Médecin et directeur des opérations internationales à Médecins du Monde, Jean-François Corty est revenu jeudi sur franceinfo sur les conditions difficiles des médecins d’Alep (Syrie).
Des médecins se sont rassemblés jeudi 8 décembre à Paris en soutien aux médecins syriens qui essaient de soigner les victimes civiles habitant notamment dans la partie est de la ville d’Alep. L’un d’eux, Jean-François Corty, médecin et directeur des opérations internationales à Médecins du Monde, a expliqué à franceinfo que cette mobilisation avait pour but de rappeler que « ce n’est pas normal de tuer des civils et des soignants de manière délibérée« .
« Depuis le début du conflit, les civils paient un lourd tribut dans cette guerre. Ce sont des centaines de milliers de blessés et de morts, des millions de réfugiés et de déplacés », relève le médecin qui dénonce « une destruction aussi quasi-systématique des hôpitaux et des centres de soins« .
Une caractéristique particulière de ce conflit c’est que les personnels soignants, les médecins, sont des cibles et sont régulièrement assassinés parce qu’ils sont justement des soignants qui veulent porter assistance aux civils
Selon Jean-François Corty, tous les hôpitaux d’Alep-Est ont été détruits, et seuls quelques centres de santé travaillent « dans des conditions difficiles avec de l’hygiène qui n’est pas respecté et quelques médecins qui font ce qu’ils peuvent« . Médecins du Monde n’arrive plus à approvisionner les soignants sur place en médicaments.
« Il manque de tout dans cette partie de la ville mais aussi, dans une grande proportion, dans la Syrie. Il manque de la nourriture, des médicaments, des infrastructures capables de prendre dans de bonnes conditions en charge les patients et aujourd’hui les quelques soignants qui restent à Alep-Est notamment doivent faire le tri des malades qu’ils ne pourront probablement pas soigner. On est dans une situation totalement dramatique« , a martelé le médecin.
Les Russes annoncent l’interruption des opérations militaires
Jean-François Corty a demandé à ce que le droit humanitaire international soit respecté, notamment avec la mise en place de corridors humanitaires « gérés par des acteurs qui ne sont pas parties prenantes au conflit » et non pas par le régime syrien ou la Russie, pour aider les 250 000 civils habitant toujours la ville, voire leur permettre de quitter la zone.
Jeudi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a annoncé que l’armée syrienne avait interrompu ses « opérations militaires actives » dans Alep-Est, parce que des mesures pour évacuer les civils seraient en cours.