Médecins du monde refuse l’expulsion du bidonville de la Part-Dieu

le 31/08/2010

Lyoncapitale.fr

Mardi 7 septembre, une nouvelle audience aura lieu devant le tribunal de Lyon. Le juge risque d’ordonner l’expulsion immédiate des “100 à 150 personnes qui vivent dans ce bidonville depuis un an”, selon Médecins du Monde (MDM).

Dans un communiqué de presse, l’ONG demande qu’il n’y ait pas d’expulsion sans relogement : “expulser ces personnes des terrains qu’elles occupent sans solution alternative ne fait que déplacer le problème et accroître la précarité” . Sur le terrain dit de “Paul Bert” (car situé à proximité de la rue du même nom), à quelques encablures de la gare de la Part-Dieu, les équipes de MDM ont dénombré notamment une dizaine de personnes atteintes de pathologies conséquentes nécessitant un suivi hospitalier (dont 2 nourrissons), 15 femmes enceintes et 19 enfants présentant des taux de plombémies anormalement hauts, dont deux au-dessus du seuil d’alerte (saturnisme).

« Les expulsions à répétition exposent les familles Roms à des risques sanitaires accrus et ne permettent pas un suivi médical satisfaisant. (…) Elles sont non seulement inefficaces, mais surtout créent une spirale de la précarité lourde de conséquences sur la santé » .

En 2009, MDM a relevé 43 expulsions sur une période de 12 mois. Et le communiqué de conclure : “Les Roms, citoyens européens, vivent dans notre pays et en Europe avec des indicateurs comparables à ceux des pays en voie de développement : la mortalité néo-natale (0-1 mois) est 9 fois plus importante, la mortalité infantile (0-12 mois) est 5 fois plus importante, l’espérance de vie se situe autour de 50-60 ans. »

« Donnons de la dignité aux Afghans ! »

lundi 16 août par Jérôme DIAZ

Backchich.fr

Alors que les révélations de WikiLeaks ont mis à mal la politique étrangère américaine et son programme « Af-Pak » (Afghanistan-Pakistan), entretien avec Guy Caussé, co-responsable du programme Afghanistan à Médecins du Monde depuis 25 ans.

Combien d’ONG humanitaires françaises sont présentes en Afghanistan, en particulier dans le cadre du collectif dont vous êtes le responsable depuis Paris ?

- Une vingtaine d’ONG françaises travaillent aujourd’hui sur l’Afghanistan. D’ailleurs, quand on parle de l’Afghanistan, on évoque en premier les militaires qui, hélas, se font tuer, mais on oublie de dire que la France est engagée dans ce pays depuis 25 ans par l’action humanitaire. Paris a donc une légitimité sur ce pays, une légitimité qui est liée au peuple afghan. Depuis des années, on nous parle d’intérêts géopolitiques, mais je pense que jamais personne n’a donné la parole aux afghans ! La première des choses à faire serait d’entendre leurs voix, qui sont multiples et variées, mais qui n’ont pas beaucoup d’échos.

La force de l’humanitaire est justement d’être la « voix des sans-voix ». Si on peut relayer ce que l’on apprend sur le terrain et permettre ainsi une prise de parole, sachant que le peuple afghan a sa légitimité historique, culturelle, politique, cette légitimité politique pourra justement s’incarner, ce que ne permet pas le pouvoir en place actuellement. Il faut savoir que les Afghans ne se reconnaissent pas dans les Taliban, qui veulent donner au pays une marche basée sur l’aspect religieux et intégriste.

A propos de l’aide humanitaire internationale, la présence d’ONG occidentales est parfois justement perçue comme une forme de « colonisation ». Qu’en pensez-vous ?

http://www.bakchich.info/Donnons-de-la-dignite-aux-Afghans,11616.html


L’Afghanistan, nouveau paradigme humanitaire

LEMONDE | 13.08.10 | 15h00  •  Mis à jour le 13.08.10 | 15h00

Pierre Micheletti, professeur associé à l’Institut d’études politiques de Grenoble, ancien président de Médecins du monde

Dans la province du Badakhchan, en Afghanistan, l’assassinat d’une équipe humanitaire de dix personnes, le 6 août, apporte un nouveau témoignage du caractère complexe et sensible de l’action humanitaire occidentale dans ce pays. Depuis plusieurs décennies, les volontaires de nombreuses ONG internationales s’y sont relayés au gré des convulsions auxquelles la population était confrontée. Durant les dernières années, la violence à l’égard des humanitaires est allée crescendo. Les mobiles de cette violence sont multiples, faisant de l’Afghanistan un laboratoire pour l’avenir du mouvement humanitaire.

http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/13/l-afghanistan-nouveau-paradigme-humanitaire_1398662_3232.html

Bataille de l’eau pour les migrants

09/08/2010 à 00h00

liberation.fr

A Dunkerque, Médecins du Monde se démène afin d’améliorer des conditions sanitaires déplorables.

