Pour une meilleure intégration des Roms à Bruxelles

Différentes organisations ont signé un manifeste qui demande la mise en place d’un groupe de travail afin d’aider l’intégration des familles roms en Région bruxelloise. Le manifeste a été présenté mardi à Saint-Josse-ten-Noode par le bourgmestre de la commune, Emir Kir (PS), Médecins du Monde et la Ligue des droits de l’Homme.Les signataires exigent la mise en place d’un groupe de travail dirigé par la Région bruxelloise qui collaborerait entre autres avec les représentants du gouvernement fédéral et les communes accueillant les familles roms, afin de réfléchir à des solutions d’intégration durable. « C’est hallucinant de voir comment les Roms sont traités dans la capitale de l’Europe », a déclaré Alexis Deswaef, président de la Ligue des droits de l’Homme. « Il est nécessaire de travailler avec les politiciens locaux pour mettre un terme aux discriminations envers ces personnes. » Le manifeste tient en trois principes de base: stabiliser la situation, effectuer un suivi social assurant l’accès aux droits sociaux et les intégrer dans le droit commun. Les organisations veulent également que des mesures urgentes soient prises pour assurer les besoins fondamentaux des Roms, comme l’hébergement d’urgence et les soins. Il y a actuellement 300 Roms enregistrés en Région bruxelloise. « 50% d’entre eux sont enregistrés dans notre commune, mais il y en a beaucoup plus dans les faits », explique le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode, Emir Kir, qui demande une meilleure collaboration entre les communes. « L’intégration est possible pour chacun, mais ça doit se faire de manière humaine. » (Belga)

A Lyon, l’errance des familles roms endeuillées

16 mai 2013 à 15:29
Des familles roms quittent l’usine désaffectée où l’incendie s’est déclaré, le 13 mai.

Reportage Les 200 Roms sinistrés après l’incendie de l’immeuble qu’ils squattaient passent leurs journées à attendre un abri que les associations désespèrent de trouver.
Par ANNE-CAROLINE JAMBAUD correspondance à Lyon

«C’est inhumain de les obliger à errer sous la pluie et par 7 degrés, après le drame qu’ils ont vécu», s’emporte Gilberte Renard, militante au CLASSES, collectif lyonnais pour la scolarisation des enfants des squats. Au surlendemain de l’incendie de leur squat qui a fait trois victimes, près de 200 Roms passent leurs journées dans le froid, entre le parc de Bron-Parilly et les rues du VIIIe arrondissement de Lyon. Le gymnase du collège qui leur sert d’hébergement d’urgence depuis le drame, sans doute pour quinze jours, ferme en effet ses portes de 10 heures à 15 heures. Ce jeudi matin, les Roms sont donc sortis, avec pour tout viatique un régime de bananes et un paquet de pain de mie donnés par Médecins du monde.
«Le gouvernement doit se saisir de la question de l’intégration des Roms»

Recueilli par Amandine Cailhol

Coïncidence de calendrier, au lendemain de l’incendie du squat de Roms à Lyon lundi, le Premier ministre, accompagné des ministres Cécile Duflot (Logement), Manuel Valls (Intérieur) et Marie-Arlette Carlotti (Lutte contre l’exclusion), rencontrait ce mardi matin le Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées (CAU) et le collectif Romeurope. Reçus une première fois à Matignon, en novembre 2012, les représentants des principales associations d’hébergement et d’accès au logement avaient adressé, le 3 mai dernier, une lettre au Premier Ministre. Le but: alerter le gouvernement sur la précarisation croissante des mal-logés et notamment des Roms. A l’occasion de cette seconde audience, Thierry Brigaud, président de Médecins du Monde, a refait part de ses inquiétudes, au nom du collectif Romeurope.

A lire l’interview de Thierry Brigaud, président de Médecins du monde

Etes-vous satisfait des réponses apportées par le gouvernement au cours de la réunion de ce matin ?

J’ai l’impression que le ton a changé : le Premier ministre a clairement affiché sa volonté d’appliquer la circulaire du 26 août 2012, de mener une véritable politique d’intégration et de rompre avec la stigmatisation des Roms. Je reste cependant sur la réserve face à un double discours, tenu notamment par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui, tout en reprenant les objectifs positifs du Premier ministre, maintient sa ligne directrice focalisée sur les expulsions. Son discours est très clair : la loi dit qu’il faut expulser, donc j’expulse. Continuer la lecture

Incendie/squat: des associations jugent urgent d’aider les Roms, pas de les expulser

PARIS, 13 mai 2013 (AFP) – L’incendie mortel dans un bâtiment squatté par des familles roms à Lyon souligne l’importance d’aider ces populations et ne justifient en aucun cas leur expulsion, ont estimé lundi des associations de défense des droits de l’Homme, en contradiction avec Manuel Valls.

Deux enfants et une femme ont péri dans la nuit de dimanche à lundi quand un incendie a ravagé une usine désaffectée de Lyon occupée par plus de 200 Roms.

