Fin du plan grand froid : bilan de l’hébergement d’urgence à Toulouse

A l’occasion de la fin du plan grand froid le 31 mars, Médecins du Monde publie les résultats de son enquête annuelle sur l’hébergement d’urgence, réalisée dans sept villes, dont Toulouse.

L’enquête a été menée en janvier et février 2012 auprès des personnes sans-abri rencontrées par les équipes de MdM, et pour lesquelles un appel au 115 a été effectué. Parmi les 213 personnes pour lesquelles un signalement a été fait, 58% d’entre elles n’ont finalement pas été hébergées. Continuer la lecture

Le 115 ne répond pas pour plus de la moitié des sans-abri

58% des demandes d’une place en hébergement d’urgence formulées cet hiver auprès du Samu social (115) par des personnes ou familles sans domicile suivies par Médecins du Monde (MDM) n’ont pas reçu de réponse, selon une enquête réalisée par l’association. En janvier et février, « nos équipes ont effectué 190 signalements » au 115, ce qui représente 213 personnes dont 23 familles avec 66 enfants, explique MDM dans cette étude publiée mardi et portant sur sept villes (Saint-Denis, Marseille, Strasbourg, Grenoble, Lyon, Montpellier et Toulouse). Continuer la lecture

« Travailler pour les prostitués devient dangereux »

Prostitution La loi sur le racolage passif accroît la violence envers les prostituées chinoises

Elles disent qu’elles sont là pour « manger de l’amertume ». Et cela se voit sur leurs visages fatigués, qui se pressent dans le Lotus Bus de Médecins du monde ce soir. Il ne fait pas bien froid, pourtant elles sont emmitouflées dans de grandes écharpes, comme pour se cacher. Certaines prennent les sachets de préservatifs qu’on leur distribue sans un mot, mais la plupart échangent et plaisantent avec les bénévoles. Car ici, elles ont droit à la considération dont elles sont cruellement privées au quotidien.
Originaires du Nord de la Chine (1), la désindustrialisation de la région les a, pour beaucoup, laissées sans travail. Une catastrophe dans un pays où tout le système de sécurité sociale est lié à l’emploi. Seule porte de sortie, l’exil. Mais une fois en France, leur statut de migrantes non francophones leur offre peu de possibilités. La prostitution est souvent leur seul moyen de survie. Elisa, qui vit dans un dortoir de 17 m2 qu’elle partage avec quinze femmes, n’aurait jamais pensé « devoir faire cela, mais je n’ai pas d’autre choix ». Elégante, elle porte un serre-tête et un joli manteau noir. Mais à voix basse, elle raconte un quotidien de violences et d’angoisses.
Comme un millier de ses congénères (2), Elisa sillonne l’Est parisien dans un périmètre qui va de la porte de Clignancourt (18e) à la porte de Vincennes (12e), en passant par République et la gare du Nord (10e), à la recherche du client et de l’anonymat. Une façon de pratiquer leur activité qui leur a valu le nom de « marcheuses ». « Travailler comme je le fais dans la rue, c’est très dangereux, reconnaît Elisa. Je ne comprends pas pourquoi on ne nous autorise pas à nous regrouper dans un même lieu, ce serait plus sûr pour nous. » Elle ne comprend pas non plus l’attitude de la police, parfois agressive à l’égard de femmes que leur isolement soumet à tous les arbitraires.

« J’ai peur de tout »
Une attitude également dénoncée par une étude de Médecins du monde réalisée entre juin 2010 et octobre 2011 auprès de cinquante-six femmes. 22,8 % d’entre elles auraient été interpellées plus de cinq fois, voire plus de dix fois, pour « racolage passif » (lire ci-dessous). « Les policiers m’ont dit que je faisais des signes aux voitures, mais ce n’était pas vrai.

[SOURCE]

Médecins du Monde enlève sa caravane

Médecins du Monde a retiré sa caravane de la place Charles VII. Médecins du Monde a retiré sa caravane de la place Charles VII. – (Photo NR d’archives)

C’est fini. La petite caravane blanche de Médecins du monde, installée depuis plus de 10 ans sur la place Charles VII a été vandalisée il y a quelques jours ( porte fracturée et miroir intérieur brisé) pour la troisième fois. Un acte de malveillance qui attriste évidemment les responsables du mouvement et les incite aujourd’hui à mettre fin à leur mission, du moins «sous cette forme».

