Médecins du Monde se mobilise sur le terrain contre Ebola

Rencontre avec Françoise Sivignon, médecin et Vice-Présidente de Médecins du Monde.

Pour faire face au virus Ebola, Médecins du Monde a voulu à la fois protéger le personnel soignant et répondre à l’épidémie en sensibilisant à l’épidémie .

Comment ? En passant par 3 volets :

– la prévention et la sensibilisation des populations via la formation de 400 travailleurs sanitaires communautaires. Il est nécessaire de donner une information juste aux populations pour qu’elles développent leurs capacités d’agir et de résister à la propagation du virus.
– la formation des agents de santé pour l’identification des cas suspects et le référencement de ces cas vers les centres de soins.
– le soutien aux structures de santé (appui en médicaments, fourniture de matériel de protection, gants, masques, etc…) qui est actuellement une urgence.

Au Libéria, Médecins du Monde appuie 5 structures sanitaires à Monrovia auprès de 600 000 personnes et 125 dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire (où aucun cas n’a encore été détecté) auprès de 2 millions d’habitants.

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La terreur freine les humanitaires

Le Matin online
Après la troisième exécution d’un membre d’une ONG, les associations font état de leurs difficultés pour venir en aide à la population syrienne.

La décapitation de l’Américain Peter Kassig, humanitaire de 26 ans, a-t-elle des répercussions sur les ONG en Syrie et en Irak? Beaucoup n’intervenaient déjà pas dans cette région à haut risque. Mais alors que l’Etat islamique se montre plus menaçant, les autres vont-elles partir? Contactées par «Le Matin», celles-ci affirment avoir pris les mesures de sécurité qui s’imposaient avant ce nouvel assassinat. C’est par exemple le cas de Médecins du Monde qui compte en ce moment une vingtaine de collaborateurs occidentaux dans la région.

«Ce troisième assassinat ne change rien à notre politique de sécurité mise en place en 2012, année où les kidnappings ont commencé», avance Joël Weiler, responsable de la cellule urgence de l’ONG. «A l’intérieur du pays, tout notre staff est syrien. Non pour des raisons de sécurité, mais parce que collaborer avec des partenaires locaux fait partie de notre philosophie.» Les expatriés sont, eux, répartis entre l’Irak et la Turquie.

Tous les trajets sont surveillés

Comme les partenaires locaux, le personnel étranger doit obéir à des consignes strictes: couvre-feu ou encore suivi de tous leurs déplacements. «Nous savons où est notre personnel à tout moment. Dans ce genre de mission d’urgence, nous avons une obligation de moyens, presque militaires, envers nos équipes», affirme Joël Weiler. Continuer la lecture

Ce que les ONG doivent faire pour éviter la paralysie dans les zones de conflit

L’assassinat de l’otage Peter Kassig par le groupe Etat islamique pose la question de la marge de manœuvre des ONG internationales dans les zones de guerre. Comment éviter qu’elles soient perçues comme des agents de l’Occident? Par Pierre Micheletti, ancien président de Médecins du monde

Les ONG internationales, largement dominées par des organisations dont les sièges, comme les financements, sont principalement issus des pays occidentaux, sont-elles condamnées – pour cause d’une insécurité motivée par leur ancrage à des pays majoritairement chrétiens – à ne plus pouvoir se déployer? En Irak, en Afghanistan, en Syrie, au Mali, au Niger, en Centrafrique, les ONG occidentales sont-elles ainsi bloquées dans leurs capacités à se déplacer et à intervenir parce que ces terrains seraient l’expression de tensions religieuses?

La question est brusquement et tragiquement réactivée par l’assassinat de Peter Kassig en Syrie.

Face à ce questionnement, chaque pays est un cas particulier.

La réactivation du fait religieux, qui irrigue nombre des terrains de crise, fait aussi l’objet de manipulations et de dévoiements préoccupants de la part des acteurs politiques. Dans bon nombre de conflits non internationaux, les politiciens font un usage immodéré des différences confessionnelles, qui parfois viennent se surajouter à des différends entre tribus, ou des désaccords politiques, économiques, fonciers. Ils soufflent sur les braises et organisent les termes d’un conflit politique auquel s’ajoute l’usage fallacieux et hypertrophié de la question religieuse.

Il convient également, au plan des relations internationales, de ne pas faire preuve d’amnésie. Nous ne devons en effet pas perdre de vue le formidable accélérateur du clivage religieux qu’a constitué la Guerre froide.

