Structure modulable pour centre humanitaire

Avec l’espoir de faire cesser les campements sauvages, un centre humanitaire qui pourra héberger et orienter quatre cents migrants a ouvert à Paris.

Porte de la Chapelle à Paris, jeudi matin, a ouvert un centre humanitaire qui pourra accueillir et orienter quatre cents migrants. Avec l’objectif de mettre fin aux incessantes reconstitutions de campements indignes dans la capitale. C’est Emmaüs solidarités qui pilote la structure qui devrait accueillir chaque jour entre cinquante et quatre-vingts personnes, soit le nombre de migrants arrivant chaque jour à Paris.

«  Aide au retour volontaire  »

Les hommes isolés pourront être hébergés sur le site, où ils resteront de cinq à dix jours avant d’être orientés vers d’autres lieux, selon leur situation : centre pour demandeurs d’asile (Cada), centre d’accueil ou d’orientation (CAO)…
Les femmes et les familles seront amenées en navette vers des lieux d’accueil spécifiques, avant l’ouverture d’un centre de quatre cents places destiné à ces publics vulnérables à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne, mais seulement en début d’année prochaine. Les mineurs isolés seront transférés vers des structures de la ville de Paris.
Les migrants passent d’abord par une vaste structure gonflable, sorte de bulle de 900 m2 où ils reçoivent des informations sur leurs droits et les démarches pour obtenir l’asile. « On va aussi leur proposer l’aide au retour volontaire », a expliqué Didier Leschi, directeur de l’Office français d’immigration et d’intégration (Ofii) dont seize agents sont déployés sur place.
Dans une halle de 10.000 m2, ont été créés huit « villages » de cinquante places chacun, comprenant des chambres pour quatre installées dans des cabanons en bois recouverts de bâches, des espaces de bureaux, un réfectoire et des sanitaires, avec une douche, une toilette et un lavabo pour huit personnes.
Des équipes du Samu social et de l’ONG Médecins du monde prodigueront les premiers soins et proposeront des consultations physiques et psychologiques.
Cent vingt salariés travaillent sur le site. Auxquels il faut ajouter cinq cents bénévoles qui se relayeront pour distribuer des kits d’hygiène, des vêtements, ou proposer des activités.
Ce projet, d’un coût de 16,4 millions d’euros (investissement et fonctionnement), vise à mettre fin à un cycle de démantèlement et de reconstitution de camps. Au total, plus de 21.000 migrants ont été mis à l’abri au cours d’une trentaine d’opérations depuis plus d’un an dans la capitale. Composé de structures modulaires démontables, le centre devrait être transposé ailleurs d’ici dix-huit mois, le site étant destiné à accueillir des bâtiments universitaires.
Reste à savoir si ce centre sera suffisant pour absorber les flux de migrants qui convergent chaque jour vers Paris.

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