Les difficiles conditions de vie des adolescents dans la « jungle » de Calais

Chez les migrants toujours présents dans la « jungle » de Calais (Pas-de-Calais), dont une partie est en plein démantèlement, les conditions sanitaires et de vie sont toujours aussi difficiles, notamment pour les enfants et les adolescents. Deux jeunes Afghans se sont confiés à France 3.

Près de 400 mineurs isolés dans la « jungle »

Adil, un Afghan qui dit avoir 14 ans, s’est réfugié dans une autre cabane avec deux autres compagnons de galère après le démantèlement de son abri. Une violence organisée s’est abattue sur les mineurs de ce camp de réfugiés, selon un responsable de Médecins du monde qui vit au quotidien avec eux. « Ils sont soumis à la domination d’adultes ou d’autres jeunes un peu plus âgés, et ça peut aller jusqu’au viol » confie-t-il. Ces mineurs isolés, qui sont environ 400 dans la « jungle », subissent également des trafics en tous genres. Continuer la lecture

« On ne solutionnera pas la crise des réfugiés avec des tentes dans des champs de boue »

A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle. Face à la crise des réfugiés qui prend un tour de plus en plus dramatique, la Commission européenne a décidé de dégager 700 millions d’euros d’aide humanitaire. Une tranche de 300 millions sera libérée dès cette année. Cette aide destinée généralement aux pays pauvres, d’Afrique essentiellement, sera cette fois dédiée à des Etats membres de l’Union européenne. Et en particulier à la Grèce qui est actuellement en grande difficulté.

Cet argent servira à augmenter les capacités d’accueil des réfugiés, à leur fournir de la nourriture, des médicaments, des services d’éducation et de protection. Cette aide sera fournie en étroite collaboration avec les Etats membres et les ONG présentes sur le terrain. Pierre Verbeeren est directeur de Médecins du Monde. Son association est active en Grèce. Sa première réaction est prudemment positive. « C’est toujours une bonne nouvelle de voir des mécanismes de solidarité qui se créent entre les Etats membres de l’Union européenne. » Mais très vite, il relativise. « 300 millions d’euros pour cette année-ci, c’est assez précisément le même budget que celui de l’agence belge pour l’accueil des demandeurs d’asile. Ça vous donne une comparaison des montants, on a ainsi une idée des montants qui sont dégagés pour l’ensemble de la problématique des réfugiés en Europe, essentiellement pour la Grèce. »

De l’avis même de la Commission européenne, « C’est là que nous avons la crise humanitaire la plus grave. » Athènes doit faire face à un double problème : dans le sud du pays, les réfugiés arrivent encore en nombre de Turquie alors qu’au nord, les pays situés sur la route des Balkans ferment leurs frontières les uns après les autres. Résultat, avec plus de 20 000 réfugiés sur son sol, dont la moitié bloqués à la frontière avec la Macédoine, la Grèce est totalement débordée. Continuer la lecture

Messieurs Hollande et Cameron, réunissez les familles séparées

François Hollande et David Cameron se réuniront jeudi 3 mars, à Amiens, pour un sommet sur la crise des migrants. Des personnalités et des ONG lancent un appel et leur demandent de mettre en place une coopération afin de réunir les familles séparées par la Manche.

  • Messieurs Hollande et Cameron, réunissez les familles séparées

Calais, Dunkerque. Environ 6 000 personnes. Des hommes, des femmes, des enfants et même des nourrissons.

Loin des clichés, des passions, des joutes politiques, il y a la réalité. Celle de personnes qui sont là dans l’espoir de rejoindre leurs proches, au Royaume-Uni.

Les contrôles pourront se multiplier, les barrières se renforcer, la volonté et le besoin de rejoindre sa famille seront toujours plus forts.

