Jungle de Calais : l’appel des 800

Par LIBERATION —  (mis à jour à )

Cinéastes, écrivains, philosophes, chercheurs, intellectuels… Tous se mobilisent pour alerter l’opinion publique sur le sort réservé aux migrants et réfugiés de la jungle de Calais. Ils lancent l’appel de Calais dont voici les 800 premiers signataires.

L’appel de Calais

Depuis des semaines, de nombreuses associations sur le terrain cherchent à alerter l’opinion publique des épouvantables conditions de vie réservées aux migrants et aux réfugiés de la jungle de Calais.

Cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes,une épidémie de gale dévastatrice, des blessures douloureuses, des abcès dentaires non soignés. Et les viols des femmes. Les enfants laissés à eux-mêmes dans les détritus. Les violences policières presque routinières.Les ratonnades organisées par des militants d’extrême droite.

Jusqu’à quand allons-nous nous taire ? Continuer la lecture

Doc. / Publication des résultats du rapport 2015 de l’Observatoire de l’accès aux droits et aux soins de Médecins du Monde

Depuis trente ans Médecins du Monde dénonce les inégalités de santé qui touchent les plus démunis en France. Son nouveau rapport est accablant. Basé sur les 40 000 consultations médicales réalisées dans nos 20 Centres d’accueil de soins et d’orientation en 2014, il témoigne cette année encore des difficultés persistantes rencontrées par les personnes en situation de précarité pour se faire soigner.

– Plus de 98% des patients reçus dans les centres de soins de Médecins du Monde en 2014 vivent en dessous du seuil de pauvreté.
– Plus de 2/3 ne disposent pas d’un logement stable et 1/4 ne possèdent aucune ressource.
Cette fragilité a des conséquences sur l’état de santé des personnes. Plus de la moitié d’entre elles souffrent d’une pathologie chronique, potentiellement grave en l’absence de prise en charge. Près de 40 % présentent un retard de recours aux soins.

Face à une population toujours plus fragilisée, Médecins du Monde se mobilise sur 3 enjeux principaux, pour renforcer la lutte contre TOUTES les précarités et pour l’accès aux soins de tous.

Médecins du Monde – 2015-10-16

Mis en ligne par ID CiTé le 19/10/2015

A l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre

Médecins du Monde
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A l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, Médecins du Monde publie son 15ème rapport annuel sur l’accès aux droits et aux soins des plus démunis en France.

Cette année encore, il témoigne des difficultés persistantes rencontrées par les personnes en situation de précarité pour se soigner. Les chiffres sont sans appel :
– 98% des patients reçus dans les 20 centres de soins de Médecins du Monde en 2014 vivent en dessous du seuil de pauvreté.
– 36% des patients n’ont aucune ressource pour vivre.

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Face à une fréquentation de nos centres de soins qui ne cesse de croître, nous renforçons notre lutte contre toutes les précarités. Vous pouvez soutenir notre combat pour l’accès aux soins de tous par un don ponctuel ou régulier.

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Nous vous remercions de votre engagement à nos côtés.

Solidairement,

Dr Françoise Sivignon
Présidente de Médecins du Monde


Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter le rapport sur notre site.

*La mutualisation des dons : un principe permanent.
Depuis toujours Médecins du Monde a pour principe de ne pas affecter les dons et de mutualiser sur l’ensemble de ses missions les fonds reçus. Ce principe clair permet d’intervenir uniquement en fonction des besoins réels sur le terrain et non en fonction de considérations financières ou de la forte médiatisation de situations d’urgence.

La grande menace du froid sur les réfugiés de Calais

NOTRE SOCIÉTÉAu camp de Calais qui grossit chaque jour, les associations s’inquiètent du refroidissement depuis le début de la semaine. La situation sanitaire est très mauvaise à l’approche de l’hiver.

Le chiffre donne le vertige. Dans la « jungle » de Calais, selon la terrible expression consacrée, on est passé de 2000migrants début juin à un chiffre oscillant aujourd’hui entre 4000 à 6000. Et avec l’hiver qui arrive, la catastrophe sanitaire menace à en croire les organisations qui s’occupent chaque jour avec grande difficultés des centaines de familles qui èrent dans cette zone.

Depuis le début de la semaine, les températures nocturnes sont tombées à pas plus de 5 degrés. « Je n’ai rien pour l’isoler, donc j’enfilerai un pull supplémentaire distribué par les associations », confie Abdulilah, la cinquantaine, à propos de son enfant. Cet Afghan construit sa cabane depuis quelques jours.