Sur place, le ministre de l’Intérieur a manifesté sa « profonde tristesse » mais estimé qu’il fallait continuer à évacuer « les campements de fortune », « un vrai danger », selon lui.

« Face à cette tragédie, Médecins du Monde rappelle que l’urgence n’est pas d’expulser mais bien de protéger les personnes les plus précaires, et trouver des solutions de logement pérennes », selon un communiqué.

« Le coût humain de ce drame témoigne une nouvelle fois (…) de l’urgence à améliorer leurs conditions de vie comme le prévoit la circulaire du 26 août 2012″, a ajouté MDM.

Après un été marqué par de nombreuses expulsions de camps roms, plusieurs ministres ont signé cette circulaire qui demande aux préfets d’anticiper et d' »accompagner » les démantèlements des « campements illicites », notamment en cherchant des solutions de relogement.

« A l’heure actuelle, le maximum fait par les autorités (et rarement) a été de payer 2-3 nuitées d’hôtel aux personnes expulsées ou victimes d’incendies comme celui de Lyon », dit La Voix des Roms, dans un communiqué intitulé « les larmes de crocodiles de Valls »

Ensuite « les « hébergés » sont mis dehors et doivent tout recommencer, en étant chassés de partout par la police de M. Valls », ajoute la Voix des Roms.
chp/ao/DS

En Auvergne, Médecins du monde ouvre une mission dans le monde rural

Médecins du monde va ouvrir une mission dans le Puy-de-Dôme à destination du monde rural, une première en France, a annoncé mercredi 17 octobre Jean-François Corty, directeur des missions France de l’ONG. « On va démarrer des activités d’aide à l’ouverture des droits et l’accès aux soins en zone rurale, notamment en Auvergne », a-t-il déclaré. Ce centre sera ouvert dans les Combrailles, une zone à cheval sur le Puy-de-Dôme, la Creuse et l’Allier.

« Nous avons une équipe qui est en train de peaufiner le montage opérationnel », a ajouté le directeur, précisant que « ce projet devrait démarrer début janvier avec les premiers patients pris en charge ». Selon lui, « il s’agit de documenter et de travailler sur la question de la précarité et des accès aux soins en zone rurale ».

MIGRATION DE LA PAUVRETÉ

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Les Roms, le préfet, le ministre

Par Pierre Micheletti Enseignant à l’IEP de Grenoble, ancien président de Médecins du monde et Thierry Brigaud Président de Médecins du monde

Mercredi 22 août, 10 heures. Une équipe de Médecins du monde (MDM) est à la préfecture du Rhône, conviée à une réunion de concertation. Autour de la table, les autorités préfectorales, des représentants des collectivités locales, des responsables d’associations impliquées dans l’aide aux populations roms. Les mots d’ordre de nos hôtes sont concertation, stratégies pour améliorer les campements et éviter les expulsions.

Jeudi 23 août, 18 heures. Nous recevons un appel téléphonique de la préfecture. Il nous est réaffirmé que les expulsions ne sont pas à l’ordre du jour. Au contraire, MDM est sollicité pour évaluer la situation sanitaire d’un camp, et proposer des mesures d’amélioration des conditions de vie.

Lundi 27 août, 8 heures. Une équipe MDM se rend sur place et commence à rédiger un diagnostic de situation.

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Bordeaux : sortir les Roms du transit

Que reste-t-il du feuilleton de l’été sur le dossier Rom ? Localement, les acteurs doutent

Ils craignent des expulsions. Un démantèlement. Pour eux, ce serait un échec vis-à-vis des hommes que l’on malmène certes, mais aussi, au regard du travail social qui se fraye un passage entre les méandres de la loi française. David Bridier est coordinateur régional à Médecins du monde, Laurent Séban, pédiatre et bénévole dans la même organisation, sur la « mission Rom ».

Devant eux, posé sur une table gît le dernier communiqué de presse distribué après l’intervention du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, à propos de l’assouplissement des mesures transitoires touchant les Roms et les Bulgares. Un texte jauni au Stabilo. David Bridier et Laurent Séban travaillent sur le terrain, entre Bordeaux et la Communauté urbaine de Bordeaux.

« 500 à 600 dans la CUB »

Les Roms et Bulgares ne sont pas des dossiers que l’on traite, une question politique, mais des hommes, femmes, des enfants qu’ils touchent avec leurs mains. Alors, cette position du gouvernement socialiste ne les satisfait pas. « L’accès à l’emploi est la solution, elle ne passera que par la levée des mesures transitoires totale et non partielle. La France craint un afflux de population dans le cas de cette levée, or, on le sait, dans les pays européens où ces mesures transitoires n’existent pas, il n’y a pas eu de phénomène de ce type. Les Roms et Bulgares qui vivent à Bordeaux et sur la CUB sont entre 5 et 600 depuis plusieurs années. Les mêmes familles, le même nombre. La politique de découragement instaurée par le gouvernement précédent n’a pas marché. Donc, il vaut mieux travailler à l’intégration, arrêter les expulsions sans solution de relogement ni d’amélioration des conditions sanitaires. » Continuer la lecture