Qui de nous, obligé de fuir son pays pour échapper aux bombes, aux violences, à la persécution renoncerait à rejoindre ses proches pour retrouver sécurité, repos et le bien-être de vivre en famille, réunis ? Continuer la lecture

Dans la jungle de Calais : « Les migrants ont les mains lacérées jusqu’à l’os »

La clinique installée par Médecins du monde dans la lande vient d’être saccagée. « L’Obs » était venu quelques jours auparavant faire un reportage sur les maux et les blessures des migrants.

Les portes en bois défoncées à coup de haches, les chalets éventrés, les tables et les chaises volées. Cela s’est déroulé dans la nuit, trois jours après les attentats parisiens. Les équipes de Médecins du Monde ont découvert leur clinique saccagée au petit matin. Malgré quelques tentatives d’intrusion, elle n’avait jusqu’alors jamais été vandalisée. Elle est, depuis, fermée.

« Bagarre entre réfugiés ? Attaque d’un groupe de passeurs ? Nous ne savons pas ce qui s’est passé, indique Cécile Bossy, coordinatrice Nord-Littoral pour l’organisation humanitaire.

Mais tout est réuni pour que la tension monte. L’hiver arrive, les conditions sanitaires se dégradent, les altercations avec la police se multiplient. Les migrants réussissent de moins en moins à passer en Angleterre. Et puis ils ont peur d’être montrés du doigt maintenant qu’on soupçonne certains terroristes de s’être fait passer pour des réfugiés. »

La veille, la tempête s’était abattue sur la lande de Calais, détruisant tentes et cabanons. L’avant-veille, c’était un incendie, sans doute provoqué par l’explosion accidentelle de bouteilles de gaz destinées au chauffage, qui avait détruit 2.500 mètres carré. Les nuits finissent par se ressembler dans la jungle de Calais.

Rats et détritus

Cela faisait quatre mois que Médecins du Monde avait installé son dispositif de soins : deux tentes, trois chalets de bois, une caravane, et une douzaine de médecins, infirmiers, kinésithérapeutes et psychologues. Une « opération d’urgence, ici, en France, l’un des pays les plus riches du monde, comme dans les zones de conflit et de catastrophes naturelles, montée avec l’aide de Médecins sans frontières qui d’habitude n’intervient qu’à l’étranger », indique Jean-François Corty, directeur des missions pour l’hexagone. Continuer la lecture

Réfugiés : « Des pathologies en lien avec la grande précarité », explique Médecins du monde

« Éradiquer toute immigration bactérienne ». Marine Le Pen a créé la polémique, ce mardi 10 novembre, en dévoilant une proposition en matière de santé à l’approche des élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La présidente du Front national explique à La Voix du Nord, qu’elle souhaite lutter contre « la surcharge pondérale ». « Les Hôpitaux font face à la présence alarmante de maladies contagieuses non européennes, liées à l’afflux migratoire. Nous refusons cette mise en danger de la santé de nos compatriotes », explique-t-elle.

Selon le docteur Jean-François Corty, directeur des opérations France de Médecins du monde, « c’est assez étonnant d’entendre qu’il y aurait des maladies européennes et non européennes (…) Sur la santé publique, cela ne veut rien dire. On observe que près de 6.000 personnes vivent dans l’insalubrité. Nous avons démarré des consultations médicales depuis le mois de juillet ». Continuer la lecture

Accès aux soins : la précarité s’aggrave, dénonce Médecins du monde

Par La rédaction d’Allodocteurs.frMis à jour le  , publié le 

En 2014, Médecins du monde a effectué 40.790 consultations médicales et plus de 22.000 consultations sociales dans ses vingt centres d’accueil, d’orientation et de soin (Caso), où plus de 95% des patients sont étrangers, précise le rapport rendu public jeudi, à deux jours de la Journée mondiale du refus de la misère.

L’association a également réalisé 31.000 contacts dans ses actions mobiles envers les plus exclus (SDF, prostituées, migrants en transit, personnes en bidonville), comme à Calais où Vintimille.

« Nos Caso ont énormément de consultations, mais ce qui a le plus augmenté, ce sont nos consultations frontalières« , a expliqué à l’AFP le docteur Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde. Continuer la lecture