A l’approche de l’hiver, les associations présentes dans le bidonville situé près de la rocade portuaire, plus surpeuplé que jamais, s’inquiètent des conditions de vie de plus en plus précaires. « On patauge dans la boue. Il y a des endroits où l’eau stagne et c’est très difficile, y compris sur les points d’eau très mal aménagés. On est dans le vent, la pluie et le froid, c’est encore pire que dans les jungles précédentes », estime François Guennoc, de l’Auberge des migrants.

125 containers pour des milliers de personnes

Dans les allées sinueuses de ce taudis aux airs de township sud-africain, on tente de solidifier les abris de bric et de broc censés protéger des aléas du temps. « On est au bord de la rupture. Il y a des insuffisances sur la protection aux personnes et sur les délais pour traiter les demandes d’asile. C’est inacceptable qu’un Etat, sixième puissance mondiale, cautionne cela », dénonce Jean-François Corty, responsable des missions France chez Médecins du Monde.  Continuer la lecture

Accès aux soins: Médecins du Monde alerte sur la situation des migrants

L’association, qui a publié jeudi son rapport annuel, déplore une situation alarmante concernant l’accès aux soins des migrants de Calais où 3200 consultations médicales ont été effectuées depuis début 2015.

Elle dénonce des réponses « largement insuffisantes » de la part de l’Etat. L’association Médecins du Monde tire la sonnette d’alarme concernant l’accès aux soins pour les migrants et notamment ceux installés actuellement à Calais. Ces derniers « vivent dans des conditions inhumaines », déplore l’organisation dans son rapport annuel dévoilé jeudi.

A Calais, 3200 consultations depuis début 2015

A Calais, « symbole de l’insuffisance des pouvoirs publics » selon l’association, Médecins du Monde a réalisé en 2014 plus de 2000 consultations médicales, et 3200 depuis début 2015. « On a mis en place un dispositif d’urgence habituellement utilisé sur les terrains de conflit », a indiqué le docteur Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde.   Continuer la lecture

Médecins du Monde alerte sur l’état de santé des ruraux

par Julien Prioux

Les zones rurales sont loin d’être épargnées par la précarité. Malaise de ce symptôme, 14% des agriculteurs déclarent avoir renoncé à consulter un médecin au cours des 12 derniers mois.

Dans le rapport 2015 de l’Observatoire de l’accès aux droits et aux soins qui vient d’être publié, l’association humanitaire Médecins du Monde (MdM) alerte sur la situation sanitaire « catastrophique » que connaissent les migrants arrivés en France. L’ONG appelle les pouvoirs publics à agir.

Pourtant, ces malheureux ne sont pas les seuls à subir les conséquences de la précarité. Moins visible, celle en milieu rural a aussi été étudiée dans ce rapport. Et les espaces ruraux sont loin d’être épargnés par le phénomène, révèlent ces humanitaires.

L’Auvergne concernée

MdM explique avoir mis en place, depuis mai 2013, un dispositif nommé Rescorda (Réseau de santé et de coordination d’appui) qui accompagne les personnes vulnérables rencontrant des difficultés d’accès aux droits et aux soins vivant dans les Combrailles en Auvergne.
Cette équipe propose d’abord une évaluation des besoins sociaux et de santé de la personne et l’informe sur ses droits à la santé.
Si nécessaire, elle offre un accompagnement dans les démarches administratives et établit, avec le patient, un parcours de soins en se coordonnant avec les acteurs locaux concernés. Le but au bout de cette démarche est bien évidemment l’autonomie du patient.

 

Un renoncement aux soins important

À ce jour, plus de 200 personnes ont été suivies dans le cadre de ce programme. Plus de 300 consultations sociales, plus de 100 consultations de santé (médicales, infirmières, psychologiques) et plus de 100 accompagnements physiques ont été effectués.
Jeunes adultes, jeunes en errance, néoruraux, familles monoparentales, personnes seules, personnes âgées et agriculteurs font partie des profils rencontrés. La plupart rencontrent des difficultés financières et disent se sentir isolées face à leur situation.
Par ailleurs, la majorité des personnes confie avoir un médecin traitant et une couverture maladie. Mais cela n’est pas forcément synonyme de meilleure santé. Continuer la lecture