Pierre Salignon, Directeur Général à l’action humanitaire pour Médecins du monde

Par Christine Muratet

« Faute d’un dialogue continu et transparent, il y a une défiance qui s’installe entre les ONG et l’Etat français. A la fois sur la protection de nos représentants sur le terrain, et sur les questions touchant à l’accès aux populations. Il y a nécessité d’une discussion urgente. »

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Sans papiers et malades, ils s’en remettent à une association humanitaire

De Pauline TALAGRAND (AFP) – Il y a 1 jour

LA PLAINE SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis) — Prise de violents maux de ventre, Nicoleta pousse la porte du dispensaire de Médecins du monde à la Plaine-Saint-Denis, « sûre qu’on l’aidera ». Aller chez un médecin en ville, cette Roumaine sans-papiers n’y pense même pas.

Âgée de 30 ans, Nicoleta vit dans un camp à quelques kilomètres du centre d’accueil et de soins de l’association humanitaire situé Seine-Saint-Denis. Comme elle, d’autres personnes sans couverture médicale, ont fait la queue très tôt pour pouvoir consulter un docteur.

Une vingtaine de créneaux sont disponibles chaque jour pour une demande de plus en plus forte, alors les malades, qui s’échangent cette adresse de bouche à oreille, se bousculent pour mettre leurs noms sur la liste à l’entrée.

Selon les derniers chiffres disponibles, plus de 11.000 personnes se sont rendues dans ce centre, en 2009.

Après auscultation, le docteur Jeanine Rochefort diagnostique une colopathie fonctionnelle, un trouble digestif lié à l’anxiété. « Votre vie est difficile. On va vous donner des médicaments », explique à la jeune femme la traductrice, venue en renfort.

« Les consultations sont proches de celles rencontrées en médecine de ville. Pour ces personnes qui vivent dans une extrême pauvreté, leurs petites pathologies peuvent vite s’aggraver. Les traiter aujourd’hui, c’est éviter qu’elles arrivent dans un état grave aux urgences », explique Mme Rochefort.

Emblématique d’une grande précarité, la Seine-Saint-Denis détient le record de la mortalité infantile avec 5,4 cas pour 1.000 naissances, contre 3,6 en France, ainsi que celui de la tuberculose et du diabète, alors que le nombre des médecins de ville s’étiole.

« Je suis arrivé dans un sale état et ils m’ont sauvé la vie. Ici, j’ai confiance », raconte Pierre, un Congolais de 65 ans au visage fatigué. Lui souffre de diabète, d’insuffisance rénale et d’hépatite. Malgré un rendez-vous à l’hôpital, il a tenu à revenir au centre pour renouveler son traitement qu’il a dû interrompre plusieurs jours faute de médicaments.

Pour bénéficier de l’aide médicale de l’Etat (AME), Pierre doit prouver qu’il est en France depuis plus de trois mois et qu’il dispose de moins de 634 euros mensuels. Depuis le 1er mars, il doit s’acquitter de 30 euros de frais d’entrée.

Grâce aux bénévoles qui l’ont domicilié au centre, il a fait la demande mais il n’aura cette aide qu’à partir de début mai. En attendant, il retourne auprès du docteur Rochefort.

« Une majorité ne revient pas car ils ont obtenu l’AME. Nous essayons de les orienter vers les permanences d’accès aux soins des hôpitaux (Pass) car sinon nous serions très vite débordés », estime Mme Rochefort

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Suppression définitive de la restriction du droit au séjour des étrangers malades ?

Le droit au séjour des étrangers malades en cas d’impossibilité d’accès aux soins dans leur pays d’origine pourrait finalement ne pas être modifié par la nouvelle loi sur l’immigration. C’est en tout cas le souhait de la majorité des sénateurs français, qui viennent pour la deuxième fois de supprimer ce texte très contesté. Mais cette suppression pourrait encore être annulée…

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LES ETRANGERS MALADES CONDAMNÉS À MORT communiqué de Médecins du Monde

L’Assemblée Nationale a adopté en deuxième lecture la modification de l’article 17-ter remettant en cause le droit au séjour pour raison médicale

Alors que le Sénat l’avait repoussé en première lecture, les députés viennent le 10 mars d’approuver la mesure qui modifie le droit au séjour pour raison médicale, lors du second passage du projet de loi immigration à l’Assemblée Nationale.

Depuis 1998, un étranger gravement malade résidant en France est protégé contre toute mesure d’expulsion et peut obtenir une carte de séjour s’il ne bénéficie pas d’un « accès effectif » au traitement dans son pays d’origine. Ce dispositif concerne 28 000 personnes (chiffre stable depuis 2006), soit 0,8 % des étrangers vivant en France.

Le texte approuvé aujourd’hui par les députés remplace cette notion d’« accès effectif » au traitement par celle de « disponibilité ». Ce qui remet fondamentalement en cause ce droit.

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