Dans ce lieu unique, des SDF ou toutes personnes souffrant de la solitude étaient accueillis autour d’un café ou d’une boisson. Ils y trouvaient de l’écoute, du réconfort et par exemple des conseils pour rejoindre des lieux susceptibles de les accueillir plus durablement. «Symboliquement, ajoute Médecins du monde dans un communiqué, les délinquants qui ont cassé le miroir ne pourront pas s’y regarder: nous les comprenons, le fait de s’y voir doit être insupportable.»

Santé “Nous avons un système de santé solidaire qui est malade”

“Nous avons un système de santé solidaire qui est malade”

“Nous ne voulons plus de cette politique répressive qui rend malade”, insiste le Dr Jean-François Corty. (Photo MP)

Le Dr Jean-François Corty, directeur des missions France de Médecins du monde, est actuellement en visite à la Réunion. À la veille des élections présidentielles et législatives, il souhaite interpeller les élus sur la santé des plus précaires.

Qu’aimeriez-vous dire aux élus ?

Même s’il s’agit du deuxième sujet de préoccupation des Français, la santé n’est pas encore assez débattue dans les élections. On se représente que la France a le meilleur système de santé. Mais ce n’est pas parce que l’on a un bon plateau technique et d’excellents médecins que l’on peut bénéficier de cette prise en charge de qualité. Nous avons un système de santé solidaire qui est malade. C’est ce que l’on constate dans nos consultations (40 000 par an, ndlr) : 25% de nos patients vont consulter trop tardivement, 80% ont des droits ouverts dont ils ne peuvent profiter, deux tiers des enfants ne sont pas à jour des vaccinations les plus sommaires (DT Polio, rougeole…) et 68% des femmes enceintes ne sont pas suivies correctement. Ce n’est pas une vue de l’esprit. Nous avons des éléments objectifs issus du terrain. Continuer la lecture

Médecins du Monde alerte les candidats sur la santé des plus pauvres

Sabrina Bouarour – publié le 21/02/2012

Médecins du Monde a dévoilé ce matin sa campagne 2012 pour la présidentielle et les législatives afin d’interpeller les candidats sur la dégradation des conditions sanitaires pour les personnes en situation de précarité.

« Le système de santé français est aujourd’hui malade et ce sont les populations précaires qui en souffrent le plus ». Tel est le diagnostic du docteur Olivier Bernard, président de Médecins du Monde, qui lancera le 28 février une campagne pour interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur  « la remise en cause d’un accès équitable au soin »

Les chiffres de la « détresse sanitaire » donnés par l’association sont sans appel : 80% des populations qui consultent l’ONG n’ont aucune couverture maladie, ¼ viennent se faire soigner trop tardivement, 68% des femmes enceintes n’ont pas accès aux soins prénataux et plus de la moitié présente un retard de suivi de grossesse. Quant aux enfants soignés,  2/3 d’entre eux ne sont pas suivis par une PMI et 2/3 des moins de 6 ans ne sont pas à jour dans leurs vaccinations.

L’ONG dénonce notamment les effets sur la santé publique des politiques répressives contre les plus pauvres. « Au-delà de la crise, un certain nombre de politiques stigmatisent certaines populations que l’on prend en charge », estime Olivier Bernard. Les usagers de drogue, les personnes se prostituant, les Roms et les populations sans domicile et sans papiers sont les premiers touchés.

« Régulièrement, le travail de vaccination et les traitements mis en place sont interrompus par les expulsions. On a souvent distribué du matériel de première nécessité qui a été réquisitionné par la police », explique Jean-François Corty, directeur des Missions France, qui observe une résurgence des « maladies de la pauvreté », comme la tuberculose. « Quand vous évacuez des squats régulièrement, quand vous mettez des gens à la rue, vous créez les conditions de dégradation de la santé mais aussi d’émergence de la maladie », constate-t-il. Continuer la lecture