« Donnons de la dignité aux Afghans ! »

lundi 16 août par Jérôme DIAZ

Backchich.fr

Alors que les révélations de WikiLeaks ont mis à mal la politique étrangère américaine et son programme « Af-Pak » (Afghanistan-Pakistan), entretien avec Guy Caussé, co-responsable du programme Afghanistan à Médecins du Monde depuis 25 ans.

Combien d’ONG humanitaires françaises sont présentes en Afghanistan, en particulier dans le cadre du collectif dont vous êtes le responsable depuis Paris ?

- Une vingtaine d’ONG françaises travaillent aujourd’hui sur l’Afghanistan. D’ailleurs, quand on parle de l’Afghanistan, on évoque en premier les militaires qui, hélas, se font tuer, mais on oublie de dire que la France est engagée dans ce pays depuis 25 ans par l’action humanitaire. Paris a donc une légitimité sur ce pays, une légitimité qui est liée au peuple afghan. Depuis des années, on nous parle d’intérêts géopolitiques, mais je pense que jamais personne n’a donné la parole aux afghans ! La première des choses à faire serait d’entendre leurs voix, qui sont multiples et variées, mais qui n’ont pas beaucoup d’échos.

La force de l’humanitaire est justement d’être la « voix des sans-voix ». Si on peut relayer ce que l’on apprend sur le terrain et permettre ainsi une prise de parole, sachant que le peuple afghan a sa légitimité historique, culturelle, politique, cette légitimité politique pourra justement s’incarner, ce que ne permet pas le pouvoir en place actuellement. Il faut savoir que les Afghans ne se reconnaissent pas dans les Taliban, qui veulent donner au pays une marche basée sur l’aspect religieux et intégriste.

A propos de l’aide humanitaire internationale, la présence d’ONG occidentales est parfois justement perçue comme une forme de « colonisation ». Qu’en pensez-vous ?

http://www.bakchich.info/Donnons-de-la-dignite-aux-Afghans,11616.html


Bataille de l’eau pour les migrants

09/08/2010 à 00h00

liberation.fr

A Dunkerque, Médecins du Monde se démène afin d’améliorer des conditions sanitaires déplorables.

Par HAYDÉE SABERAN envoyée spéciale à Dunkerque

«C’est bien que tu sois venu, on n’avait plus d’eau.» Le jeune Afghan sourit à Vincent Hirel, logisticien de Médecins du Monde (MDM). C’était mardi dernier, à Loon-Plage, près de Dunkerque, dans un coin de dunes, près du terminal des containers vers l’Angleterre, transformé en camping par les migrants. Vincent Hirel apporte des brouettes de bouteilles. L’eau, il est là pour ça. «Notre but, c’est améliorer les conditions de vie des migrants sur le plan hygiène et sanitaire. L’accès à l’eau potable, à des latrines, et le ramassage des déchets.» Bref, dans le jargon humanitaire, le «WatSan», «water and sanitation», comme après un tremblement de terre à l’autre bout du monde, «parce qu’ici les pouvoirs publics ne font pas ce qu’il faudrait».

http://www.liberation.fr/societe/0101651094-bataille-de-l-eau-pour-les-migrants