La «précarité» les yeux dans les yeux

A l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère le 17 octobre et de la publication de son rapport annuel sur l’accès aux soins des plus démunis en France, Médecins du monde présente jusqu’au 19 octobre une exposition monumentale sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris. L’installation de douze structures de 6 m de haut par 3 m de large donne à voir en grand format les différents visages de la pauvreté et de l’exclusion. Le photographe portraitiste Denis Rouvre, 47 ans, qui vit et travaille à Bagnolet tout en sillonnant le monde, récompensé par des prix prestigieux dont le World Press Photo à plusieurs reprises, pose son regard sur ceux qu’il nomme lui-même les «figures héroïques» de nos temps modernes. Alex, Armelle, Nadjat, Marco, Jean-Michel, Constantin nous regardent. Inutile donc de détourner le regard pour éviter le face-à-face avec ces anonymes qui ont accepté de se faire les ambassadeurs de tous ceux qui partagent leur sort. Des visages qui en disent long, qui portent les marques de leur lutte quotidienne contre la misère. Avec cette expo que l’on ne peut rater, Médecins du monde veut simplement «que l’on ne puisse plus dire : « Je ne savais pas, je n’ai rien vu »».

Marie-Christine VERNAY Libération

« LE LIEN AVEC LES USAGERS EST FORT »

Présentés lors de la Conférence mondiale sur le sida de Melbourne, les résultats de la recherche à l’accompagnement et à l’éducation aux risques liés à l’injection (AERLI) réaffirment l’intérêt de l’approche pragmatique des associations en matière de santé publique pour les consommateurs de produits. Marie Debrus, vice-présidente de l’AFR (Association Française de réduction des risques) et coordinatrice d’AERLI pour Médecins du Monde, revient sur le sens et la pratique de cette recherche, qui, selon elle, doit faire bouger les lignes de la politique nationale sur les drogues.

Comment cette recherche expérimentale de l’accompagnement à l’injection est-elle née ? Quel rôle ont joué les acteurs associatifs et la mobilisation communautaire dans la concrétisation de cette recherche ?

Marie Debrus : L’accompagnement à l’injection est une pratique issue du terrain. Pour Médecins du Monde (MDM), elle est née au sein des missions durant les « Rave Parties ». Les intervenants, sensibilisés à la pratique de l’injection, ont entendu la demande des usagers rencontrés en free parties et au Teknival. Ces derniers souhaitaient bénéficier d’un espace calme pour injecter ou avaient besoin d’une aide pour réaliser leur injection. Cette pratique était alors taboue et mal perçue par les autres usagers. Cet accompagnement à l’injection a également fait débat au sein des équipes de MDM, mais nous avons aussi perçu les bénéfices d’une telle approche, après un certain temps d’expérimentation. C’est ainsi que nous avons souhaité développer l’accompagnement à l’injection en milieu urbain au sein des CAARUD (Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues). Continuer la lecture

 » Vous auriez une petite minute à nous consacrer ? « 

La semaine passée, comme souvent, des jeunes gens en t-shirt arpentaient les rues de la ville pour le compte d’une ONG. Comment fonctionne ce système ?

Nous sommes là pour vous aider à passer d’une conviction à une action ! Aux passants de la rue Victor-Hugo, Guillaume affichait son plus beau sourire. Ils étaient neuf avec lui, à représenter ainsi l’ONG (Organisation non gouvernementale) Médecins du Monde la semaine dernière, et à essuyer environ huit refus sur dix personnes interpellées. Ils demandaient une promesse de don de 8 € par mois minimum, qui peut prendre fin dès que le donateur le souhaite.

Chacun a sa petite astuce pour aborder les passants

Guillaume, le plus jeune de l’équipe, ex-commercial, a 22 ans, mais la plupart de ses camarades sont trentenaires. Ils partent pour une mission de cinq semaines dans l’ouest de la France et sont payés à l’heure. Pour Loïc, régisseur lumière le reste de l’année, il s’agit avant tout « de défendre des valeurs que je partage et faire de l’humain, d’être en contact avec les gens pour en aider d’autres ». Dounia, 26 ans, coordonnatrice de projet pour différentes associations, confie quant à elle s’investir d’abord « par plaisir ».  Continuer la lecture

Médecins du Monde sollicite la Mairie de Paris pour Gaza et l’Irak

Sollicitée par Médecins du Monde et la Croix Rouge Française, la Ville de Paris débloque une aide d’urgence, d’un montant de 180.000 euros, pour financer des opérations humanitaires dans le nord de l’Irak et à Gaza.

