Médecins du Monde demande au G20 de ne pas « laisser les plus faibles sur le bord de la route »

Nous voulons lancer un appel solennel aux dirigeants du G20 sur la nécessité d’instaurer ou de préserver partout dans le monde des systèmes de protection sociale. Nous leur demandons, en cette période de crise d’être offensifs et audacieux pour soutenir les populations. On ne peut continuer à mener des politiques en direction des plus riches en laissant les plus faibles sur le bord de la route”. Avec une délégation d’Oxfam et de Médecins du Monde, Pierre Salignon, directeur général de cette dernière organisation espère bien être entendu par Gilles de Robien : “nous lui demandons d’être notre porte parole lors du G20 qui se déroulera à Cannes, sous la Présidence de la France, le 3 et 4 novembre prochain, afin que la question sociale ne soit pas oubliée du Sommet”.
Les associations internationales mais aussi la Commission mondiale pour la protection sociale présidée par l’ex-Présidente du Chili, Michelle Bachelet réclament le passage à une politique de gratuité des soins. Elles demandent un engagement claire du G20 sur cette question.
Dans les pays pauvres, chaque année, plus de 100 millions de personnes basculent dans la pauvreté suite à des dépenses de santé auxquelles elles ne peuvent faire face. Des centaines de millions d’autres renoncent à aller se faire soigner, faute d’argent.

En Afrique, moins de 10 % de la population sub-saharienne bénéficie d’une couverture maladie.
Mais l’Europe et la France ne sont pas épargnées. Les réformes engagées ces dernières années dans le domaine de l’assurance maladie (franchise médicale, déremboursement de certains médicaments, attaques contre l’Aide M-médicale d’Etat désormais payante) n’ont fait qu’accroître les difficultés financières auxquelles se heurtent les personnes défavorisées pour se faire soigner.
Résultats, entre 2007 et 2009, Médecins du monde a connu une augmentation de 17 % du nombre des patients vus dans ses centres de santé.

Mais les choses commencent à bouger. Et l’exemple viendra peut-être des pays pauvres. Au cours des cinq dernières années, un nombre important de pays à faible revenu ont fait le choix d’introduire des politiques d’exemption de paiement pour l’ensemble ou une partie de la population.
C’est le cas au Bénin où les soins sont désormais gratuits pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, au Lesotho, où depuis 2008, l’accès aux soins est gratuit pour tous aux soins de santé primaires, et encore en Zambie, au Ghana, au Burkina Faso et au Niger où l’Etat est soutenu dans sa démarche par Médecins du Monde.
En tout une vingtaine de pays se sont engagés dans un processus d’accès aux soins. Ces politiques dites de « gratuité » lorsqu’elles bénéficient d’un financement durable et d’une bonne planification, améliorent considérablement la santé des populations…

Le G 20 s’engagera t-il dans cette voie. La question du financement sera sans doute encore une fois à l’ordre du jour. Pourtant les pistes ne manquent pas : taxation des transactions financières, des abonnements sur téléphone mobile… Pour Pierre Salignon, la cause est entendue « C’est une question de priorités, de choix et de volonté politique »

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