Ainsi, après avoir alimenté la mobilisation anticommuniste, la question religieuse, qui a échappé à la maîtrise de ces mentors occidentaux pour aborder les terres plus radicales du wahhabisme –, se retourne contre son maître d’hier, non parce qu’il serait athée, mais parce qu’il incarnerait une nouvelle forme de croisade contemporaine, sur des terrains qui sont traditionnellement des terres d’islam… Ainsi pris dans la rhétorique duchoc des civilisations, le mouvement des ONG internationales, parce que toujours largement dominé par des organisations issues des pays occidentaux, est piégé car placé dans une posture qui peut le conduire à la paralysie.

 

 

L’accès aux soins en danger – Hépatite C un dossier emblématique

En France, entre 150.000 et 300.000 personnes sont infectées par l’Hépatite C. Le coût des traitements est aujourd’hui exorbitant. Il pourrait bien limiter l’accès aux soins des plus vulnérables.

virus%20hepatite.jpgL’Hépatite C affecte 150.000 personnes en France et autant qui n’auraient pas encore été dépistées. Quand il devient actif, ce virus détruit les cellules du foie et peut entraîner de lourdes complications (cirrhose ou cancer) potentiellement mortelles.

En 25 ans, la recherche a fait des progrès considérables. Aujourd’hui, les laboratoires proposent des molécules qui peuvent éradiquer le virus (contrairement à celui du Sida).

Si les organismes publics, partout dans le monde, ont fait progresser la recherche médicale, ce sont des labos privés qui raflent la mise en mettant sur le marché des médicaments « miracles ».

Gilead Sciences, géant américain de l’industrie pharmaceutique, a racheté pour 11 milliards de dollars Pharmasset, la start-up qui a développé le Sofosbuvir, plus connu sous la marque Sovaldi. Pour être plus efficace encore, ce médicament doit parfois être associé à un autre antivirus. Tout le problème réside dans le prix exorbitant de ces produits.

Le coût du traitement composé des dernières molécules disponibles est compris entre 56.000 et 147.000 euros. Selon Médecins du Monde, pour traiter les porteurs de l’Hépatite C résidant en France, la collectivité devra débourser 7 milliards d’euros.  Continuer la lecture

Réduire la pauvreté et les inégalités, un investissement d’avenir pour toute la société

http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/10/27/reduire-la-pauvrete-et-les-inegalites-un-investissement-d-avenir-pour-toute-la-societe_4513253_3232.html

Plus de 5 millions de Français sont privés d’emploi mais 8,5 millions vivent sous le seuil de pauvreté. Si l’on ajoute qu’en 2012, 25% des personnes sans domicile fixe travaillaient, il apparaît clairement que l’emploi seul ne protège pas toujours de la précarité. Il n’est plus forcément synonyme de promotion sociale : le risque de pauvreté se transmet largement des parents aux enfants, alimentant la peur d’un déclassement durable et bafouant cette notion d’égalité des chances à laquelle nous sommes si attachés.

 

 

Journée du refus de la misère: donner la parole aux plus démunis

« Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les Droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré » : comme chaque année depuis 1987, ce message sera diffusé dans le cadre de la Journée mondiale du refus de la misère, célébrée vendredi 17 octobre, dont l’objectif est de sensibiliser la population et donner la parole aux personnes précaires.

Célébrée chaque 17 octobre, la journée mondiale du refus de la misère est organisée par l’association ATD Quart Monde. Son but : donner la parole et un visage aux plus démunis mais aussi sensibiliser la population et les pouvoirs publics.

« Regardons la misère en face »

A l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère, reconnue par les Nations Unies depuis 1992, l’ONG Médecins du Monde a voulu donner un visage aux plus démunis à travers l’exposition « Regardons la précarité en face »: douze portraits géants de Français précaires sont exposés sur le Parvis de l’Hôtel de Ville, jusqu’au 19 octobre Paris.

« Nous les croisons chaque jour dans les rues sans leur prêter attention. Souvent même, nous détournons le regard. La pauvreté, la maladie dérangent. Ces femmes,  ces hommes et ces enfants, précaires, exclus, que Médecins du Monde accompagne tous les jours en France comme ailleurs dans le monde, nous avons voulu leur donner la parole, leur donner un visage » explique l’ONG dans un communiqué de presse.

Rapport annuel de Médecins du Monde

Chaque année, dans le cadre de cette journée mondiale, l’ONG Médecins du Monde publie un rapport, l’« Observatoire de l’accès aux droits et aux soins en France » : en 2013, près de 30 000 personnes se seraient rendues dans les 20 Centres d’accueil de soins et d’orientation (Caso) de Médecins du monde: au total 40 547 consultations médicales, 3 685 consultations dentaires et 14 278 consultations sociales ont été réalisés.  Dans son rapport annuel, l’ONG révèle également que 97 % des personnes rencontrées dans les Caso vivent sous le seuil de pauvreté, tout en poitant également une augmentation du nombre de mineurs isolés en 2013.