Médecins du Monde s’inquiète de l’afflux massif de Congolais chassés d’Angola, dans des conditions souvent violentes

Suite à l’ultimatum lancé en avril par le gouvernement angolais aux Congolais en situation irrégulière, de quitter le territoire, leur retour « volontaire » s’effectue à nouveau dans des conditions souvent violentes. L’afflux est massif : les services de santé sont engorgés par ces « retournés », qui manquent d’assistance. Médecins du Monde demande aux autorités angolaises de respecter leurs engagements internationaux, à la communauté internationale de se pencher sur ces violences, et aux acteurs humanitaires de se mobiliser.

Nombreux sont les Congolais qui cherchent un avenir meilleur en allant travailler dans le secteur minier de l’autre côté de la frontière, en Angola. Leur quête se termine souvent par leur exploitation, la violence et la peur. Des milliers d’entre eux sont arrêtés pour être déportés et atterrir dans les cachots situés à la frontière angolaise. Là, ils sont souvent violentés, avant d’être expulsés vers la RDC.

Depuis août 2012, MdM a mis en place, à la frontière, un projet de prise en charge médicale et de soutien psychologique dans les zones de santé de Luambo, et depuis un mois, dans celle de Kamonia.

En 2012, 30.000 refoulés ont rejoint cette zone. En avril 2013, les autorités angolaises ont lancé un ultimatum aux Congolais en situation irrégulière, leur enjoignant de quitter le territoire. En 3 semaines, 52.231 personnes ont traversé la frontière au niveau de Kamonia. « D’avril à mai, le nombre de patients a triplé dans nos centres de santé, deux-tiers sont des retournés » explique Félicité REMADJI, responsable du programme MdM à la frontière. « Nous avons besoin de renforcer nos capacités», déclare-t-elle.

MdM s’inquiète de la violence qui accompagne parfois ces retours : « Retours volontaires ou non, nous continuons à recevoir des victimes de violences sexuelles. Chaque semaine, une vingtaine d de nouvelles personnes ont besoin d’être prises en charge médicalement et psychologiquement », rapporte Félicité Remadji.

La communauté internationale doit dégager plus de moyens dans le domaine médical pour venir en aide à ces retournés. L’intervention d’autres acteurs spécialisés en eau, assainissement, protection et nutrition, est également nécessaire : « nous manquons de nourriture pour les patients, de moustiquaires, d’eau potable, d’abris…», déclare le Dr. Yves MWAMBA, médecin à Kamonia.

Médecins du Monde demande aux autorités angolaises de respecter leurs engagements internationaux en matière de Droits de l’Homme, à la communauté internationale de se pencher sur cette situation et aux acteurs humanitaires de se mobiliser.

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Jean Lavallée, représentant et responsable du plaidoyer

Jean_lavallee@yahoo.com

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