Par HAYDÉE SABERAN envoyée spéciale à Dunkerque

«C’est bien que tu sois venu, on n’avait plus d’eau.» Le jeune Afghan sourit à Vincent Hirel, logisticien de Médecins du Monde (MDM). C’était mardi dernier, à Loon-Plage, près de Dunkerque, dans un coin de dunes, près du terminal des containers vers l’Angleterre, transformé en camping par les migrants. Vincent Hirel apporte des brouettes de bouteilles. L’eau, il est là pour ça. «Notre but, c’est améliorer les conditions de vie des migrants sur le plan hygiène et sanitaire. L’accès à l’eau potable, à des latrines, et le ramassage des déchets.» Bref, dans le jargon humanitaire, le «WatSan», «water and sanitation», comme après un tremblement de terre à l’autre bout du monde, «parce qu’ici les pouvoirs publics ne font pas ce qu’il faudrait».

http://www.liberation.fr/societe/0101651094-bataille-de-l-eau-pour-les-migrants

Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité

Paris, le 4 août 2010

Une avalanche de discours et d’annonces provocatrices s’est abattue depuis plusieurs jours sur notre pays. Jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, on entend des propos qui étaient jusqu’à présent l’apanage de l’extrême droite. Le président de la République, lui-même, montre du doigt des communautés et des groupes sociaux entiers, stigmatise les Roms, les Gens du voyage, les étrangers, les Français qui ne sont pas « de souche », les parents d’enfants délinquants, etc. Ce faisant, il ne lutte en rien contre la délinquance, qui est répréhensible pour tout individu sans distinction de nationalité ou d’origine : il met délibérément en cause les principes qui fondent l’égalité républicaine, alors que déjà une crise sociale et économique d’une extrême gravité menace la cohésion de la société tout entière.

En quelques jours, les plus hautes autorités de l’Etat sont passées de l’exploitation des préjugés contre les Gens du voyage au lien, désormais proclamé, entre immigration et délinquance, puis à la remise en cause de la nationalité française dans des termes inédits depuis 1945. Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche s’inscrit dans une logique de désintégration sociale porteuse de graves dangers.

Il ne s’agit plus du débat légitime en démocratie sur la manière d’assurer la sûreté républicaine, mais bien d’une volonté de désigner comme a priori dangereuses des millions de personnes à raison de leur origine ou de leur situation sociale. Quelle que soit la légitimité que confère l’élection, aucun responsable politique n’a reçu mandat de violer les principes les plus élémentaires sur lesquels la République s’est construite.

Parce que le seuil ainsi franchi nous inquiète pour l’avenir de tous, nous, organisations associatives, syndicales et politiques diverses mais qui avons en commun l’attachement aux principes fondamentaux de la République laïque, démocratique et sociale, rappelons avec force que l’article 1er de la Constitution « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion », et que toutes propositions qui méconnaîtraient cette règle fondatrice de la démocratie constituent une atteinte à la paix civile.

Nous n’accepterons sous aucun prétexte que le nécessaire respect de l’ordre public soit utilisé pour créer des distinctions entre les habitants de ce pays et désigner des boucs émissaires.

Nous appelons donc l’ensemble des citoyens de ce pays à manifester publiquement leur opposition aux stratégies de stigmatisation et de discrimination et aux logiques de « guerre » qui menacent le vivre ensemble. A cet effet, nous proposerons dans les prochains jours à la signature en ligne un « Appel citoyen » refusant toute politique de la peur ou de la haine. Et nous appelons à un grand rassemblement citoyen à l’occasion du 140e anniversaire de la République, le samedi 4 septembre Place de la République à Paris, à 14h00, et partout en France, pour dire ensemble notre attachement à la liberté, à l’égalité et à la fraternité qui sont et qui resteront notre bien commun.

Signataires : AC ! Agir ensemble contre le chômage, Les Alternatifs, Les amoureux au banc public, Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Association France Palestine Solidarité (AFPS), Association des Marocains en France (AMF), Association nationale des Gens du voyage catholiques (ANGVC), Association républicaine des anciens combattants (ARAC), ATTAC, Autremonde, Cedetim, Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), La Confédération Paysanne, La Cimade, Le Cran, Droit au logement (DAL), Emmaüs France, Europe Ecologie, Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI), Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), Fédération SUD Education, Fédération syndicale unitaire (FSU), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), FNASAT-Gens du voyage, Fondation Copernic, France Terre d’Asile, Gauche unitaire, Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI), Les Jeunes Verts, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Ligue de l’enseignement, Marches européennes, Médecins du Monde, Le Mouvement de la Paix, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), le Parti communiste français (PCF), le Parti de Gauche, le Parti socialiste (PS), Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’Homme (RAIDH), Réseau Education Sans Frontière (RESF), SNESUP-FSU, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (SAF), Syndicat de la magistrature (SM), Union syndicale Solidaires, Les Verts.

Aider Haïti à sortir de la dépendance humanitaire

LEMONDE | 06.08.10 | 14h38  •  Mis à jour le 06.08.10 | 15h29

Pierre Salignon, directeur général à l’action humanitaire de Médecins du monde, et Luc Evrard, journaliste

Dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, les habitants déblaient les décombres à mains nues. Sur les rares chantiers en cours, munis de simples seaux en plastique, parfois de pelles, ils déversent à longueur de journée la terre, les fers à béton, les briques, les gravats, tout ce que le séisme a laissé de leurs maisons, à même les trottoirs et les rues, dans l’attente du passage hypothétique des quelques camions financés par l’USAID (la coopération américaine), chargés de débarrasser la ville des 20 millions de m3 de débris laissés par le tremblement de terre. « A ce rythme, il y en a pour dix ans », nous ont dit les Haïtiens.

lire l’article:

http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/06/aider-haiti-a-sortir-de-la-dependance-humanitaire_1396339_3232.html