Comment se faire soigner quand on n’a pas de papiers en France

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Alors que les députés ont voté des amendements entravant sérieusement l’accès aux soins des plus démunis, retour sur un système déjà loin d’être satisfaisant.

Par MARIE PIQUEMAL

«Attention, préparons-nous à une nouvelle offensive contre l’aide médicale d’état accordée sans-papiers», alertaient les associations la semaine dernière. Ça n’a pas loupé. Sans complexe, les députés ont adopté mardi plusieurs amendements entravant sérieusement l’accès aux soins des plus démunis. Parmi les mesures adoptées: l’instauration d’un droit d’entrée de 30 euros pour bénéficier de l’aide médicale d’état.

Comment se faire soigner quand on n’a pas de papiers? Les conditions actuelles, loin d’être satisfaisantes, vont encore se dégrader. Le débat dépasse la question éthique et sociétale de l’accès aux soins pour tous, c’est aussi un problème de santé publique: restreindre l’accès au soin, et donc à la prévention, c’est multiplier les risques d’épidémies, notamment la tuberculose, comme s’en alarment de nombreux médecins. Les clefs du débat.

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Des députés UMP veulent restreindre l’aide médicale aux sans-papiers

Les associations craignent que cet amendement, s’il était voté, conduise de nombreux malades à rester sans soins.
Cette couverture médicale gratuite bénéficie à 215 000 personnes.

Des organisations de médecins ont déploré une éventuelle restriction de l’accès à l’Aide médicale d’Etat (AME) via des amendements qui devaient être examinés à l’Assemblée nationale ce mardi 2 novembre, dans le cadre du budget 2011.

Cette couverture médicale gratuite est prévue pour les étrangers en situation irrégulière aux faibles ressources (moins de 634 euros par mois pour une personne seule) et bénéficie à 215.000 personnes.

Il s’agirait notamment d’introduire une contribution forfaitaire des bénéficiaires, déjà évoquée par Roselyne Bachelot, autour de 30 euros par an.

« Une aberration politique »

Cette contribution « condamnerait de nombreux malades à rester sans soins », jugent le Syndicat de la Médecine générale et le Comité des Médecins généralistes pour l’Accès aux Soins.

L’association France Terre d’Asile s’est également émue de cette proposition qui, selon elle, « constitue une aberration politique » et « une grave erreur du point de vue de la santé publique ». Continuer la lecture

Défendre l’accès aux soins des étrangers précaires

Marie-Pierre Allié, Olivier Bernard, François Bourdillon, Didier Fassin et Bruno Spire

Après la suppression du droit au séjour pour les étrangers malades, adoptée en première lecture le 12 octobre par l’Assemblée nationale dans le cadre de la loi Besson, un second projet vient menacer l’accès aux soins des étrangers les plus démunis dans le cadre cette fois de la loi de finances. Les restrictions prévues pour l’Aide médicale d’Etat (AME) sont dangereuses pour la santé publique, financièrement contre-productives et contraires aux valeurs éthiques et déontologiques qui fondent nos actions de solidarité et de soins.

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Dossier: Humanitaire

Par Elsa Fayner

temoignagechretien.fr

La défiance croissante à l’égard de l’occident dans certains pays du Sud a fait émerger des ONG locales. Une cohabitation a du s’installer.

En mai 2008, après le passage du cyclone Nargis, la Birmanie décide de filtrer l’aide internationale. Cinq mois plus tard, la section française de Médecins sans frontières est contrainte de quitter le Niger. En mars 2009, Karthoum exige l’expulsion du Darfour d’une dizaine d’ONG.

« C’est un moyen pour certains pays de s’affirmer par rapport à la commu­nauté internationale », estime Caroline Abu-Sada, chargée de re­cher­ches chez MSF Suisse. « Les organisations hu­ma­­nitaires, dans ces cas-là, servent de fusib­les. » D’autant plus si elles sont perçues comme des ambassadeurs de l’Occident.

S’IMPLANTER DANS TOUTES LES RÉGIONS DU MONDE

Et, ce, alors que les pays du Sud et émergents se trouvent de plus en plus nombreux à exercer leur souveraineté, et à avoir les moyens de mettre en œuvre leurs propres actions. S’ils acceptent la présence d’ONG étrangères, c’est donc désormais sur un mode négocié.

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