Courcelles-les-Lens: le long chemin des Roms courcellois vers l’intégration

Depuis cinq ans, huit familles Roms vivent dans un campement à proximité de la commune. Et peu à peu leur insertion dans la société prend forme, constate le Comité de soutien aux Roms du Douaisis, une dizaine de bénévoles qui les suit au quotidien. Il reste encore beaucoup à faire.

Installés au bout de leur chemin, ils font partie du paysage. C’est en 2010 que quelques familles Roms ont stationné leurs caravanes en retrait de la départementale qui mène à Auby, un petit campement que l’on aperçoit depuis l’A21. « Ça fait 5 ans qu’on s’occupe d’eux, ils n’ont jamais enquiquiné personne, il n’y a jamais eu de problème. Ils étaient 27-28 en 2010, c’est remonté à 40. Là, ils sont 35. C’est un groupe stable. Il n’y a pas eu d’appel d’air », témoignent Gérard et Madeleine Couche, du Comité de soutien aux Roms du Douaisis, créé afin d’épauler ces familles.

Nul n’est mieux placé que ces bénévoles pour mesurer les progrès de leur intégration. « Au départ, on leur apportait surtout de l’aide alimentaire, vestimentaire ou de santé. Et dans l’urgence. Aujourd’hui, c’est devenu une aide plus administrative. Il y a eu une évolution lente, difficile mais réelle. »

Scolarité

Car au fil du temps, et même si cela n’apparaît pas au premier coup d’œil, ces Roumains s’insèrent, à leur manière. Depuis deux ans, ils sont citoyens européens à part entière, libres de trouver un emploi dans l’Union. « La Roumanie, c’est zéro. Les Français sont gentils pour nous. En Roumanie, c’est misère, crise, pas travail. » explique Félicia, l’une des mères de famille du camp. Celui-ci regorge de voitures désossées, de métaux divers récupérés aux encombrants et revendus à un ferrailleur de Denain. Continuer la lecture

Enfants de la rue : des recommandations pour assurer une bonne prise en charge

Ces avis sont issus du colloque international organisé à Kinshasa par le Réseau des éducateurs des enfants et jeunes de la rue (Reejer), en collaboration avec Médecins du monde, le gouvernement de la RDC, avec l’appui de l’ambassade du Canada.

Les travaux du colloque international sur le thème «Enfants en situation de rue : accompagnement psycho-social et accès aux soins de santé », organisés en marge du vingt-sixième anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, se sont clôturés le 20 novembre.

Dans l’objectif de poursuivre les échanges sur thème retenu, après l’identification des problèmes, les participants à ces assises de trois jours organisées par le Reejer au Centre de rééducation des handicapés physiques, à Kinshasa, ont émis plusieurs recommandations qui visent le bien-être des enfants, surtout ceux qui sont en situation de rue. Ces exhortations sont adressées à l’État congolais, à la coordination du Reejer, aux structures membres du Reejer, à la communauté et aux partenaires. Ils ont notamment exhorté l’État congolais à appliquer la loi en rapport avec la qualité des structures de prise en charge : fermeture des structures qui ne respectent pas les normes; accompagnement des structures de prise en charge des moyens conséquents pour les rendre viables et opérationnelles, de faire appliquer les normes existantes, de standardiser les modules de formation et de renforcer la vulgarisation et suivi de l’application des normes standards existants. Continuer la lecture

Dans la jungle de Calais : « Les migrants ont les mains lacérées jusqu’à l’os »

La clinique installée par Médecins du monde dans la lande vient d’être saccagée. « L’Obs » était venu quelques jours auparavant faire un reportage sur les maux et les blessures des migrants.

Les portes en bois défoncées à coup de haches, les chalets éventrés, les tables et les chaises volées. Cela s’est déroulé dans la nuit, trois jours après les attentats parisiens. Les équipes de Médecins du Monde ont découvert leur clinique saccagée au petit matin. Malgré quelques tentatives d’intrusion, elle n’avait jusqu’alors jamais été vandalisée. Elle est, depuis, fermée.

