Médecins du Monde enlève sa caravane

Médecins du Monde a retiré sa caravane de la place Charles VII. Médecins du Monde a retiré sa caravane de la place Charles VII. – (Photo NR d’archives)

C’est fini. La petite caravane blanche de Médecins du monde, installée depuis plus de 10 ans sur la place Charles VII a été vandalisée il y a quelques jours ( porte fracturée et miroir intérieur brisé) pour la troisième fois. Un acte de malveillance qui attriste évidemment les responsables du mouvement et les incite aujourd’hui à mettre fin à leur mission, du moins «sous cette forme».

Dans ce lieu unique, des SDF ou toutes personnes souffrant de la solitude étaient accueillis autour d’un café ou d’une boisson. Ils y trouvaient de l’écoute, du réconfort et par exemple des conseils pour rejoindre des lieux susceptibles de les accueillir plus durablement. «Symboliquement, ajoute Médecins du monde dans un communiqué, les délinquants qui ont cassé le miroir ne pourront pas s’y regarder: nous les comprenons, le fait de s’y voir doit être insupportable.»

Santé “Nous avons un système de santé solidaire qui est malade”

“Nous avons un système de santé solidaire qui est malade”

“Nous ne voulons plus de cette politique répressive qui rend malade”, insiste le Dr Jean-François Corty. (Photo MP)

Le Dr Jean-François Corty, directeur des missions France de Médecins du monde, est actuellement en visite à la Réunion. À la veille des élections présidentielles et législatives, il souhaite interpeller les élus sur la santé des plus précaires.

Qu’aimeriez-vous dire aux élus ?

Même s’il s’agit du deuxième sujet de préoccupation des Français, la santé n’est pas encore assez débattue dans les élections. On se représente que la France a le meilleur système de santé. Mais ce n’est pas parce que l’on a un bon plateau technique et d’excellents médecins que l’on peut bénéficier de cette prise en charge de qualité. Nous avons un système de santé solidaire qui est malade. C’est ce que l’on constate dans nos consultations (40 000 par an, ndlr) : 25% de nos patients vont consulter trop tardivement, 80% ont des droits ouverts dont ils ne peuvent profiter, deux tiers des enfants ne sont pas à jour des vaccinations les plus sommaires (DT Polio, rougeole…) et 68% des femmes enceintes ne sont pas suivies correctement. Ce n’est pas une vue de l’esprit. Nous avons des éléments objectifs issus du terrain. Continuer la lecture

MDM appelle à voter santé

lequotidiendumedecin.fr 21/02/2012
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« Le meilleur système de santé au monde ? » À partir du 29 février, cette question émaillera les affiches de la nouvelle campagne de sensibilisation de Médecins du monde (MDM). On y voit la tête de Marianne, symbole de la République égalitaire et fraternelle, surmonter des corps meurtris : homme soutenu par des béquilles, enfant souffrant de rougeole, femme recouverte d’une couverture ou enceinte. En légende, les chiffres phares produits par l’association : un quart des personnes qui consultent les équipes de MDM se font soigner trop tard, 70 % des enfants ne sont pas à jour de leurs vaccinations, 85 % n’ont aucune couverture maladie, 68 % des femmes enceintes n’ont pas accès aux soins prénataux.

Par ces visuels, MDM espère provoquer un débat dans la campagne présidentielle et alerter les candidats sur les inégalités sociales. « À gauche comme à droite, l’idée que notre système de santé est le meilleur au monde est un impensé qui empêche les responsables de réagir », dénonce le président Olivier Bernard. « La crise économique n’explique pas tout, il y a des politiques qui rendent malades », poursuit le pédiatre.

Une caravane MDM, composée de 7 structures mobiles, 6 présentant les actions de l’association et la dernière consacrée à la campagne « 2012, Votez santé ! », sillonnera les grandes villes de France à partir du 7 mars. MDM espère ainsi défendre son traitement contre la détresse sanitaire renforcée par des politiques répressives.

« Mais au-delà du financement de la Sécurité sociale, de la démographie médicale et des dépassements d’honoraires, la santé peine à émerger dans les discours des candidats à la présidentielle », reconnaît Olivier Bernard, qui s’est « longuement entretenu » avec les conseillers santé de la majorité, du parti socialiste, et des écologistes.

