Bataille de l’eau pour les migrants

09/08/2010 à 00h00

liberation.fr

A Dunkerque, Médecins du Monde se démène afin d’améliorer des conditions sanitaires déplorables.

Par HAYDÉE SABERAN envoyée spéciale à Dunkerque

«C’est bien que tu sois venu, on n’avait plus d’eau.» Le jeune Afghan sourit à Vincent Hirel, logisticien de Médecins du Monde (MDM). C’était mardi dernier, à Loon-Plage, près de Dunkerque, dans un coin de dunes, près du terminal des containers vers l’Angleterre, transformé en camping par les migrants. Vincent Hirel apporte des brouettes de bouteilles. L’eau, il est là pour ça. «Notre but, c’est améliorer les conditions de vie des migrants sur le plan hygiène et sanitaire. L’accès à l’eau potable, à des latrines, et le ramassage des déchets.» Bref, dans le jargon humanitaire, le «WatSan», «water and sanitation», comme après un tremblement de terre à l’autre bout du monde, «parce qu’ici les pouvoirs publics ne font pas ce qu’il faudrait».

http://www.liberation.fr/societe/0101651094-bataille-de-l-eau-pour-les-migrants

Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité

Paris, le 4 août 2010

Une avalanche de discours et d’annonces provocatrices s’est abattue depuis plusieurs jours sur notre pays. Jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, on entend des propos qui étaient jusqu’à présent l’apanage de l’extrême droite. Le président de la République, lui-même, montre du doigt des communautés et des groupes sociaux entiers, stigmatise les Roms, les Gens du voyage, les étrangers, les Français qui ne sont pas « de souche », les parents d’enfants délinquants, etc. Ce faisant, il ne lutte en rien contre la délinquance, qui est répréhensible pour tout individu sans distinction de nationalité ou d’origine : il met délibérément en cause les principes qui fondent l’égalité républicaine, alors que déjà une crise sociale et économique d’une extrême gravité menace la cohésion de la société tout entière.

En quelques jours, les plus hautes autorités de l’Etat sont passées de l’exploitation des préjugés contre les Gens du voyage au lien, désormais proclamé, entre immigration et délinquance, puis à la remise en cause de la nationalité française dans des termes inédits depuis 1945. Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche s’inscrit dans une logique de désintégration sociale porteuse de graves dangers.

Il ne s’agit plus du débat légitime en démocratie sur la manière d’assurer la sûreté républicaine, mais bien d’une volonté de désigner comme a priori dangereuses des millions de personnes à raison de leur origine ou de leur situation sociale. Quelle que soit la légitimité que confère l’élection, aucun responsable politique n’a reçu mandat de violer les principes les plus élémentaires sur lesquels la République s’est construite.

Parce que le seuil ainsi franchi nous inquiète pour l’avenir de tous, nous, organisations associatives, syndicales et politiques diverses mais qui avons en commun l’attachement aux principes fondamentaux de la République laïque, démocratique et sociale, rappelons avec force que l’article 1er de la Constitution « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion », et que toutes propositions qui méconnaîtraient cette règle fondatrice de la démocratie constituent une atteinte à la paix civile.

Nous n’accepterons sous aucun prétexte que le nécessaire respect de l’ordre public soit utilisé pour créer des distinctions entre les habitants de ce pays et désigner des boucs émissaires.

Nous appelons donc l’ensemble des citoyens de ce pays à manifester publiquement leur opposition aux stratégies de stigmatisation et de discrimination et aux logiques de « guerre » qui menacent le vivre ensemble. A cet effet, nous proposerons dans les prochains jours à la signature en ligne un « Appel citoyen » refusant toute politique de la peur ou de la haine. Et nous appelons à un grand rassemblement citoyen à l’occasion du 140e anniversaire de la République, le samedi 4 septembre Place de la République à Paris, à 14h00, et partout en France, pour dire ensemble notre attachement à la liberté, à l’égalité et à la fraternité qui sont et qui resteront notre bien commun.

Signataires : AC ! Agir ensemble contre le chômage, Les Alternatifs, Les amoureux au banc public, Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Association France Palestine Solidarité (AFPS), Association des Marocains en France (AMF), Association nationale des Gens du voyage catholiques (ANGVC), Association républicaine des anciens combattants (ARAC), ATTAC, Autremonde, Cedetim, Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), La Confédération Paysanne, La Cimade, Le Cran, Droit au logement (DAL), Emmaüs France, Europe Ecologie, Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI), Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), Fédération SUD Education, Fédération syndicale unitaire (FSU), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), FNASAT-Gens du voyage, Fondation Copernic, France Terre d’Asile, Gauche unitaire, Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI), Les Jeunes Verts, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Ligue de l’enseignement, Marches européennes, Médecins du Monde, Le Mouvement de la Paix, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), le Parti communiste français (PCF), le Parti de Gauche, le Parti socialiste (PS), Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’Homme (RAIDH), Réseau Education Sans Frontière (RESF), SNESUP-FSU, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (SAF), Syndicat de la magistrature (SM), Union syndicale Solidaires, Les Verts.

Aider Haïti à sortir de la dépendance humanitaire

LEMONDE | 06.08.10 | 14h38  •  Mis à jour le 06.08.10 | 15h29

Pierre Salignon, directeur général à l’action humanitaire de Médecins du monde, et Luc Evrard, journaliste

Dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, les habitants déblaient les décombres à mains nues. Sur les rares chantiers en cours, munis de simples seaux en plastique, parfois de pelles, ils déversent à longueur de journée la terre, les fers à béton, les briques, les gravats, tout ce que le séisme a laissé de leurs maisons, à même les trottoirs et les rues, dans l’attente du passage hypothétique des quelques camions financés par l’USAID (la coopération américaine), chargés de débarrasser la ville des 20 millions de m3 de débris laissés par le tremblement de terre. « A ce rythme, il y en a pour dix ans », nous ont dit les Haïtiens.

lire l’article:

http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/06/aider-haiti-a-sortir-de-la-dependance-humanitaire_1396339_3232.html

Médecins du Monde crie « Halte à la stigmatisati…

Médecins du Monde crie « Halte à la stigmatisation ! »

L’Alsace.fr du  31/7/2010

La délégation régionale Alsace de Médecins du monde a rappelé hier dans un communiqué qu’elle est « présente depuis 2003 auprès des populations roms migrantes dans une mission d’accès aux soins et aux droits. Installées sur des terrains en périphérie de Strasbourg, ces familles roumaines, hongroises (près de 250 personnes) fuient des discriminations, des violences, une misère économique et viennent chercher en France une protection, une sécurité, un avenir meilleur pour leurs enfants. » Et d’ajouter : « Au-delà des véritables difficultés d’accès aux soins, d’un état sanitaire dégradé et de conditions de vie insalubres, nous condamnons aujourd’hui des décisions gouvernementales qui portent atteinte à la dignité des personnes et aux droits reconnus de tout citoyen européen. »