haïti pour Médecins du Monde.

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Les ONG ont mis sur pied des cliniques mobiles qui se sont transformées en des centres de santé temporaires, avant d’être reprises par les autorités sanitaires du pays. Photo : THONY BELIZAIRE / AFP

Quelle est la situation humanitaire de Haïti ?
L’île va mieux. Nous ne sommes plus dans une période de crise mais de reconstruction. Je dirais qu’aujourd’hui, Haïti est redevenue ce qu’elle était avant la catastrophe. Au niveau du système de santé, cela signifie payant et pas au top. Médecins du Monde est d’ailleurs présent sur l’île depuis 1989, sur de multiples urgences : cyclones, tremblement de terre, épidémie, famine, etc. Pour ce qui est de l’épidémie de choléra, qui a frappé le pays en octobre 2010, contaminé près de 700.000 personnes et fait quelque 7.500 victimes, nous sommes passés de la phase épidémique à la phase endémique. Mais la maladie n’est pas éradiquée. Et près de 360.000 personnes sont toujours sans-abri.

Quel est le travail des ONG, et notamment celui de Médecins du Monde ? Continuer la lecture