Médecins du Monde alerte les candidats sur la santé des plus pauvres

Sabrina Bouarour – publié le 21/02/2012

Médecins du Monde a dévoilé ce matin sa campagne 2012 pour la présidentielle et les législatives afin d’interpeller les candidats sur la dégradation des conditions sanitaires pour les personnes en situation de précarité.

« Le système de santé français est aujourd’hui malade et ce sont les populations précaires qui en souffrent le plus ». Tel est le diagnostic du docteur Olivier Bernard, président de Médecins du Monde, qui lancera le 28 février une campagne pour interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur  « la remise en cause d’un accès équitable au soin »

Les chiffres de la « détresse sanitaire » donnés par l’association sont sans appel : 80% des populations qui consultent l’ONG n’ont aucune couverture maladie, ¼ viennent se faire soigner trop tardivement, 68% des femmes enceintes n’ont pas accès aux soins prénataux et plus de la moitié présente un retard de suivi de grossesse. Quant aux enfants soignés,  2/3 d’entre eux ne sont pas suivis par une PMI et 2/3 des moins de 6 ans ne sont pas à jour dans leurs vaccinations.

L’ONG dénonce notamment les effets sur la santé publique des politiques répressives contre les plus pauvres. « Au-delà de la crise, un certain nombre de politiques stigmatisent certaines populations que l’on prend en charge », estime Olivier Bernard. Les usagers de drogue, les personnes se prostituant, les Roms et les populations sans domicile et sans papiers sont les premiers touchés.

« Régulièrement, le travail de vaccination et les traitements mis en place sont interrompus par les expulsions. On a souvent distribué du matériel de première nécessité qui a été réquisitionné par la police », explique Jean-François Corty, directeur des Missions France, qui observe une résurgence des « maladies de la pauvreté », comme la tuberculose. « Quand vous évacuez des squats régulièrement, quand vous mettez des gens à la rue, vous créez les conditions de dégradation de la santé mais aussi d’émergence de la maladie », constate-t-il. Continuer la lecture

Bordeaux, 23 février: « La précarité vue par les médias » avec Dominique Gerbaud, Reporters sans Frontières et Pierre Salignon directeur général de Médecins du Monde

Médecins du Monde

Bordeaux, 23 février: « La précarité vue par les médias », nouvelle conférence de l’association des Bruits de la Rue, jeudi 23 février à 18h à Bordeaux IV. (1) Ce sera un nouveau temps fort, un temps d’échanges et de débats autour d’une question dont on ne parle, au fond, que rarement à moins que ne surgisse par exemple une période de grand froid et que, mauvaise conscience aidant, les médias relaient le soudain empressement des pouvoirs publics.

« Les Bruits de la Rue » que préside Georges Viala, par ailleurs président de la Banque Alimentaire, ont d’abord sollicité un journaliste à la riche expérience professionnelle. Dominique Gerbaud a en effet exercé son métier, à la fois dans la presse régionale et nationale, à la Nouvelle République du Centre Ouest à Tours, au sein de l’hebdomadaire la Vie puis du quotidien La Croix dont il a été chef du service politique et le rédacteur en chef avant d’être porté, en 2009 à la présidence de Reporters sans Frontières, à un moment où d’autres décrochent, ce qui ne l’empêche pas au demeurant de pratiquer l’art d’être grand père. Epris de justice et de fraternité, cet homme de convictions a accepté, avec empressement, de venir les partager avec tous ceux qui croient que le rôle de l’information est essentiel dans la façon dont une société comme la nôtre rend compte de ce que l’on nomme « la précarité ». Etat des lieux donc, sans complaisance, mais ouvert sur l’avenir.

Et, l’implication de « Médecins du Monde » dans l’ »association des Bruits de la Rue aidant, son directeur général Pierre Salignon viendra apporter le témoignage d’une ONG dont le travail de terrain, au bénéfice des démunis, dépasse souvent tout ce que l’on peut imaginer. Et là, le rôle de l’information, la manière de communiquer ne comptent pas pour rien dans le travail et les missions de « Médecins du Monde ». Rendez vous ce 23 février pour un temps de réflexion vigoureux et prospectif qui s’inscrit dans la continuité des conférences de Serge Paugam, Guillaume Le Blanc et Jean Maisondieu.

1. Université Montesquieu, Bordeaux IV, 35 Place Pey Berland à Bordeaux, 23 février 18h, Amphithéâtre Léon Duguit.