Médecins du monde: «La fréquentation de nos centres d’accueil a augmenté de 17%»

liberation.fr

L’ONG Médecins du monde, qui vient de rendre son rapport 2009-2010, constate que l’accès aux soins des plus démunis s’est «brutalement dégradé» en France l’an dernier. Olivier Bernard, son président, pointe la politique menée en matière d’immigration et la crise économique.

Quel bilan Médecins du Monde tire-t-il de ses opérations en France pour 2009 ?

Le bilan est très inquiétant pour des raisons objectives. Trois chiffres suffisent à se rendre compte de cette dégradation de la situation. Par rapport à 2008, la fréquentation de nos centres d’accueil a augmenté de 17%. Plus grave, nous constatons un doublement des recours aux soins avec retard, en passant de 11% en 2007 à 22% l’an dernier. Enfin, et c’est une nouveauté pour nous, le nombre de patients enfants ou adolescents a bondi de plus de 30% ! C’est énorme, mais nous espérons y remédier.

http://www.liberation.fr/societe/01012295654-la-frequentation-de-nos-centres-d-accueil-a-augmente-de-17

Médecins du Monde ouvre le débat sur les «salles de shoot» à Lyon

SANTE

Plusieurs grandes villes mènent déjà une réflexion sur le sujet…

Des salles d’injection supervisées pour les usagers de drogues pourraient-elles ouvrir à Lyon? Certaines villes, comme Paris, Marseille et Bordeaux, ont engagé une réflexion sur ces «salles de shoot», contrairement à Lyon. Jeudi, l’antenne Rhône-Alpes de Médecins du monde (MDM) a ouvert le débat en affichant clairement sa position.

«Le refus d’un dispositif expérimental est un non-sens, affirme Pierre Michelleti, délégué régional de MDM, l’injection de drogue est une pratique qui comporte des risques et nécessite un encadrement». Ces salles seraient destinées aux toxicomanes en situation de grande précarité qui sont les plus exposés aux risques de contamination, à l’hépatite C notamment. «Plutôt que de laisser les gens faire leur shoot dans un escalier, des WC publics, ou des lieux sans eau, ces salles leur permettraient d’être encadrés par des professionnels de la santé capables d’intervenir en cas de problème et de nouer des liens», précise Damien Thabourez, directeur de l’association Rhône-Alpes d’insertion et d’addictologie (Aria).

Pour la ville, c’est l’Etat qui doit faire le premier pas

Sur ses deux sites lyonnais, l’Aria a suivi près de 1.000 usagers de drogues l’an dernier. «Un certain nombre d’entre eux attend l’ouverture de ces salles, poursuit Damien Thabourez, ils nous demandent parfois de pouvoir faire leur shoot dans nos locaux, mais on est obligé de refuser puisque la loi l’interdit». Un tel dispositif, qui regrouperait associations, institutions, riverains, police, justice, nécessiterait une concertation de tous les acteurs locaux.

Mais la ville de Lyon attend que l’Etat fasse le premier pas, ce qui paraît exclu pour l’instant. «Il me semble prématuré d’envisager cet outil à Lyon tant qu’il n’y aura pas eu de concertation nationale, explique Céline Faurie-Gauthier conseillère municipale (PS) déléguée à la prévention santé, la ville ne peut rien engager seule, c’est au gouvernement de faire des propositions».

Anne Dory

Scandaleux: l’AME considérée par le gouvernement comme une niche fiscale.

Les soins aux étrangers en situation irrégulière dans le collimateur

Le gouvernement réfléchit à l’instauration d’une participation forfaitaire pour les bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME)

Faut-il durcir les conditions d’accès des étrangers en situation irrégulière à l’aide médicale d’État (AME) ? Au cours des prochaines semaines, la question devrait de nouveau agiter les députés, en particulier lors de l’examen de la loi sur l’immigration fin septembre puis, en octobre, lors de celui de la loi de finances.

Plusieurs parlementaires de la majorité devraient déposer des amendements visant à restreindre les droits des bénéficiaires de l’AME. Lors du débat d’octobre, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, devrait de son côté proposer que ces derniers versent chaque année une participation forfaitaire de 15 ou 30 €.

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2437902&rubId=4076

Médecins du monde refuse l’expulsion du bidonville de la Part-Dieu

le 31/08/2010

Lyoncapitale.fr

Mardi 7 septembre, une nouvelle audience aura lieu devant le tribunal de Lyon. Le juge risque d’ordonner l’expulsion immédiate des “100 à 150 personnes qui vivent dans ce bidonville depuis un an”, selon Médecins du Monde (MDM).

Dans un communiqué de presse, l’ONG demande qu’il n’y ait pas d’expulsion sans relogement : “expulser ces personnes des terrains qu’elles occupent sans solution alternative ne fait que déplacer le problème et accroître la précarité” . Sur le terrain dit de “Paul Bert” (car situé à proximité de la rue du même nom), à quelques encablures de la gare de la Part-Dieu, les équipes de MDM ont dénombré notamment une dizaine de personnes atteintes de pathologies conséquentes nécessitant un suivi hospitalier (dont 2 nourrissons), 15 femmes enceintes et 19 enfants présentant des taux de plombémies anormalement hauts, dont deux au-dessus du seuil d’alerte (saturnisme).

« Les expulsions à répétition exposent les familles Roms à des risques sanitaires accrus et ne permettent pas un suivi médical satisfaisant. (…) Elles sont non seulement inefficaces, mais surtout créent une spirale de la précarité lourde de conséquences sur la santé » .

En 2009, MDM a relevé 43 expulsions sur une période de 12 mois. Et le communiqué de conclure : “Les Roms, citoyens européens, vivent dans notre pays et en Europe avec des indicateurs comparables à ceux des pays en voie de développement : la mortalité néo-natale (0-1 mois) est 9 fois plus importante, la mortalité infantile (0-12 mois) est 5 fois plus importante, l’espérance de vie se situe autour de 50-60 ans. »