Hépatites : « une urgence sanitaire mondiale »

« Avec près de 1,4 million de morts par an et 328 millions de personnes infectées, les hépatites B et C dépassent aujourd’hui les trois grandes endémies – VIH, tuberculose et paludisme – tant en nombre de décès que de personnes affectées » expliquent dans une déclaration commune le 4 avril, et parmi de nombreux autres signataires, l’ONG Médecins du monde, les ministres de la Santé de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, ou encore la prix Nobel de médecine 2008 Françoise Barré-Sinoussi…

Les signataires réclament un « renforcement des politiques de prévention » (vaccination contre l’hépatite B, dépistage précoce des deux hépatites pour les populations les plus affectées).

Abaisser le coût des traitements

Les auteurs veulent aussi « un accès au traitement pour tous ». Les traitements contre l’hépatite C « doivent être accessibles sous forme de génériques ou à des tarifs compatibles avec les économies des pays », estiment-ils. Ils plaident pour que « le traitement de l’hépatite B chronique par le ténofovir [médicament antiviral également utilisé contre le virus du sida, le VIH, ndlr] soit disponible à des prix raisonnables et adaptés, comme pour le VIH ». Enfin, ils demandent à ce que la lutte contre les hépatites B et C soit « inscrite dans les dispositifs internationaux de financement comme le Fonds mondial et Unitaid ».

La déclaration a été publiée au premier jour de la Conférence internationale de l’Alliance francophone des acteurs de la santé en lutte contre le VIH et les hépatites, qui se tient à Bordeaux jusqu’au 7 avril.

Villeurbanne: rencontre entre Médecins du monde et ses donateurs

Le Comité des donateurs et la

Délégation  Auvergne Rhône-Alpes

sont heureux de vous convier à une rencontre avec les acteurs de

Médecins du Monde 

ACCUEIL 18 h 30

Plénière avec :

Philippe de Botton, administrateur et trésorier de Médecins du Monde
Paule Champetier de Ribes, présidente du comité des donateurs
Jean-Baptiste Matray, directeur de la communication.
Jean Faya, délégué Rhône-Alpes Auvergne
Rafik  Bedaoui, responsable de missions urgences et long terme
Camille Salmon, co-responsable du groupe Europe EUFRAC
Marielle Chappuis,responsable de l’observatoire de l’accès aux droits et aux soins des missions France.

COCKTAIL ET DISCUSSIONS À PARTIR DE 20 h

Les acteurs de Médecins du Monde seront présents pour vous rencontrer, répondre à vos questions sur tous les sujets :Médecins du Monde et les urgences, les missions long terme, les programmes en France et à l’international, les financements, la communication.

Nous souhaitons mieux vous connaitre, vous écouter et répondre à vos attentes.

Le comité des donateurs sera à votre écoute pour vous renseigner sur son rôle et ses actions.

Mairie de Villeurbanne, Place Lazare-Goujon, métro Gratte-ciel.Salle du conseil municipal et des mariages, 2e étage

Gaza : les femmes bientôt privées de contraception

C’est l’un des effets silencieux du conflit. Une conséquence inattendue, noyée au milieu de l’océan de difficultés rencontrées par les habitants de la bande de Gaza. Et pourtant, le phénomène est là, latent, grondant : les femmes sont à court de contraceptifs. La raréfaction des moyens de contraception fait craindre une crise majeure sur ce territoire de 365 km2 où vivent deux millions de personnes.

Inhabitable

En 2020, la bande de Gaza sera inhabitable, a déclaré l’ONU dans un rapport de 2014. Dans le territoire le plus densément peuplé au monde, le taux de fécondité s’établit à 4,5 enfants par femme. « Les conséquences sociales, sanitaires et sécuritaires de la forte croissance démographique et de la surpopulation font partie des facteurs » qui rendront Gaza inapte à abriter la vie dans trois ans, alertent les Nations Unies.

