Médecins du Monde reprend ses activités dans le Nord du Mali

En réponse aux déplacements de population, MdM lance une intervention d’urgence médicale destinée aux déplacés internes et aux populations isolées de la Région de Kidal. Cette intervention s’appuiera sur les structures de santé existantes.

LA SITUATION

Le 3 février 2012, MdM suspendait ses activités à Kidal à la suite du bouclage de la ville et face à l’impossibilité d’intervenir dans les structures de santé périphériques. En suspendant ses activités, MdM attirait l’attention sur les déplacements internes de population alors que l’alerte humanitaire ne pointait que les mouvements de réfugiés vers les pays limitrophes tels que l’Algérie, la Mauritanie et le Niger. Suite aux combats autour de Kidal, une partie de l’équipe MdM quittait la ville le 11 février, accompagnant une quarantaine de familles qui y étaient bloquées.

LA REPONSE DE MDM

¬Aujourd’hui, on estime à plus de 63.000 le nombre de déplacés internes (source : OCHA â “ CICR). Médecins du Monde considère que la réactivation du système de santé est la clé pour le déploiement d’une réponse médicale d’urgence. Pour Pierre Verbeeren, directeur général de MdM Belgique, « les structures de santé sont idéalement positionnées pour répondre aux besoins médicaux des populations déplacées ou isolées avec l’aide des équipes mobiles redéployées et avec notre appui.»

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Olivier Bernard (Médecins du monde) : « Une carte vitale pour tous »

Médecins du monde lance le 29 février sa nouvelle campagne de mobilisation en vue d’interpeller les candidats aux élections de 2012. Pour l’organisation non gouvernementale, les questions de santé peinent à émerger des débats électoraux. Entretien avec Olivier Bernard, président de Médecins du monde.

Vous lancez le 29 février une campagne qui interpelle les Français avec cette question : « Le meilleur système de santé au monde ? ». Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?
En France, nous avons longtemps tenu pour acquis que nous avions le meilleur système de santé au monde. Nous en sommes aujourd’hui bien loin. Avec cette campagne, nous souhaitons partager les constats préoccupants que nous faisons chaque jour sur le terrain. Le sujet de la prise en charge mère-enfant nous semble particulièrement refléter les dysfonctionnements de notre système de santé. Par exemple, 68% des femmes enceintes qui nous consultent n’ont pas accès aux soins prénataux et deux tiers des enfants ne sont pas à jour de leurs vaccinations. Autre constat : un quart des personnes prises en charge par nos équipes se font soigner trop tardivement avec des symptômes qui se sont aggravés. Si ces problèmes se rencontrent auprès de ceux qui vivent à la marge de notre société, des plus précaires, nous commençons également à les observer dans la population générale. Continuer la lecture

Médecins du Monde enlève sa caravane

Médecins du Monde a retiré sa caravane de la place Charles VII. Médecins du Monde a retiré sa caravane de la place Charles VII. – (Photo NR d’archives)

C’est fini. La petite caravane blanche de Médecins du monde, installée depuis plus de 10 ans sur la place Charles VII a été vandalisée il y a quelques jours ( porte fracturée et miroir intérieur brisé) pour la troisième fois. Un acte de malveillance qui attriste évidemment les responsables du mouvement et les incite aujourd’hui à mettre fin à leur mission, du moins «sous cette forme».

Dans ce lieu unique, des SDF ou toutes personnes souffrant de la solitude étaient accueillis autour d’un café ou d’une boisson. Ils y trouvaient de l’écoute, du réconfort et par exemple des conseils pour rejoindre des lieux susceptibles de les accueillir plus durablement. «Symboliquement, ajoute Médecins du monde dans un communiqué, les délinquants qui ont cassé le miroir ne pourront pas s’y regarder: nous les comprenons, le fait de s’y voir doit être insupportable.»

