Vernissage de l’exposition TEMOINS POUR L’IRAK, de 18h à 19h
Une exposition de photographies réalisées par des photojournalistes irakiens, qui illustrent les conditions difficiles d’un pays ravagé par la guerre, où la violence et le non-respect de la vie humaine y sont visibles, mais aussi l’immense potentiel et l’espoir qui caractérisent le pays.
En présence de AHMED Abdellah Ali, photojournaliste irakien
À Médecins du Monde / 62, rue Marcadet / 75018 Paris
Publié le 4 mai 2011 à 12h19 Mis à jour le 4 mai 2011 à 12h19
Plusieurs médecins, engagés dans des associations comme Aides, Médecins sans frontières (MSF) ou Médecins du Monde (MDM), affirment qu’ils continueront de soigner les étrangers malades, même si ceux-ci se retrouvent dans l’illégalité avec la loi Besson sur l’immigration.
Alors qu’une Commission mixte paritaire (CMP) de parlementaires doit se prononcer mercredi sur la version définitive du texte de loi qui risque de restreindre le droit au séjour des étrangers malades, plusieurs médecins signent une lettre commune dans laquelle ils affirment qu’ils continueront « à soigner toutes les personnes nécessitant des soins, quels que soient leur nationalité et leur statut administratif ».
Cette lettre est notamment signée des docteurs Bruno Spire, président de Aides, Marie-Pierre Allié, présidente de MSF, Olivier Bernard, président de MDM, Didier Fassin, président du Comède (Comité médical pour les exilés), mais aussi de membres de sociétés savantes, comme Pierre Lombrail, vice-président de la Société Française de Santé Publique ou de syndicats, comme François Wilthien, vice-président du syndicat de médecins généralistes MG France.
La misère environnante en Chine poussent les chinoises à quitter leur pays pour le grand rêve français.
Mais une fois arrivées à Paris, le rêve s’écroule et laisse place à un cauchemar bien réel : après avoir quitté leur vie de famille (la moyenne d’âge est de 40 ans, la plupart d’entre elles sont mariées et mères de familles), elles se retrouvent placées dans des familles comme nounous, à 500€ par mois, ou comme couturières dans des ateliers de confection. Mais elles doivent rembourser la somme empruntée pour le voyage et le visa : 150€ en moyenne chaque mois, sinon les agios augmentent très vite. A cela s’ajoute le loyer à payer, environ 150 €, et l’argent à envoyer à la famille en Chine. Et si un problème survient dans leur famille (maladie, décès, licenciement…) alors elles sont prises au cou. Alors elles se tournent vers une solution qui leur fait honte : la prostitution. Le calcul est vite fait : avec trois passes à 50€, elles peuvent payer toutes leurs dettes.
Mais voilà, elles ne connaissent rien des règles de protection en matière de maladies sexuellement transmissibles. Alors deux fois par semaine le Lotus Bus stationne sur le boulevard de la Villette à Paris, ou à Belleville. Cette antenne de Médecin du Monde apporte un soutien moral, judiciaire et médical. En une heure et demie, 110 femmes peuvent se présenter dans ce camping car. Elles y reçoivent des conseils, des ordonnances médicales, des préservatifs… La plupart d’entre elles bénéficient aussi d’un suivi gynécologique avec un interprète à l’hôpital Saint-Louis à Paris.
Ces femmes sont pour la plupart issues originaires du nord-est de la Chine. Un docteur de Médecin du Monde explique que « dans ces régions industrielles, hier fleuron de l’économie socialiste, la crise a d’abord touché les femmes. En perdant leur travail, elles ont dû renoncer aux bénéfices liés aux entreprises d’Etat, à l’accès aux soins, aux places en crèche, à l’éducation. Puis, mondialisation oblige, les moeurs ont changé. Les divorces se sont multipliés. Les mères célibataires aussi. »
Et ici, la prostitution les expose à d’autres sortes de violence : la police, les hommes violents, etc. Avec la loi sur la sécurité intérieure et la racolage passif les expose aux gardes à vue. Elles ont maintenant peur de la police et n’osent pas porter plainte contre les hommes violents qui sévissent lors de passes. Médecin du Monde les y encourage fortement et les aide dans leur démarche. Ainsi l’association a réussi à faire condamner un agresseur récidiviste.
Un petit pas car face à l’afflux de nouvelles arrivantes, le Lotus Bus est débordé. « Nous voudrions ajouter une tournée supplémentaire, changer de véhicule, mais nous manquons de moyens et le problème s’aggrave de jour en jour » conclut un médecin de l’association.
L’association adonc plus que jamais besoin de la solidarité de chacun, pour qu’on ne voit plus ces scènes de migrantes obligées de se livrer à la prostitution.
Pour Jérôme Larché, la confusion entre les humanitaires et l’instrumentalisation politique du terme constitue une menace pour les programmes d’assistance.
Et si le conflit libyen durait? Telle est notamment la crainte de Gérard Longuet, le Ministre français de la Défense, alors même que la légitimité de Kadhafi est en pleine érosion aux yeux de ses concitoyens comme de l’opinion internationale. Cet enlisement, dû en partie à la précarité organisationnelle des rebelles libyens comme à la volonté guerrière des forces pro-Kadhafi, est en train de se cristalliser dans les combats de guérilla urbaine qui se déroulent actuellement à Misrata. Cette « ville-martyre » a déjà vu le déplacement de plusieurs milliers de personnes, et les victimes des armes à sous-munition sont confirmées par de nombreuses sources médicales.
Dans ce contexte, l’aide humanitaire est difficile de mettre en œuvre. Mais elle s’organise pour fournir une assistance impartiale aux populations civiles victimes du conflit, et vivant dans des conditions précaires.
Le Sénat a adopté, en deuxième lecture, mercredi 13 avril, le projet de loi relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité en restreignant davantage encore l’accès au soin des étrangers malade. Dans une interview, Pierre Micheletti, délégué régional de Médecins du Monde en Rhône-Alpes explique combien la confrontation des procédures administratives avec les nécessités de soins entrent dans un « choc de temporalité ».