Migrants dans le Dunkerquois : « Des progrès ont été constatés, mais peut mieux faire encore »

Sensibiliser la population au sort des migrants : voilà l’objectif de l’opération Jungle Tour, dont la quatrième édition est passée, hier, sur la digue de Malo, à Dunkerque. L’occasion de faire le point avec Cécile Bossy, coordinatrice du projet migrants chez Médecins du monde pour la région Nord – Pas-de-Calais, sur les conditions de vie dans les jungles de la région, dont celles de Téteghem et de Grande-Synthe.

Hier, bénévoles et associatif s ont organisé, entre autres, une opération « Un ballon pour un migrant ».LOCVDN

Indigne, inhumain, non respect des droits fondamentaux, etc. : tant chez Médecins du monde que chez Amnesty International et les nombreuses associations qui œuvrent pour venir en aide aux migrants, ces expressions sont malheureusement récurrentes. Pour dénoncer une situation qu’ils jugent « toujours aussi intolérable », malgré quelques avancées obtenues en 2012, ces militants acharnés des droits de l’homme organisent chaque année un Jungle Tour. « Outre le fait de sensibiliser et d’échanger avec la population, cette opération vise à réunir toutes les associations qui viennent en aide aux migrants. Cela leur permet de faire connaissance et d’échanger sur leur façon de travailler et sur les difficultés rencontrées sur le terrain », résume Cécile Bossy. Continuer la lecture

Médecins du monde interpelle les autorités

Pour Médecins du Monde, «il y a urgence humanitaire». L’association a adressé une lettre ouverte au préfet du Rhône, Jean-François Carenco, et au maire PS de Lyon, Gérard Collomb, concernant la situation de 180 demandeurs d’asile albanais. Des familles, comptant de nombreux enfants en bas âge et six femmes enceintes, qui ont trouvé refuge sous le pont Kitchener après avoir été évacuées de la place Carnot la semaine passée. «Il fait très chaud, c’est très pollué. Deux femmes sont sur le point d’accoucher, les enfants sont déshydratés, explique Adélie de MDM. Quand on arrive là, on n’a plus l’impression d’être en France.» Pour venir en aide à ces demandeurs d’asile, l’association demande aux autorités «la mise à disposition immédiate d’un lieu où ils pourront dormir dans des conditions d’hygiène acceptables.» La préfecture n’a pas souhaité réagir mercredi. E. R.

Haïti victime de “la pornographie humanitaire”

Télévision | “Assistance mortelle”, un documentaire rageur, mardi sur Arte, pointe les dérives de l’aide internationale après le séisme en Haïti. Le directeur général de Médecins du monde réagit.

Le 13/04/2013 à 00h00 – Mis à jour le 15/04/2013 à 15h07
Propos recueillis par François EkchajzerTélérama n° 3300

 Réunion entre Jean-Max Bellerive (Premier Ministre), René Préval (Président) et Hillary Clinton. © Velvet Films
Réunion entre Jean-Max Bellerive (Premier Ministre), René Préval (Président) et Hillary Clinton. © Velvet Films

Trois ans après le tremblement de terre qui frappa Haïti en janvier 2010, le cinéaste haïtien Raoul Peck dresse un bilan accusateur de l’aide internationale. Directeur général de Médecins du monde, Pierre Salignon réagit à ce documentaire plein de colère.

Que pensez-vous du documentaire “Assistance mortelle” ?

C’est un film très dense, compact comme un coup de poing et d’une grande force émotionnelle. Un documentaire à charge et volontairement polémique, qui n’hésite pas à parler de « pornographie humanitaire », traduisant une perception présente en Haïti et portée ici par Raoul Peck, un témoin privilégié de la scène politique haïtienne et de ses dérives.

C’est aussi un appel salutaire à refonder le système de l’aide pour le rendre respectueux des attentes de ceux qui en bénéficient. Une dénonciation du contournement de l’Etat haïtien par l’aide au développement et à la reconstruction, qui fait des Haïtiens des assistés sans pouvoir de décision, ni véritable pouvoir d’influence.

Prôneriez-vous pour autant une distribution directe de l’aide à Haïti ?

Sur le principe, Raoul Peck a raison de considérer que l’argent devrait être versé à l’Etat haïtien. Sur le terrain, c’est un peu plus compliqué. Oui, ce sont les communautés qui devraient prendre leur destin en main ; et ce discours, Médecins du monde le tient aussi. Mais est-ce vraiment possible, quand les capacités de cet Etat sont réduites à néant ou presque ? Des milliers de fonctionnaires ont péri dans le séisme et tous les ministères, sauf un, ont été mis à terre.

D’un autre côté, ça ne justifie pas qu’on en fasse un argument pour écarter, comme on l’a fait, les Haïtiens dès les premières réunions de coordination, qui se sont tenues en anglais. Ni pour se garder de verser les milliards promis par les bailleurs internationaux, faute d’un Etat fort.

Où en est aujourd’hui Haïti ?

