L’accès aux soins toujours difficile pour les plus pauvres

L’accès aux soins toujours difficile pour les plus pauvres

Par figaro iconAFP agence – le 16/10/2013
La fréquentation des centres de soins de l’ONG Médecins du Monde en France augmente, met en garde l’organisation.

On y pense peu, mais ceux qui n’ont pas accès aux soins en France, malgré notre système médical envié, restent nombreux. En 2012, l’ONG Médecins du Monde a accueilli plus de 30.500 personnes dans ses centres d’accueil, de soins et d’orientation (Caso), des étrangers pour la plupart. Un chiffre en progression de 3,7% par rapport à 2011, et de 24% par rapport à 2008.

Parmi les personnes soignées dans ces consultations, la quasi-totalité vivent sous le seuil de pauvreté (98%) et 70% connaissent de graves difficultés de logement (13,2% sont SDF), a dévoilé l’ONG mercredi dans son rapport annuel 2012. La part des mineurs, qui représentaient 12,5% des visiteurs en 2012, a considérablement augmenté en 5 ans (+69%).

Autre indicateur alarmant: 43% des personnes venues consulter présentaient un problème de santé qui aurait dû être traité plus tôt, et 22% ont renoncé à se soigner au cours des douze derniers mois. «Ces deux indicateurs sont en constante progression depuis plusieurs années», souligne le Dr Jean-François Corty, directeur des missions France pour MdM.

Les Portugais, les Espagnols et les Italiens rejoignent les rangs

Les patients, à plus de 90% des étrangers, sont principalement originaires d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et de l’Union européenne. Les Roumains, Algériens, Français, Tunisiens et Marocains sont les plus représentés. Continuer la lecture

Exclusion Médecins du Monde inquiet pour les enfants

L’accès aux soins des plus démunis se dégrade. Médecins du monde constate dans son rapport annuel paru aujourd’hui une hausse des consultations dans ses centres qui accueillent en France les population les plus fragiles.

L’association tire la sonnette d’alarme sur deux points en particulier : le retard des soins pour les femmes enceintes et l’augmentation du nombre de mineurs qui font appel à son aide (+ 69% en 5 ans).

Avec 30 560 patients, l’activité de Médecins du monde a progressé de 33 % depuis 2008.

Son constat : les malades socialement en difficulté ont recours aux soins de façon trop tardive, ce qui pose des problèmes sanitaires.

L’association souhaite notamment une simplification des dispositifs de droit d’accès aux soins, qui sont trop compliqués, pour permettre de mieux prendre en charge ces patients.

À Paris, E.B.

Médecins du monde réclame l’accès à l’eau pour tous

Dans une tribune publiée vendredi dernier sur le site du Monde.fr, deux responsables de Médecins du Monde, Philippe Rodier, délégué régional à Marseille et Cendrine Labaume, coordinatrice générale dénoncent les difficultés d’accès à l’eau pour les personnes en difficulté. Dans le texte intitulé, « L’eau, un droit accordé au compte-gouttes », ils dénoncent une situation qu’ils estiment intolérable : « Dans cette ville, il n’y a ni toilettes publiques, ni bains douches, et les fontaines, quand elles ne sont pas cassées, se comptent sur les doigts de la main et plutôt dans les quartiers privilégiés que dans les quartiers pauvres ». Faute d’accès à l’eau potable, certaines maladies ont ainsi refait surface : hépatite A, impétigo, saturnisme.

A leurs yeux, l’immobilisme marseillais en la matière relève d’une véritable volonté politique. « Proposer l’eau potable en accès libre ou des bains-douches municipaux dans l’esprit des élus locaux reviendrait à tolérer les pauvres, voire à encourager leur venue », estiment ces deux responsables de l’association qui tient un centre d’accueil et de soins dans le centre-ville mais surtout distribue des bidons d’eau potable pour que les plus démunis y aient accès. « Au final, il s’agit de la même stratégie à court terme qui n’est pas de lutter contre la pauvreté, diagnostiquent-ils, mais de lutter contre les pauvres en les décourageant d’être là et ce, au mépris des droits les plus fondamentaux ».

