La santé des enfants pauvres se dégrade

Le rapport 2012 de Médecins du monde alerte sur le nombre croissant de mineurs qui fréquentent les centres de soin de cette ONG.

Des bénévoles de l'association Médecins du monde avec une famille de Roms, en Seine-Saint-Denis,...

MIGUEL MEDINA / AFP

Des bénévoles de l’association Médecins du monde avec une famille de Roms, en Seine-Saint-Denis, en septembre 2011.

Alors que le seuil de pauvreté a franchi le seuil de 14 %, le nombre de personnes démunies qui n’ont pas les moyens de se soigner suit logiquement la même tendance. Dans son rapport annuel publié mardi 16 octobre, Médecins du monde (MDM) indique avoir, en 2011, proposé 40 000 consultations, soit 22 % de plus qu’en 2008, au début de la crise.

Des Français parmi les patients

« Nous recevons une grande majorité de migrants qui ne connaissent pas leurs droits, ou pour qui il est très compliqué d’effectuer les démarches administratives pour y accéder », commente Jean-François Corty, directeur des missions France de l’organisation. Mais tous ceux qui consultent à MDM ne sont pas étrangers. Depuis peu, les praticiens solidaires de l’association voient aussi une part de patients français, 8 % au dernier bilan. « Ce sont essentiellement des personnes trop “riches” pour profiter de la couverture maladie universelle mais trop pauvres pour se payer une mutuelle » , poursuit Jean-François Corty.

48 % d’enfants en plus en trois ans

Cette année, l’association s’inquiète tout particulièrement du nombre croissant d’enfants accueillis dans ses centres de soin. Ils étaient 2 800 en 2011, soit 48 % de plus qu’il y a trois ans. L’association met en cause des conditions de vie dégradées. En 2011, 12 % vivaient à la rue et 66 % étaient hébergés par un organisme ou vivaient dans des logements précaires. Plus de la moitié étaient âgés de moins de 7 ans. Par ailleurs, 89 % des enfants reçus pour la première fois par Médecins du monde l’an dernier ne disposaient d’aucun droit ouvert à l’assurance-maladie, alors même que la loi leur donne un accès inconditionnel aux soins.

L’insalubrité en première ligne

Gale, tuberculose ou rougeole : on voit resurgir des maladies d’un autre siècle, notamment dans les camps roms. Le saturnisme refait également surface, alors qu’il était plutôt en recul ces dernières années. Diarrhées et maladies digestives sont également fréquentes dans les familles qui n’ont pas accès à l’eau potable, et frappent en premier lieu les nourrissons. « À Marseille notamment, nous avons à plusieurs reprises vu des pronostics vitaux engagés chez des enfants en bas âge qui vivaient avec leurs parents sur le trottoir »,  s’indigne Jean-François Corty.

JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS

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