Réforme du droit au séjour médical: associations et médecins inquiets

PARIS — Plusieurs associations et médecins se sont inquiétés lundi du projet de loi sur l’immigration examiné mardi par le Sénat, qui pourrait restreindre la possibilité de droit au séjour pour les personnes sans papiers lorsqu’elles sont atteintes de pathologies graves.

Le Sénat doit examiner mardi le projet de loi relatif à l’immigration adopté par l’Assemblée nationale.

Le texte initial prévoyait dans son article 17ter de restreindre le droit au séjour pour raisons médicales, qui permet aux étrangers résidant en France et atteints d’une pathologie grave (cancer, diabète, VIH, hépatites, troubles psychiatriques, etc.), de bénéficier d’un titre de séjour et d’une prise en charge médicale, lorsqu’ils « ne peuvent effectivement bénéficier d’un traitement approprié dans leur pays d’origine ».

Un amendement déposé par le gouvernement proposait de remplacer la condition de « non-accès effectif au traitement approprié » par une « indisponibilité du traitement approprié » dans le pays d’origine, un terme beaucoup plus flou et « sujet à caution », qu’ont dénoncé la sénatrice Alima Boumedienne-Thiery (Europe Ecologie-Les Verts) et l’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE), lors d’une conférence de presse organisée au Sénat.

La commission des lois du Sénat a supprimé cet amendement, s’est félicité le sénateur PS Richard Young, mais « un nouvel amendement similaire a été déposé par le sénateur UMP Louis Nègre », a déploré Adeline Toullier, de l’association Aides.

La disponibilité d’un traitement dans un pays ne garantit pas qu’un patient malade puisse y avoir accès, a souligné le professeur Willy Rozenbaum, président du Conseil national du Sida (CNS), rappelant qu' »aujourd’hui, tous les traitements existent dans tous les pays, mais ils sont loin de bénéficier à tous ».

De plus, « croire qu’il y a une immigration thérapeutique liée à ce droit à séjour pour raison médicale, c’est mal connaître l’immigration », qui se fait surtout pour raison économique, a insisté le professeur François Bourdillon, président de la société française de santé publique (SFSP).

La plupart des maladies ne sont pas détectées dans le pays d’origine, mais en France, a ajouté Arnaud Veïsse du Comité médical pour les exilés (Comède), et selon le comité interministériel de contrôle de l’immigration (CISI), le nombre d’étrangers qui se prévalent de leur état de santé pour être admis au séjour s’est stabilisé en 2008, autour de 28.000 personnes, soit 0,8% des étrangers vivant en France.

« En France je survis. Retourner au Sénégal, ce sera ma mort », a expliqué Gnima Solly, Sénégalaise sans papiers de 44 ans, arrivée en France en 2001, et dépendante d’un traitement d’insuline depuis que son diabète a été diagnostiqué en 2003.

Rentrée au Sénégal en 2006, sans accès à la sécurité sociale sénégalaise et aux médicaments, elle a vu son état se détériorer fortement, avant de revenir en France en 2007, avec de fortes complications aux yeux et aux pieds, l’obligeant un temps à se déplacer en fauteuil roulant.

Pour Olivier Bernard, de Médecin du Monde, « bien sûr que le traitement d’insuline est disponible à Dakar, mais pour 5% de la population ».

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Médecins du Monde au Libéria : rétablir l’accès aux soins dans un pays meurtri par la guerre

En 2003, le Libéria est sorti exsangue d’une guerre qui a duré quatorze ans. Le bilan de ce long conflit entre les forces gouvernementales et différentes factions est effroyable : 300 000 morts et plus de 1 million de déplacés et de réfugiés pour un pays comptant seulement 3 millions d’habitants. Médecins du Monde tente depuis 2003 de rétablir l’accès aux soins, physiques comme psychologiques, pour une population meurtrie, parfois mutilée, et des jeunes générations d’enfants-soldats traumatisés. L’ONG tente aussi de reconstruire les infrastructures sanitaires et éducatives réduites à néant.

Ecoutez Patrick Hirtz, responsable de la mission de Médecins du Monde au Libéria, au micro de Clémence Mortier.

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Médecins du Monde au LibériaMédecins du Monde au Libéria

Photos : Médecins du Monde

DROITS D’URGENCE

Ce centre d’accueil et de soins (CASO) pour les personnes les plus vulnérables fait partie du réseau national de l’observatoire de l’accès aux soins de la Mission France de Médecins du Monde. Mise en place dès 1995 par Droits d’Urgence, cette permanence se tient chaque mercredi matin avec l’appui du Barreau de Paris depuis 2003.

  • Adresse :

62 bis, avenue Parmentier
75011 Paris
Métro : Parmentier ou Saint-Ambroise
>>> Plan d’accès

La permanence en chiffres :

Logo Médecins du Monde

En 2009, les 50 permanences assurées par les avocats bénévoles du Barreau de Paris et les juristes de Droits d’Urgence ont permis à 145 personnes de bénéficier de leurs conseils juridiques gratuits.

Compte tenu de l’objet spécifique de ce centre d’accueil et de soins, il est logique que les problématiques en droit des étrangers dominent largement (75% des situations). Dans la grande majorité des cas, les entretiens ont pour objet d’évaluer les possibilités d’obtention d’un premier titre de séjour (seuls 9% des questions en droit des étrangers concernent une mesure d’éloignement).

Conférence de presse

Conférence de presse – Réforme du droit au séjour pour raisons médicales par le projet de loi sur l’immigration : Quels risques pour la santé publique ? Quels enjeux éthiques ?

Mme Alima Boumediene-Thiery, sénatrice d’Europe Ecologie – Les Verts (EE-LV),
En partenariat avec l’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE) vous convie à une Conférence de presse
Le 31 janvier 2011 à 11 h 30 au Palais du Luxembourg
Palais du Luxembourg – Salle Vaugirard
Entrée par le 26, rue de Vaugirard – 75006 PARIS (prière d’être muni d’une pièce d’identité)

Haïti-Séisme : Éviter un cataclysme social, économique et politique

P-au-P, 6 janv. 2011[AlterPresse] — L’organisation humanitaire Médecins du Monde (MDM), appelle les bailleurs de fonds et les pays de la communauté internationale à tenir les promesses faites à Haïti, pour avancer avec la reconstruction et pour éviter un cataclysme social, économique et politique.

Dans un entretien avec AlterPresse, Ernesto Bafile, coordinateur de Médecins du Monde Haïti, a souligné la nécessité du décaissement des 10 milliards de dollars promis en mars 2010 par la communauté internationale en vue d’avancer avec la reconstruction et résoudre les problèmes du pays.

La situation actuelle « est une démonstration que la reconstruction n’avance pas », affirme Ernesto Bafile qui rappelle que « seules quelques centaines de millions ont été décaissées »

Bafile croit que le pays risque de connaitre une explosion sociale si ces promesses ne sont pas tenues. Continuer la lecture

Pourquoi questionner les partenariats à Médecins du Monde ?

Dans un monde globalisé, multipolaire et médiatisé, les interactions d’une ONG comme Médecins du Monde (MDM) avec les institutions et organisations avec lesquelles elle agit la définissent tout autant que le contenu de ses programmes. Poussés par la double exigence de nos valeurs et de l’évolution des contextes, nous questionnons en permanence notre relation à nos partenaires de la société civile au même titre que nos pratiques médicales, financières, de communication ou nos relations avec les gouvernements ou les forces armées en présence. Surtout, questionner nos partenariats, c’est, au-delà de nos actions, réinterroger notre perception de l’altérité.

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