« Bagarre entre réfugiés ? Attaque d’un groupe de passeurs ? Nous ne savons pas ce qui s’est passé, indique Cécile Bossy, coordinatrice Nord-Littoral pour l’organisation humanitaire.

Mais tout est réuni pour que la tension monte. L’hiver arrive, les conditions sanitaires se dégradent, les altercations avec la police se multiplient. Les migrants réussissent de moins en moins à passer en Angleterre. Et puis ils ont peur d’être montrés du doigt maintenant qu’on soupçonne certains terroristes de s’être fait passer pour des réfugiés. »

La veille, la tempête s’était abattue sur la lande de Calais, détruisant tentes et cabanons. L’avant-veille, c’était un incendie, sans doute provoqué par l’explosion accidentelle de bouteilles de gaz destinées au chauffage, qui avait détruit 2.500 mètres carré. Les nuits finissent par se ressembler dans la jungle de Calais.

Rats et détritus

Cela faisait quatre mois que Médecins du Monde avait installé son dispositif de soins : deux tentes, trois chalets de bois, une caravane, et une douzaine de médecins, infirmiers, kinésithérapeutes et psychologues. Une « opération d’urgence, ici, en France, l’un des pays les plus riches du monde, comme dans les zones de conflit et de catastrophes naturelles, montée avec l’aide de Médecins sans frontières qui d’habitude n’intervient qu’à l’étranger », indique Jean-François Corty, directeur des missions pour l’hexagone. Continuer la lecture

Réfugiés : « Des pathologies en lien avec la grande précarité », explique Médecins du monde

« Éradiquer toute immigration bactérienne ». Marine Le Pen a créé la polémique, ce mardi 10 novembre, en dévoilant une proposition en matière de santé à l’approche des élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La présidente du Front national explique à La Voix du Nord, qu’elle souhaite lutter contre « la surcharge pondérale ». « Les Hôpitaux font face à la présence alarmante de maladies contagieuses non européennes, liées à l’afflux migratoire. Nous refusons cette mise en danger de la santé de nos compatriotes », explique-t-elle.

Selon le docteur Jean-François Corty, directeur des opérations France de Médecins du monde, « c’est assez étonnant d’entendre qu’il y aurait des maladies européennes et non européennes (…) Sur la santé publique, cela ne veut rien dire. On observe que près de 6.000 personnes vivent dans l’insalubrité. Nous avons démarré des consultations médicales depuis le mois de juillet ». Continuer la lecture

Accès aux soins : la précarité s’aggrave, dénonce Médecins du monde

Par La rédaction d’Allodocteurs.frMis à jour le  , publié le 

En 2014, Médecins du monde a effectué 40.790 consultations médicales et plus de 22.000 consultations sociales dans ses vingt centres d’accueil, d’orientation et de soin (Caso), où plus de 95% des patients sont étrangers, précise le rapport rendu public jeudi, à deux jours de la Journée mondiale du refus de la misère.

L’association a également réalisé 31.000 contacts dans ses actions mobiles envers les plus exclus (SDF, prostituées, migrants en transit, personnes en bidonville), comme à Calais où Vintimille.

« Nos Caso ont énormément de consultations, mais ce qui a le plus augmenté, ce sont nos consultations frontalières« , a expliqué à l’AFP le docteur Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde. Continuer la lecture

Jungle de Calais : l’appel des 800

Par LIBERATION —  (mis à jour à )

Cinéastes, écrivains, philosophes, chercheurs, intellectuels… Tous se mobilisent pour alerter l’opinion publique sur le sort réservé aux migrants et réfugiés de la jungle de Calais. Ils lancent l’appel de Calais dont voici les 800 premiers signataires.

L’appel de Calais

Depuis des semaines, de nombreuses associations sur le terrain cherchent à alerter l’opinion publique des épouvantables conditions de vie réservées aux migrants et aux réfugiés de la jungle de Calais.

Cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes,une épidémie de gale dévastatrice, des blessures douloureuses, des abcès dentaires non soignés. Et les viols des femmes. Les enfants laissés à eux-mêmes dans les détritus. Les violences policières presque routinières.Les ratonnades organisées par des militants d’extrême droite.

Jusqu’à quand allons-nous nous taire ? Continuer la lecture