Au milieu du gué, comme le montre le film, entre promesses et reconstruction, entre révolte et lassitude. Les ­Haïtiens n’attendent plus après l’aide internationale. Ils reconstruisent les ­bidonvilles et se débrouillent comme ils l’ont toujours fait, en pratiquant le système D. Mais la crise haïtienne est l’une de celles qui ont donné lieu au plus grand nombre d’évaluations et dont on a le plus de leçons à tirer. A commencer par la nécessité de faire de chaque Etat frappé par une catastrophe un interlocuteur obligé de l’aide internationale.

Médecins du monde recherche parrains et marraines

 

L’association humanitaire débute à la Réunion une toute nouvelle mission. Sous la houlette de Régine Bonnet, l’organisation non gouvernementale (ONG) prévoit d’ici peu le lancement d’un parrainage d’enfants hospitalisés en soins intensifs et réanimation au CHU. Ce seront les petits Mahorais évacués de leur île pour des raisons sanitaires qui bénéficieront en priorité de ce programme d’accompagnement (mais celui-ci sera adapté au cas par cas, l’ONG n’exclut absolument personne). La coordinatrice du projet explique que les bénévoles devront apporter « bien-être et sécurité affective aux enfants, qui resteront souvent plusieurs mois dans les services de l’hôpital, sans pour autant voir leurs parents ». L’absence de la famille ne sera bien entendu pas totalement compensée par les bénévoles, mais ceux-ci créeront tout de même une relation affective avec l’enfant, tout en l’aidant à maintenir un lien avec ses proches. Ils aideront aussi à le préparer à son retour chez lui.

Les parrains interviendront à la demande des médecins. Ce sont eux qui s’adresseront à l’ONG pour qu’un adulte visite un enfant dans le besoin. Le parrain développera une relation privilégiée avec son ou sa filleul(e), en lui rendant visite au minimum trois fois par semaine, dont une visite le week-end. Les bénévoles doivent donc avoir une assez grande disponibilité pour prétendre à s’occuper d’un enfant, et ce, sur une période minimale d’un an.

La sélection des parrains et marraines se fera en plusieurs étapes. Dans un premier temps les personnes intéressées, âgées au minimum de 25 ans, auront à remplir un dossier les concernant. Ils s’entretiendront par la suite avec des bénévoles de Médecins du monde. Ceux qui seront sélectionnés seront ensuite formés durant deux jours, pour apprendre à entrer en contact avec les enfants hospitalisés.

C’est la première fois qu’un tel projet voit le jour à la Réunion. Des associations existent déjà pour visiter et divertir les petits malades, mais aucune ne propose un lien durable et privilégié entre l’enfant et l’adulte. La mission parrainage existe par contre à Paris depuis 1988, et en Guyane depuis quelques années. Et c’est un réel succès puisque les 100 bénévoles sont en permanence sollicités par l’hôpital Necker de Paris pour aider au bien-être des enfants.

Les personnes souhaitant devenir bénévoles peuvent contacter Régine Bonnet

au 06 92 76 12 81

Bastien Renouil

La misère médicale gagne Nantes

Philippe Jarrousse : « Nos consultations ont augmenté de 40 % en 2 ans ».

La misère médicale gagne Nantes, alerte Médecins du monde

Les cinq salariés et les 70 bénévoles de Médecins du Monde s’inquiètent. À Nantes, comme dans la France entière, la misère gagne du terrain et déborde largement les systèmes médico-sociaux mis en place par l’institution publique.

« Aujourd’hui, explique le docteur Philippe Jarrousse, délégué régional de Médecins du Monde Pays de la Loire, 14 % de la population vit en dessous du seul de pauvreté de 964 euros par mois. Et parmi nos visiteurs, une personne sur trois vient parler de sa pathologie avec retard soit par méconnaissance des dispositifs mis à leur disposition, soit en raison de la difficulté des parcours administratifs à entreprendre. »

Cette double analyse, renforcée à Nantes par une arrivée croissante de réfugiés étrangers, a incité Médecin de Monde à présenter deux demandes urgentes dans le cadre de la journée internationale du refus de la misère : « La réunion de la CMU et de l’aide médicale d’état dans une même carte Vitale. »

En Auvergne, Médecins du monde ouvre une mission dans le monde rural

Médecins du monde va ouvrir une mission dans le Puy-de-Dôme à destination du monde rural, une première en France, a annoncé mercredi 17 octobre Jean-François Corty, directeur des missions France de l’ONG. « On va démarrer des activités d’aide à l’ouverture des droits et l’accès aux soins en zone rurale, notamment en Auvergne », a-t-il déclaré. Ce centre sera ouvert dans les Combrailles, une zone à cheval sur le Puy-de-Dôme, la Creuse et l’Allier.

« Nous avons une équipe qui est en train de peaufiner le montage opérationnel », a ajouté le directeur, précisant que « ce projet devrait démarrer début janvier avec les premiers patients pris en charge ». Selon lui, « il s’agit de documenter et de travailler sur la question de la précarité et des accès aux soins en zone rurale ».

MIGRATION DE LA PAUVRETÉ

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