Lors du Conseil de Paris de juillet dernier, les élus ont adopté à l’unanimité un vœu exprimant leur inquiétude et leur solidarité envers les populations de ces deux zones de conflits durement éprouvées que ce soit dans le nord de l’Irak ou à Gaza.

Une aide financière de 90 000 euros pour l’Irak

En Irak suite à la prise de Mossoul par l’Etat Islamique, près de 850.000 personnes ont été déplacées depuis le début des violences, déstabilisant une région qui accueille déjà près de 250.000 réfugiés syriens. Les populations déplacées, qui ont quitté leur logement dans la précipitation, sont souvent démunies et dépendent de l’aide internationale pour survivre.

La récente prise de Qaraqosh et de Sinjar par les djihadistes a encore aggravé une situation humanitaire extrêmement tendue et a provoqué la fuite de centaines de milliers de personnes, dont des chrétiens et yézidis menacés de mort.

Sollicitée par Médecins du Monde et la Croix Rouge Française pour contribuer au financement des opérations que mènent ces ONG dans le nord de l’Irak, la Ville de Paris  a décidé, mercredi 13 août, de débloquer une aide d’urgence d’un montant de 90.000 euros.

La Ville participera à hauteur de 40.000 euros à l’action de Médecins du Monde au bénéfice de l’unique hôpital de chirurgie pédiatrique de Mossoul, ainsi qu’à l’approvisionnement de médicaments et de matériel médical pour les gouvernorats d’Erbil et de Dohuk. Par ailleurs, elle soutiendra à hauteur de 50.000 euros l’action de la Croix Rouge Française pour permettre aux familles déplacées, et installées dans des écoles aux alentours de Dohuk, d’accéder à l’eau potable et à des latrines.

Un aide financière de 90 000 euros pour Gaza  Continuer la lecture

Médecins du Monde au Canada

PIERRE SAINT-ARNAUD
La Presse Canadienne
Montréal

À défaut d’aller chercher des services médicaux, les itinérants et autres clientèles vulnérables verront ces services se déplacer jusqu’à eux.

L’organisme Médecins du Monde Canada mettra en service la semaine prochaine sa toute nouvelle clinique médicale mobile.

Il s’agit d’un véhicule muni de tout l’équipement pour des consultations médicales à bord duquel prendront place un médecin bénévole, une infirmière – ou un infirmier, selon le cas – et d’autres bénévoles, notamment des travailleurs sociaux.

«Ce sont des médecins qui nous donnent des heures de travail gratuitement, après leurs heures régulières», a tenu à souligner le directeur général de Médecins du Monde Canada, Roch Harvey.

Le véhicule sillonnera les rues de Montréal pour aller à la rencontre de personnes marginalisées.

«Avec la clinique mobile, on va se déplacer vers les lieux où on retrouve les besoins, dans les parcs, dans les ruelles», a expliqué M. Harvey.

L’intervention mobile offre le double avantage de donner un accès facile aux personnes vulnérables et de faciliter leur intégration au réseau de la santé.

«Ça s’adresse à des personnes qui sont dans la rue, qui vivent en itinérance, qui ne fréquentent pas les cliniques ou les CLSC parce qu’elles n’ont pas de carte d’assurance-maladie. Elles sont désorganisées, souvent ce sont des utilisateurs de drogue, certains ont des problèmes de santé mentale», a indiqué M. Harvey.

Cette clientèle se retrouve trop souvent marginalisée et pas nécessairement par choix, souligne-t-il.

«Ce sont des gens qui, pour différentes raisons, ne vont pas se faire soigner. Parfois, ils sont mal reçus quand ils vont dans les cliniques, ou ils n’ont pas de carte d’assurance-maladie, ils l’ont perdue. Nous, on apporte les soins à ces personnes», a-t-il dit.

Le projet est financé en partie par les pouvoirs publics, mais surtout par l’Oeuvre Léger et des donateurs privés.

Médecins du Monde a obtenu des succès considérables avec des projets similaires ailleurs, notamment en France et en Grèce.