L’accès aux soins en danger – Hépatite C un dossier emblématique

En France, entre 150.000 et 300.000 personnes sont infectées par l’Hépatite C. Le coût des traitements est aujourd’hui exorbitant. Il pourrait bien limiter l’accès aux soins des plus vulnérables.

virus%20hepatite.jpgL’Hépatite C affecte 150.000 personnes en France et autant qui n’auraient pas encore été dépistées. Quand il devient actif, ce virus détruit les cellules du foie et peut entraîner de lourdes complications (cirrhose ou cancer) potentiellement mortelles.

En 25 ans, la recherche a fait des progrès considérables. Aujourd’hui, les laboratoires proposent des molécules qui peuvent éradiquer le virus (contrairement à celui du Sida).

Si les organismes publics, partout dans le monde, ont fait progresser la recherche médicale, ce sont des labos privés qui raflent la mise en mettant sur le marché des médicaments « miracles ».

Gilead Sciences, géant américain de l’industrie pharmaceutique, a racheté pour 11 milliards de dollars Pharmasset, la start-up qui a développé le Sofosbuvir, plus connu sous la marque Sovaldi. Pour être plus efficace encore, ce médicament doit parfois être associé à un autre antivirus. Tout le problème réside dans le prix exorbitant de ces produits.

Le coût du traitement composé des dernières molécules disponibles est compris entre 56.000 et 147.000 euros. Selon Médecins du Monde, pour traiter les porteurs de l’Hépatite C résidant en France, la collectivité devra débourser 7 milliards d’euros. 

Actuellement, entre 14.000 et 15.000 patients reçoivent chaque année des traitements appropriés. À ce rythme, il faudrait donc 10 ans pour soigner les 150.000 personnes dépistées et 10 ans de plus pour celles qui se découvriront porteuses du virus. Pendant cette période, la contamination se poursuit…

Selon les dirigeants de l’Assurance-Maladie, la France est – comme d’autres pays – prise en otage par les laboratoires pharmaceutiques. Pour Médecins du Monde et les collectifs de malades, l’accès aux soins n’est pas garanti. Les organisations militantes estiment même que le coût prohibitif des traitements peut conduire les autorités à faire le « tri » entre ceux qui auront droit aux médicaments et ceux qui devront patienter plusieurs années.

Leur crainte est de voir les plus vulnérables (les grands précaires, les toxicomanes, les personnes incarcérées, les sans-papiers…) être exclus des protocoles de traitement.

Les associations et collectifs exigent donc du gouvernement qu’il négocie avec les laboratoires afin de revoir à la baisse leurs prétentions financières irréalistes dans un contexte de lourd déficit de la Sécu. Plusieurs pays, comme la Tunisie, annoncent qu’ils n’ont plus les moyens de soigner leurs malades.

Actuchomage s’est penché sur ce dossier emblématique qui relève de l’urgence sanitaire et illustre les dérives de l’ultra-libéralisme.

Les intérêts des actionnaires ne doivent pas passer avant ceux des patients !

Pour connaître les enjeux du bras de fer qui oppose gouvernement, laboratoires et collectifs militants, visionnez ces deux vidéos (de 5 minutes chacune).

La première évoque les possibles discriminations à l’accès aux soins. La seconde, les innovations thérapeutiques et leur coût financier.

Ces vidéos ont une introduction commune (la présentation des avancées médicales). Par la suite, leurs contenus diffèrent sur les thématiques évoquées plus haut.

Actuchomage.org

NB : La couverture vidéo du colloque « Hépatite C & Nouveaux Traitements » (qui s’est tenu le 3 novembre 2014 au ministère de la Santé) a reçu le soutien financier de la Ville de Paris – Mission Intégration, Lutte contre les Discriminations et Droits de l’Homme. 

http://www.actuchomage.org/2014110626342/Social-economie-et-politique/lacces-aux-soins-en-danger-hepatite-c-un-dossier-emblematique.html

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