Ils rappellent également que les organismes responsables – Préfecture, Mairie, Société des Eaux de Marseille et la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole – « ont été interpellés en vain sur l’application effective –et urgente en période caniculaire, de ce droit à l’eau et sur ses répercussions en termes de santé publique », surtout en période estivale comme dans le cas de ces Roms expulsés de Plombières qui s’étaient retrouvés en août sans eau potable dans un parc.

Plus de 100 millions d’euros débloqués pour l’hébergement d’urgence

Ce secteur connaît de très fortes tensions, dues à une importante progression des demandes.

Le gouvernement souhaite « répondre à une situation de tension » et aux « difficultés exceptionnelles » que traverse le logement d’urgence. Il va ainsi débloquer 107 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence des sans-abri, a indiqué le ministère du Logement, mardi 17 septembre, confirmant une information des Echos.fr.

La commission des Finances de l’Assemblée nationale doit être saisie mercredi d’un avis sur ce projet de décret dit « d’avance », a précisé à l’AFP le rapporteur général du Budget à l’Assemblée, Christian Eckert. Ce processus permet « d’ouvrir des crédits en urgence s’ils sont gagés par des annulations de crédits ailleurs », expliquent Les Echos.
Huit demandes sur dix restées sans réponse

Le secteur de l’accueil et de l’hébergement connaît de fortes tensions, en raison d’une très importante progression des demandes de la part des sans-abri, précise le communiqué du ministère. Ainsi, début juillet, les demandes d’hébergement de SDF au 115 ont été équivalentes à celles enregistrées en hiver. Et 76% d’entre elles n’ont pas trouvé de réponse, un « record », selon la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars).

Sur le terrain, les difficultés s’accumulent, notamment pour les associations. A Clermont-Ferrand, 300 personnes se sont ainsi retrouvées à la rue, en septembre, faute de budget suffisant pour l’association en charge de l’hébergement des sans-abri. Celle-ci a accusé l’Etat de ne lui avoir remboursé que 5% des sommes qu’elle a avancées depuis janvier.

Haïti : « les autorités devraient être en mesure de prendre tout en charge »

Le 12 janvier 2010, un séisme destructeur frappait l’île d’Haïti, faisant 300.000 morts et disparus, plus de 300.000 blessés et près de 1,5 millions de sans-abri. L’émoi et la consternation de la communauté internationale ont provoqué l’afflux massif de dons et d’ONG. Où en est Haïti avec l’aide humanitaire et quels sont ses besoins ? Rencontre avec Céline Beaudic, responsable d’Haïti pour Médecins du Monde.

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Les ONG ont mis sur pied des cliniques mobiles qui se sont transformées en des centres de santé temporaires, avant d’être reprises par les autorités sanitaires du pays. Photo : THONY BELIZAIRE / AFP

Quelle est la situation humanitaire de Haïti ?
L’île va mieux. Nous ne sommes plus dans une période de crise mais de reconstruction. Je dirais qu’aujourd’hui, Haïti est redevenue ce qu’elle était avant la catastrophe. Au niveau du système de santé, cela signifie payant et pas au top. Médecins du Monde est d’ailleurs présent sur l’île depuis 1989, sur de multiples urgences : cyclones, tremblement de terre, épidémie, famine, etc. Pour ce qui est de l’épidémie de choléra, qui a frappé le pays en octobre 2010, contaminé près de 700.000 personnes et fait quelque 7.500 victimes, nous sommes passés de la phase épidémique à la phase endémique. Mais la maladie n’est pas éradiquée. Et près de 360.000 personnes sont toujours sans-abri.

Quel est le travail des ONG, et notamment celui de Médecins du Monde ? Continuer la lecture