Et peut-être même avant. Les associations de terrain disent rencontrer des difficultés croissantes pour assurer la continuité de la contraception aux femmes gazaouies qui doivent jongler entre les différents moyens, quand toutefois ils sont disponibles. Selon Médecins du Monde et Physicians for Human Rights, les ruptures temporaires se multiplient, les tensions d’approvisionnement s’installent. « La situation n’est qu’encore partiellement documentée, mais nous pensons qu’en juin 2017, nous serons en situation de pénurie », rapporte Léo Goupil-Barbier, chargé de plaidoyer Médecins du Monde en Palestine.

La baisse de financement des programmes des Nations Unies dédiés à la contraception pourrait être à l’origine de ces pénuries, qui conduisent à un taux de grossesses non désirées particulièrement élevé à Gaza. A Hebron, dans le sud de la Cisjordanie, une étude a montré que 70 % des femmes avaient eu recours à une IVG – dont les deux tiers de manière clandestine, l’accès à cette intervention étant particulièrement restreint, et réservé aux urgences vitales. « La situation n’est pas vraiment comparable à celle de Gaza, plus complexe encore, mais ces chiffres permettent de se forger une idée », commente Léo Goupil-Barbier.

Blocus

En 2017, Gaza traverse sa dixième année de blocus ; en six ans, le territoire a été le théâtre de trois guerres, la dernière datant de 2014. Dans ce contexte chaotique, la santé des Gazaouies est mise à l’épreuve et particulièrement lorsqu’elles tombent enceinte. Les associations alertent ainsi sur les soins périnataux qui subissent les effets du blocus.

« Pour quitter Gaza afin de bénéficier d’un soin dans le territoire voisin, il faut une autorisation des autorités israéliennes », explique Dana Moss, chargée de plaidoyer à Physicians for Human Rights. En effet, les terres palestiniennes sont découpées en trois zones : la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Israël contrôle les points d’accès de chacune de ces régions. « Mais nous avons de plus en plus de difficultés à obtenir les autorisations », insiste-t-elle.

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Un collectif réclame des médicaments génériques

http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/un-collectif-reclame-des-medicaments-generiques-19-05-2016-5808305.php

Elle s’appelle Véronique, a 41 ans, et attend un bébé depuis quatre mois. « J’ai appris à 25 ans que j’avais une hépatite C. Vue l’avancée de ma maladie, mon bébé a 25 % de risques d’être contaminé par le virus, explique calmement la future maman derrière ses longs cheveux bruns.

Pourtant, mon spécialiste m’a dit que je n’étais pas assez malade pour bénéficier d’un traitement au Sovaldi, qui peut pourtant me guérir. Je n’en reviens toujours pas : pas assez malade, en France ! »

Frédéric, lui, a 56 ans et dirige une petite PME dans le bâtiment. « J’ai appris mon hépatite C il y a deux mois. Je suis épuisé en permanence, je m’endors sur mon bureau, je n’arrive plus à réfléchir. Je lutte chaque jour pour mon entreprise. Quand j’ai consulté, le médecin m’a dit que je n’étais pas prioritaire car j’étais en phase aiguë et pas chronique. J’ai cotisé trente ans à la Sécu et je découvre qu’en France, se soigner n’est plus un droit. » S’appuyant sur ces témoignages forts, un collectif d’associations mené par Médecins du monde, SOS Hépatite et Aides, exige un accès universel au Sovaldi. Cette molécule commercialisée par le laboratoire américain Gilead, à la suite du rachat juteux d’un brevet, est facturée 46 000 € par cure de trois mois. Mais son efficacité est redoutable : 97 % de guérison en une ou deux cures.

« Le premier scandale c’est le prix, mais l’autre, c’est la mise en place d’un rationnement sous prétexte de coût », explique Yann Mazens, directeur de SOS Hépatite. Au nom du collectif, il attend « une annonce forte » de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pour le 25 mai, Journée nationale de lutte contre les hépatites. En France, 320 000 personnes sont infectées par le virus de l’hépatite C, et 2 600 en décèdent chaque année.

Paradoxe : l’enveloppe limite de 700 000 € affectée au VHC en 2015 n’a pas été consommée. « Seuls 650 000 € ont été dépensés et 14 500 personnes soignées contre 40 000 en Espagne », rapporte le collectif. « Il existe des outils juridiques pour faire baisser la facture : la licence d’office », insiste Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde qui dénonce « un recul historique de l’accès aux soins ». Continuer la lecture