L’enfer sur terre des drogués afghans

KABOUL – La température ne doit pas dépasser les – 5°C, pourtant l’homme gît sur la neige, immobile, bras et jambes nus. En état d’overdose, cet héroïnomane est sauvé in extremis par une équipe de Médecins du monde (MDM), qui tente d’adoucir l’enfer que vivent les drogués afghans.

La scène se déroule le long de la rivière Kaboul, à proximité du pont Pul-i-Sokhta, où se réunissaient jusqu’à peu les toxicomanes de la capitale afghane, qui y venaient par centaines. La police les en a chassés, condamnant ces victimes de la drogue à une vie d’errance, de désolation.

Beaucoup de personnes s’éteignent toujours près d’ici. Chaque matin, nous trouvons un ou deux cadavres, observe Abdul Raheem, de MDM. L’état général des hommes vus et interrogés par l’AFP laisse peu de doute quant à leur incapacité à survivre plusieurs rudes hivers afghans dans une telle indigence. Continuer la lecture

Afghanistan : Médecins du monde encourage les programmes de substitution à l’héroïne par la méthadone

Par RFI

L’Afghanistan, montré du doigt pour son rôle actif dans la production de drogue est aussi en passe de devenir l’un des principaux foyers de consommation d’héroïne. Plutôt que la répression et l’envoi forcé des toxicomanes dans des centres, Médecins du monde tente de démontrer aux autorités afghanes l’intérêt d’un programme de substitution par la méthadone.

[SOURCE]

Lutter contre les préjugés sur les migrants .

Partir, un droit universel
Quitter son pays est un droit édicté par la Déclaration Universelle des droits de l’Homme.
Mais c’est aussi trop souvent une nécessité du fait des désordres du monde : guerres,
violation des droits fondamentaux, pauvreté extrême… Les hommes et les femmes qui
migrent affrontent avec courage les risques d’un voyage dangereux et les douleurs de
l’exil. Migrer demande des ressources et un minimum d’instruction : depuis les années
1990, la part de migrants qualifiés dans les flux internationaux a augmenté de 50%.
Un monde de sédentaires
Aujourd’hui, seulement 3,3% de la population mondiale ne réside pas dans son pays de
naissance. Ce taux est stable depuis 40 ans alors qu’au début du 20e siècle, un dixième
de la population vivait hors de son pays d’origine. S’il est vrai que les migrations vers les
pays occidentaux ont augmenté, elles restent minoritaires. Les migrations du Sud vers le
Nord représentent ainsi moins de 40% des migrations internationales.
Contrairement à une idée répandue les Africains représentent une part minime de ces
migrations. Seulement 3% d’entre eux vivent en dehors de leurs pays de naissance et
seulement 1% des Africains vivent en Europe !

La France n’est pas un pays d’immigration massive
Par rapport à d’autres pays occidentaux, la France n’est pas un pays d’immigration
massive. En 2008, les étrangers représentaient 8,4 % de sa population contre 13,7 %
pour les États-Unis ou 14,1 % pour l’Espagne. Alors que la France compte 5,2 millions
d’étrangers sur son territoire, ce sont près de 3 millions de Français qui actuellement
travaillent et vivent à l’étranger.

La régularisation des personnes en situation irrégulière, que l’on estime représenter
entre 0,3% et 0,6% de la population française, est souvent critiquée parce qu’elle
créerait un “appel d’air”, c’est-à-dire une incitation au départ pour d’autres migrants.
Or les politiques de lutte contre l’immigration ne peuvent véritablement ni encourager,
ni empêcher les migrations. Les migrants ne prennent pas la route en fonction des
politiques des pays d’accueil. Ce sont les situations politiques, économiques, sociales
ou écologiques des pays d’origine qui causent les départs.
Attention aux miroirs grossissants
Comment s’est donc diffusée dans notre société l’idée d’une arrivée massive de
migrants, si leur nombre n’a pas véritablement augmenté ? Continuer la lecture