Droit de fuite

Depuis le poste frontière de Saloum, à la fontière entre la Lybie et l’Egypte, par où 100.000 étrangers ont déjà quitté le pays, Pierre Salignon, directeur général de Médecins du monde, s’indigne de la crainte entretenue en Europe d’une vague d’immigration qui ne repose sur rien.

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la Permanence d’accès aux soins de santé

Depuis 10 ans, ils soignent et écoutent les exclus.

Au CHU de Nantes, il existe un service méconnu qui reçoit en consultation migrants et SDF : la Permanence d’accès aux soins de santé. Indispensable, son activité ne cesse d’augmenter.

« Une mission noble »

La création de cette Permanence d’accès aux soins de santé (Pass), service du CHU de Nantes, est une conséquence directe de la loi Martine Aubry du 29 juillet de 1998 relative à la lutte contre l’exclusion. Auparavant, cette activité était assurée à Nantes par Médecins du Monde, qui donnait consultation rue Fouré. « Soigner les plus démunis, c’est une mission d’intérêt général, une mission noble dont l’hôpital se sent fier », insiste Thomas Roux, directeur adjoint au CHU. Cette permanence est située immeuble Tourville, à quelques centaines de mètres des urgences de l’hôpital. Les patients y reçoivent, de façon transitoire (avant d’être réorientés vers un médecin de ville), des soins et le soutien d’une assistance sociale.

80 % de migrants

La Pass accueille « toute personne malade confrontée à un obstacle dans son accès aux soins ».

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Pierre Micheletti : Rompre avec l’hégémonie occidentale

ENTRETIEN  –  Médecin, enseignant et ancien président de Médecins du Monde, Pierre Micheletti s’en prend au monopole des ONG du Nord dans l’humanitaire et à l’inadaptation de certains de leurs modes d’intervention. Il nous parle aussi de son roman Les Orphelins, inspiré de l’aventure des enfants de L’Arche de Zoé.

TC : Pourquoi vous êtes-vous lancé dans l’humanitaire ?

Pierre Micheletti : Si j’ai fait des études de médecine, c’est parce que je pensais que cela constituerait pour moi un passeport pour voyager et rencontrer d’autres cultures. Mes spécialisations ont été dans ce sens : médecine tropicale, santé publique adaptée aux pays en voie de développent, internat et thèse orientés vers la Chine, séjours en Chine, stages en Afrique de l’Ouest, tout cela procédait de la même démarche. Plus qu’un goût pour l’humanitaire, mon moteur était le désir de la rencontre d’autres peuples, et pour un médecin, le meilleur outil de la rencontre, c’est l’humanitaire. J’ai rejoint Médecins du Monde en 1986. J’ai beaucoup travaillé avec cette organisation en Amérique latine et ailleurs, puis j’ai rejoint le siège où j’ai été directeur des opérations, puis président de l’association. Tout cela m’a permis d’innombrables rencontres…

TC : Vous avez lancé il y a quelques années une manière de mot d’ordre, plutôt original, déconcertant pour certains, de « désoccidentalisation de l’action humanitaire ». Qu’entendez-vous par là ?

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Réforme du droit au séjour médical: associations et médecins inquiets

PARIS — Plusieurs associations et médecins se sont inquiétés lundi du projet de loi sur l’immigration examiné mardi par le Sénat, qui pourrait restreindre la possibilité de droit au séjour pour les personnes sans papiers lorsqu’elles sont atteintes de pathologies graves.

Le Sénat doit examiner mardi le projet de loi relatif à l’immigration adopté par l’Assemblée nationale.

Le texte initial prévoyait dans son article 17ter de restreindre le droit au séjour pour raisons médicales, qui permet aux étrangers résidant en France et atteints d’une pathologie grave (cancer, diabète, VIH, hépatites, troubles psychiatriques, etc.), de bénéficier d’un titre de séjour et d’une prise en charge médicale, lorsqu’ils « ne peuvent effectivement bénéficier d’un traitement approprié dans leur pays d’origine ».

Un amendement déposé par le gouvernement proposait de remplacer la condition de « non-accès effectif au traitement approprié » par une « indisponibilité du traitement approprié » dans le pays d’origine, un terme beaucoup plus flou et « sujet à caution », qu’ont dénoncé la sénatrice Alima Boumedienne-Thiery (Europe Ecologie-Les Verts) et l’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE), lors d’une conférence de presse organisée au Sénat.

La commission des lois du Sénat a supprimé cet amendement, s’est félicité le sénateur PS Richard Young, mais « un nouvel amendement similaire a été déposé par le sénateur UMP Louis Nègre », a déploré Adeline Toullier, de l’association Aides.

La disponibilité d’un traitement dans un pays ne garantit pas qu’un patient malade puisse y avoir accès, a souligné le professeur Willy Rozenbaum, président du Conseil national du Sida (CNS), rappelant qu' »aujourd’hui, tous les traitements existent dans tous les pays, mais ils sont loin de bénéficier à tous ».

De plus, « croire qu’il y a une immigration thérapeutique liée à ce droit à séjour pour raison médicale, c’est mal connaître l’immigration », qui se fait surtout pour raison économique, a insisté le professeur François Bourdillon, président de la société française de santé publique (SFSP).

La plupart des maladies ne sont pas détectées dans le pays d’origine, mais en France, a ajouté Arnaud Veïsse du Comité médical pour les exilés (Comède), et selon le comité interministériel de contrôle de l’immigration (CISI), le nombre d’étrangers qui se prévalent de leur état de santé pour être admis au séjour s’est stabilisé en 2008, autour de 28.000 personnes, soit 0,8% des étrangers vivant en France.

« En France je survis. Retourner au Sénégal, ce sera ma mort », a expliqué Gnima Solly, Sénégalaise sans papiers de 44 ans, arrivée en France en 2001, et dépendante d’un traitement d’insuline depuis que son diabète a été diagnostiqué en 2003.

Rentrée au Sénégal en 2006, sans accès à la sécurité sociale sénégalaise et aux médicaments, elle a vu son état se détériorer fortement, avant de revenir en France en 2007, avec de fortes complications aux yeux et aux pieds, l’obligeant un temps à se déplacer en fauteuil roulant.

Pour Olivier Bernard, de Médecin du Monde, « bien sûr que le traitement d’insuline est disponible à Dakar, mais pour 5% de la population ».

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DROITS D’URGENCE

Ce centre d’accueil et de soins (CASO) pour les personnes les plus vulnérables fait partie du réseau national de l’observatoire de l’accès aux soins de la Mission France de Médecins du Monde. Mise en place dès 1995 par Droits d’Urgence, cette permanence se tient chaque mercredi matin avec l’appui du Barreau de Paris depuis 2003.

  • Adresse :

62 bis, avenue Parmentier
75011 Paris
Métro : Parmentier ou Saint-Ambroise
>>> Plan d’accès

La permanence en chiffres :

Logo Médecins du Monde

En 2009, les 50 permanences assurées par les avocats bénévoles du Barreau de Paris et les juristes de Droits d’Urgence ont permis à 145 personnes de bénéficier de leurs conseils juridiques gratuits.

Compte tenu de l’objet spécifique de ce centre d’accueil et de soins, il est logique que les problématiques en droit des étrangers dominent largement (75% des situations). Dans la grande majorité des cas, les entretiens ont pour objet d’évaluer les possibilités d’obtention d’un premier titre de séjour (seuls 9% des questions en droit des étrangers concernent une mesure d’éloignement).